Avez-vous remarqué dans le langage « courant » que l’on utilise beaucoup d’expressions qui comparent l’homme à un animal. En course à pied, c’est la même chose. Et ce, que ce soit de façon positive ou négative, malheureusement pour les seconds…
Faisons le point sur quelques expressions « courantes » ! (mince, j’ai déjà fait ce jeu de mot…).
Ce qui vient assez facilement à l’esprit pour alimenter mon moulin, c’est La Fontaine… Si, le lièvre et la tortue ! Évidemment. La tortue, ce n’est pas flatteur, mais certaines personnes se désignent ainsi pour dire qu’elles ne vont pas vite. Lentement, mais sûrement ! Alors qu’un lièvre (coureur qui mène l’allure sur un tempo précis pour que le vainqueur réalise une perf’) n’arrive que rarement au bout. Pour nommer un coureur rapide, on dit plutôt qu’il court « comme un lapin ».
L’autre animal que l’on associe très vite à la course, c’est le cheval. Un beau cheval en course, ça a de l’allure. La foulée qui s’étire, les sabots qui martèlent le sol, la crinière au vent… C’est beau, c’est la classe. Les anciens champions se plaisaient à admirer cet animal. Une longue et belle foulée puissante chez un coureur pourra lui attirer le surnom de cheval. » Regardes-le s’il galope celui-ci, boudiouuu »! (langage plutôt trivial que l’on peut entendre dans le grand Sud-Ouest). Toutes les autres expressions à propos du cheval (sur son haleine ou ses dents) ne nous concernent pas. Chez la gente féminine, on parlera de « gazelle », une coureuse avec une belle allure et une foulée élancée.
En parlant d’odeur, un coureur qui a transpiré ne sent pas bon…pas bon du tout ! Non, aucun d’entre vous ! On dit dans ce cas que ça sent le bouc, le fennec, voir le rat crevé… Beurk ! Le bouc, on a déjà eu l’occasion de le remarquer, c’est vrai que ça titille sévèrement les naseaux. Mais le fennec, si quelqu’un en a déjà vu un de près au point de lui renifler le poil, qu’il nous raconte ! Déjà, il faudrait qu’il se laisse faire… Bon, admettons… (tiens, ça ressemble à l’histoire de la chauve-souris ça). Quant au « rat crevé », on imagine très bien ! Si vous êtes à ce niveau d’odeur, il est temps de brûler vos vêtements et d’aller prendre une douche sous les chutes du Niagara !
Si vous « soufflez comme un bœuf » en courant, c’est que vous avez du mal à tirer votre charrue. Mais on dit aussi « fort comme un bœuf »… Oui mais quelqu’un de fort qui a un « pas d’éléphant » doit faire plus d’efforts, je me trompe ? C’est assez ! Que vous ayez un dos fin ou un coup de taureau, la course c’est fait pour tous ! N’est-ce pas ? A l’inverse, on dit « frais comme un gardon ». Ce coureur là en général vous dégoûte car vous, à côté après l’arrivée, vous êtes en nage ! Sûrement quelqu’un qui boit comme un chameau et peut tenir des heures… Pourtant mince ! Vous avez roulé vos bosses vous aussi !
En parlant de bosses, on dit de ceux qui les avalent bien que ce sont de vraies « chèvres », des bouquetins ou mieux des isards ! Bref, des bêtes à cornes et qui ont des ventouses aux pattes tellement elles grimpent aisément dans des endroits improbables et quasi à la verticale. Pour ceux qui passent partout et tout droit, quelle que soit la végétation, il y a une expression qui dit « azimut sanglier ! ». Comme le sanglier qui charge, tout droit à travers la broussaille !
Allez, bon courage à tous ceux et celles qui s’entraînent comme des chiens. Le peloton des coureurs, un sacré troupeau ! Bonus ci dessous, en vidéo ! 🙂
Mathieu BERTOS
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