Sur la ligne de départ, enfin des « stars » de la discipline vainqueurs de marathon majors, même s’il manquait des Mutaï, Kipchoge, Bekele… C’était quand même du lourd, avec Kipsang détenteur du record de la discipline avant que son compatriote Kimetto ne passe sous les 2h03.
Korir le 3è larron kenyan c’était aussi extrêmement sérieux avec ses 2h05’49 à Paris en avril dernier. Kiprotich l’ougandais qui a gagné les deux derniers grands championnats, Desisa ou Tsegay les éthiopiens… Un très beau plateau !
Température autour de 26°C dès le matin et 60% d’humidité, pas les conditions idéales. Les coureurs sont très prudents au départ. Les fronts sont marqués, on s’éponge. 16’06 au 5è km, l’allure est inhabituelle. On voit Tsegay mener puis le Mongol Bat-Ochir, qui n’est pas n’importe qui avec son record en 2h08’50. On sent que les ravitaillements sont primordiaux et les coureurs s’entraident.
Au 10è km en 31’51, les favoris ont réagi, ça ne dort plus. Kipsang, Kimetto et consorts économisent leur énergie. Ce qui ne semble pas être le cas de Meucci et Pertile les deux italiens, qui se relaieront plusieurs fois pour prendre quelques mètres d’avance. Avec des records en 2h09’53 et 2h11’08, ils peuvent encore augmenter l’allure.
Le 15è km passé en 47’48, Dechasa (Barheïn) se montre régulièrement avec Tsegay. Le groupe de favoris se dessinent petit à petit, sans les russes ou les espagnols. En fonction de l’allure, on retrouvera plusieurs fois devant Meucci, l’élégant champion d’Europe, ou son compatriote plus combatif dans l’allure, Pertile. Ce dernier joue un rôle sérieux malgré ses 41 ans ! 1h06’55 au semi, pas encore de réaction « violente ». Kiprotich, le vainqueur des derniers grands championnats se montre enfin, histoire de faire un état des lieux. Peut être ne se sent-il pas au mieux. Kimetto n’est plus là. Lui qui annonçait être un « coureur de championnat », c’est loupé.
Au 30è km, les favoris et Kipsang ne savent pas comment réagir à l’attaque franche du concurrent du Lesotho Tsepo Mathibelle, qui n’est pointé qu’en 2h16’21 sur la distance. Personne ne se découvre, même Kipsang disparaît avant d’abandonner. Ces « grands champions » se réservent sans doutes pour les épreuves plus lucratives. Mutaï (Ouganda), Tsegay (Ethiopie) et Ghebreslassié (Erythrée) sont en chasse. Ce dernier ne rentrait pas dans les pronostics, et pourtant… Le quasi homonyme du Grand Hailé a couru en 2h07’47 Hambourg en avril, et a couru 1h00’09 au semi il y a deux ans. Il a aujourd’hui 20 ans !
Très dynamique, c’est lui qui part chercher l’échappé. Il est dynamique et revient vite sur Tsepo Mathibellle. Ce dernier se fera rattraper par les autres poursuivants, c’est dur pour lui. Le seul qui tient « Ghebre », c’est Tsegay. Avec ses 2h04’48, c’est le favori. Mais il semble souffrir, et teste son adversaire. Il semblerait qu’il soit en capacité de répondre. Ils sont au coude à coude, mais l’érythréen s’échappe ! Il fait mal. On reconnaît Jos Hermens (célèbre coach de son homonyme!) qui lui tend un bidon. Il file vers la victoire !
A l’entrée du stade il prend un drapeau et conclue sa course sur une très belle victoire en 2h12’27 ! Tsegay est fatigué, il coupe la ligne en 2h13’07, Mutaï discret mais 3è en 2h13’29. Pertile l’italien fait un beau 4è à 41 ans! Le champion du monde Kiprotich est 6è, Meucci le champion d’Europe 8è. Serait-ce l’avènement d’un futur grand ? Pour l’instant il est champion du monde et c’est déjà superbe. Le plus jeune de l’histoire ! Qui rapporte en plus la première médaille d’or internationale pour son pays. L’avenir fera le reste, on lui souhaite, les jeunes champions marathoniens ne tiennent pas forcément la distance…!
Résultats : http://www.iaafbeijing2015.com/special/iaaf_sch_en/
Mathieu BERTOS
Laisser un commentaire