Ce samedi 12 septembre 2015 c’était la 3ème édition du Trail des Cascades du côté de Roquefort les Cascades en Ariège. J’avais découvert ce trail l’année dernière et j’avais vraiment apprécié l’ambiance chaleureuse de ce trail. Pourtant j’avoue avoir hésité jusqu’au dernier moment en raison des semaines chargées qui se sont enchainées dernièrement.
Mais c’est finalement avec plaisir que je remets les pieds dans ce petit village ariégeois, malgré une soirée imprévue un peu arrosée la veille et la petite pression d’y défendre mon titre acquis l’année dernière.
En plus petite particularité cette année, ce trail est aussi le support pour le championnat Midi-Pyrénées de Trail. Bon en fait, ce titre n’est pas encore très ancré dans les mœurs du trail (et le sera peut-être jamais ?) car le niveau est intéressant mais n’est représentatif de l’ensemble des départements de la région et ce sont majoritairement des ariégeois et haut-garonnais qui sont venus en nombre. Mais ceci n’empêche pas une belle concurrence, mais proximité géographique de rigueur ! Et comme je ne suis pas licencié dans un club (honte sur moi ?), je ne suis finalement pas concerné par cette « problématique » ! En tous cas le trail a fait le plein avec quasiment 300 concurrents au départ de la « longue » distance du jour sur laquelle je suis aligné.
D’ailleurs cette année, petit changement puisque le parcours fait désormais 25km et 1300m de D+, au lieu des 20km de l’année dernière. A la vue du plateau présent, je suis annoncé dans les favoris mais des anglais et des portugais sont aussi cités avec apparemment certains coureurs avertis dans leurs rangs. Il y a aussi donc quelques régionaux (forcément) qui sont en forme, Stéphane Calvaca ou Romain de Stofflet par exemple (les autres favoris m’excuseront de ne pas les nommer).
9h, les hostilités sont lancées ! Après un kilomètre bitumé qui monte par palier et qui s’effectue sur un rythme d’observation, la première descente rapide et technique donne le vrai coup d’envoi. Stéphane part dedans comme une balle et effectue une descente musclée … je le suis mais préfère rester un peu en retrait tout de même. Cet engagement musculaire me semble prématuré. Je ne me trompe pas puisque 1km plus loin, alors que la pente s’élève et le terrain devient technique je lui reviens dessus avec un gars au physique anglo-saxon assez longiligne, un peu à la Andy Symonds, mais qui s’appelle Martin. Bref ces fameux anglais sont bien dans le coup. Je comprends d’ailleurs qu’il a au moins un copain pas loin car un gars au physique similaire est juste en retrait en 4ème position. Martin monte très bien dès que la pente se durcit vraiment, et malheureusement un peu mieux que moi. Du coup il prend les commandes. Je reste encore un peu en observation avec Stéphane puis finalement dans les passages très techniques, en devers et dans les roches je me sens mieux, laisse Stéphane et revient sur Martin.
Et vers le km5, alors que l’on passe dans la partie inédite de ce trail, avec le fameux passage du Roc des Abeilles, je prends enfin le lead … pour ne plus jamais le quitter. Pourtant ce Martin va me mettre la pression tout au long de la course. Il fait l’élastique avec moi. Je le sens tellement bien dans les ascensions à fort pourcentage (il faut dire qu’il doit faire 10 cm de plus que moi mais 10kg en moins !!!) que je me dis qu’il va me croquer dans la 2ème partie que je sais plus montante. En attendant le terrain de jeu est hyper varié. Tous les ingrédients pour passer un bon moment sont là: passages techniques, descentes, faux plats, murs, singles, et j’en passe. Je trouve ça plaisant et surtout ça me permet de temps en temps de prendre un peu de distance avec mon adversaire du jour mais dont j’envie la vitesse ascensionnelle.
La victoire va se jouer entre nous deux car plus personne n’est visible dans nos rétros depuis un moment. Je suis quasiment persuadé que la montée à Roquefixade va m’être fatale … et finalement je gère plutôt bien mes lacunes et le fait que je suis encore loin de poids de forme, en marchant rapidement dans les raidillons tout en buvant ou m’alimentant un peu. Et finalement j’arrive à me faire violence dans la difficile montée de Roquefixade pour rester devant et basculer dans la dernière descente avec tout juste 50 mètres d’avance. Mais je sais qu’à ce moment-là, même s’il reste pratiquement 5km, la victoire me tend les bras. Je replonge vers Roquefort tambour battant mais aussi souple que possible. La descente est plaisante, rapide et technique mais avec un pourcentage raisonnable qui fait que ça ne tape pas trop. La courte mais très raide remontée vers les Cascades sera presque anecdotique, mais toujours aussi exigeante et enchanteresse.
Finalement je franchis la ligne d’arrivée avec 3 minutes d’avance sur celui qui m’aura un peu poussé dans mes retranchements (et c’est tant mieux) pour réussir un doublé qui n’était vraiment pas gagné d’avance. Et finalement ce sont ces 2 collègues qui prennent les 3 et 4ème places. Je me dis du coup que j’ai bien fait de venir car, même s’ils semblent habiter Foix tous les trois, le podium aurait pu être 100% anglais .
Je me rends compte aussi que l’Ariège me réussit plutôt bien puisque c’est mon troisième doublé en terre ariégeoise avec le Raid ABS version Commando (2011, 2012), le Trail des Crêtes (2014, 2015), le Trail des Cascades (2014, 2015), auxquels je peux même rajouter un « petit » Trail des Citadelles (2013). Et que même quand je passe au travers ou que je fais une épreuve en dilettante (Montcalm 2015 par exemple), le plaisir est toujours là avec à chaque fois des organisations mêlant professionnalisme et convivialité. Pourtant je dis ça alors que je ne suis pas ariégeois … même si pour l’anecdote j’ai bien un homonyme, qui participe aussi à quelques trails dans la région, qui l’est.
Nicolas MIQUEL-Athlète team i-Run
Photos : Michel Arnaud; Hélène Dagues
>> Les résultats du trail des Cascades 2015 : Trail-Cascades 12km Trail Cascades 25km
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