C’est le local de l’épreuve, Jonas Buud, athlète Asics Suède, qui signe un nouveau record devant son public, sur cette seconde édition de l’Ultravasan. Évènement trail qui propose 2 distances (45 et 90km), le parcours relie Sälen à Mora, sur le tracé de la mythique Vasaloppet.
L’Américain Max King se classe deuxième suivi par le Norvégien Didrik Hermansen. Chez les féminines, c’est la suissesse, Jasmin Nunige, qui l’emporte en 7h02’35. Belles performances pour les Français Emmanuel Gault et Arnaud Perrignon qui terminent 4eme et 5eme. On revit justement la course de l’intérieur ici, avec le récit d’Emmanuel Gault.
« Le mois d’août devait m’emmener en terre scandinave pour la seconde fois de l’année après l’Ecotrail D’Oslo couru en mai dernier. Cette course dont Asics est le partenaire, arrive après sept semaines de préparation suite à un bon break début juillet programmé de longue date et une montée en puissance qui fait que j’arrive en bonne condition mais pas encore en top top forme.
Le plateau annoncé est de qualité avec notamment quelques américains dont Max King, champion du monde de 100 km en titre entre autre, Jonas Buud, vainqueur l’an dernier et qui joue sur ses terres mais aussi quelques autres coureurs étrangers et quelques suédois et norvégiens avec des références probantes sur 100 km. Arnaud Perrignon, du team Asics est de la partie également et c’est en famille que nous avons fait le voyage, répondant ainsi à l’invitation de Peter, l’organisateur et directeur de course du 90 km. Autant le dire, les jours qui précèdent la course nous réservent quelques surprises dont des paysages à couper le souffle mais aussi une organisation (le pendant de la Vasalopett d’hiver) ultra professionnelle.
La parcours est sans difficulté majeure (un peu moins de 900m + sur 90 km), et propose des ravitaillements tous les 5 km. Ce qui est inédit pour moi et annonce une course ultra rapide avec un scénario « à l’usure » comme on les rencontre parfois en France sur les courses roulantes. Je sais dans ce cas là qu’il va falloir être au « rupteur » tout au long de la course et ma condition qui revient juste sera peut être insuffisante si je ne suis pas dans un bon jour… Le fait de partager cette course avec Arnaud me rassure. Comme on dit dans le team : « mieux vaut avoir un fusil à deux coups ! ». Arnaud est en excellente condition cet été et ce sera sûrement un des prétendants aux premières places également, j’espère donc qu’on pourra jouer tous les deux nos cartes le même jour !
Après avoir reconnu la partie la plus technique du parcours et les quelques points de ravitaillement cruciaux, il est temps de se focaliser sur la stratégie de ravitaillement et l’équipement et c’est déjà le jour du départ… Départ donné à 5h00 du matin sur le site du départ de la Vasaloppet qui est permanent à l’année (avec stade de départ et panneaux publicitaires à l’année). La première bosse (peu pentue) est avalée à 15km/h, ce qui indique comme prévu que la course va être ultra rapide. Dès le premier replat, l’allure passe à 17 et les premiers éclats arrivent…
Nous nous retrouvons vite à un groupe de 8/10 coureurs avec Jonas, les deux américains, Arnaud, un coureur portugais et deux autres coureurs que je ne connais pas. Tout ce petit monde est en groupe sur les portions larges et en file indienne dès que les premiers « single » apparaissent. Je suis le train qui file à vive allure sans trop être en surrégime mais doit rapidement m’arrêter pour quelques maux de ventre. Au kilomètre 15, je suis ainsi obligé de faire un stop qui m’obligera à une pointe à 18km/h sur quelques hectomètres pour revenir au plus vite. Je sens que l’effort a été intense et qu’il ne faudra pas que ça se reproduise plus souvent. Pourtant 5 kilomètres plus loin, le phénomène se renouvelle et je dois laisser partir cette fois ci avant le premier gros ravito qui fait également office de prime.
Cette fois ci et sur cet évènement, je perds définitivement le groupe de visu et suis condamné à chasser seul derrière. Je maudis ces maux de ventre et stagne ainsi plusieurs kilomètres à quelques encablures du groupe juste devant. Mais le manque est fort et petit à petit, je perds des secondes alors même que devant la cassure se fait avec Jonas Buud qui a accéléré l’allure en compagnie de Max King. Dès lors les écarts se creusent avec la tête et restent assez stables avec quelques coureurs qui sont devant (dont Arnaud qui se bagarre avec Hernansen notamment). Heureusement, au fil de la course, je rejoins petit à petit quelques fuyards du matin et suis repris par une connaissance norvégienne (le second de l’Ecotrail d’Oslo ) avec qui nous engageons une bonne partie de manivelle.
Les écarts ne se creusent plus sur les coureurs juste devant et nous reprenons ainsi un ou deux coureurs en soutenant l’allure chacun notre tour. J’avoue que les jambes ne tournent pas super et que je lui laisse pas mal de relais pendant les longs bouts droits… Je trouve d’ailleurs le temps assez long. Petit à petit, je m’attends à une embellie qui arrive en seconde partie de course mais ce n’est qu’à 20 kilomètres de l’arrivée que quelques forces (maigres ) me reviennent. J’accélère alors l’allure et lâche le norvégien en étant informé que Jonas s’est envolé mais que tout le monde est cuit devant.
Au final, je reprendrais un portugais à plus de 15 kilomètres de l’arrivée et Arnaud à deux kilomètres de la ligne qui semble « fané ». Après sa longue balade devant, il était bien normal que nous terminions ensemble et je ralentis alors l’allure pour que nous terminions main dans la main. Finalement ma seule satisfaction du jour de partager cette 4ème place avec lui, car côté jambes, j’ai vraiment connu mieux ! Un super mec et un super coureur avec qui ça me fait bien plaisir de partager ces moments, surtout sur une course comme celle-ci… au final, si ce n’est les jambes qui devraient aller de mieux en mieux au fil des semaines maintenant, je garde le souvenir d’une course avec une organisation incroyable, le numéro de Jonas devant qui gagne sur ces terres, ce partage avec Arnaud d’une belle « galère » et les souvenirs partagés durant tout le séjour avec Sissi, Ben et Clem ainsi que le staff du team. Rien à dire, le voyage en valait la peine et le séjour encore plus. L’ultravasan est sur de bons rails pour devenir une grosse classique du calendrier mondial. On reviendra ! »
Emmanuel Gault
Photos : IRunFar, Sylvaine Cussot, mynewdesk
> Les résultats de l’Ultravasan 2015
Le Top 10 :
1- Buud Jonas (SWE) – 5h45’08
2 – King Max (USA) -6h06’11
3- Hermansen Didrik (NOR) 06h08’10
4 – Perrignon Arnaud (FRA) 06h15’14
4- Gault Emmanuel (FRA) 06h15’14
6 – Risa, Jarle (NOR) 06’18’57
7 – Flaherty Matt (USA) 06h21’05
8 – EralabRanno (EST) 06h21’58
9 – FerreirabHelder (POR) 06h22’27
10 – HalvorsenbTom Erik (NOR)- 6h29’32
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