Que celui qui n’est jamais tombé ne me jette pas une pierre en plus, ça suffit bien ! Oui, la chute fait partie du métier de coureur et comme d’autres je pense que j’ai bien fait mon métier. Dérapage, glissade, trébuchement, tout le vocabulaire de la « gamelle » y est passé !
Bon, tout va bien, si je suis encore là pour vous le raconter, c’est qu’au moins le cervelas est intact…
On peut se casser la figure dans tous les contextes possibles ! La petite sortie anodine en footing ou la grosse crapahutade en montagne. Quand il n’y a pas de témoins, on est content. Du moins, on en rigole. Oh il y a bien une vache derrière sa clôture qui souvent se délecte de ces moments… Mais méfiez-vous du gadin quand c’est un vautour qui vous tourne autour, ça sent les mauvais coups ces bêtes-là !
D’autres fois, on se retrouve les quatre fers en l’air au beau milieu du peloton, et ça c’est moins drôle ! Pour vous, pour les autres, c’est souvent fandard.
Premier souvenir en cross-country en minimes. Inter-région, du monde en pagaille, une butte… Oui mais une butte piège, qui proposait astucieusement un petit fossé au pied de la descente ! Et voilà, descendre à fond et sauter, ça l’a pas fait. Glissade à plat ventre et les 3/4 du peloton qui me passe par dessus. Je peux vous dire ça fout les pétoches de jouer la barrière de steeple quand vous voyez toutes ces pointes prêtes à vous transformer en passoire !
Deuxième souvenir sur piste. 3000m régional, une bonne quinzaine de pistards affûtés comme leurs pointes. Ça commençait plutôt bien puisque, ô miracle, je prends un bon départ ! Ça n’a pas duré, 50m plus loin en plein virage « sortie de piste » quand le peloton se rabat au 1er couloir, ma foulée devait être trop longue aux goûts de certains, ils l’ont violemment raccourcie, et badaboum ! Un homme à terre ! Le tartan, ça brûle un peu, mais comme il restait 2950m, je suis vite reparti à la recherche du coupable, mais ça s’est passé trop vite, on ne le retrouvera jamais… D’ailleurs, je n’ai pas de souvenir de la suite ! Quel choc psychologique…
Troisième souvenir, championnats de France de course en montagne en 2011, à Tardets dans le Pays Basque. Vous savez comment c’est dans le coin ? Bosselé et vert. Ce jour-là cadeau de la météo, un ciel plombé et de la flotte, que de la flotte… Les monts verts se sont transformés en toboggans marrons et nous ont offerts des sensations dignes de parcs d’attractions ! Glissades sur le postérieur, dérapages incontrôlés, patinage pas très artistique… Je me souviens d’un Benjamin Bellamy qui avait fini au delà de la 20è place avec pas moins de 7 chutes ! Légèrement ensanglanté quand même, c’est dangereux.
Mais on trouve toujours plus craintif que soi. En l’occurrence, j’avais doublé en descente un grand champion, M. Eric Dubus, ex recordman de France du 1500m (3’33) qui a participé aux JO. Je lui avais demandé :
» ça a été? »
» Pas terrible » m’avait-il répondu…
» c’est la première fois que tu participes? »
» La dernière !! »
Des souvenirs de chutes, j’en ai d’autres, mais je vous laisse raconter les vôtres, qu’on se marre un peu !
Mathieu BERTOS
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