Après une bonne pause début juillet qui devait m’aider à couper la saison en deux et à bien me régénerer, il était temps de reprendre un dossard un peu « sérieux » à l’aube des échéances qui approchent (Ultravasan en Suède fin août).
Après un bon cycle de vitesse en (enfin) un peu de travail foncier ces derniers jours, je pars un peu plus confiant sur mes sensations que les semaines passées. Même si le travail de dénivelé n’est pas là (l’EDF CENIS TOUR est tout de même très typé alpin), je savoure à l’avance l’idée de participer à cette épreuve qui tombe à merveille dans la prépa de Sissi pour la CCC.
J’adore grimper et les images que j’ai vu de la course me font saliver à l’avance. Nous sommes de plus accueillis très chaleureusement par l’équipe d’organisation et la petite bourgade de Lanslevillard, lieu du départ dans la Maurienne, est vraiment un très beau village. Bref, même si nous avons une pensée pour l’équipe d’orga du trail de L’Ubaye, nous sommes très heureux de venir fouler ces nouveaux sentiers début août.
Le départ du 48 kms et ses 2600 m + annoncés est donné à 8h00 sous un temps magnifique. De quoi vraiment profiter d’une belle journée ! L’allure est très rapide sur les premiers hectomètres mais les coureurs qui envoient les premiers « pétards » sont vite rattrapés par Mathieu Brignon (team Hoka), David Andrew (un britannique que je ne connaissais pas) et un peu plus tard par moi qui traîne un peu et qui a du mal à mettre en route je l’avoue. D’ailleurs, à peine revenu sur Mathieu et David, ce premier nous fausse compagnie dans la première bosse dès que la pente devient sévère.
La course est constituée de trois longues ascensions et d’une longue descente finale. Mathieu, avec ses bâtons est très à l’aise dans les portions techniques et pentues et je me résous vite à temporiser avec David avec qui je ferai un bon morceau de la course (souvent à moins d’une minute l’un de l’autre). La première ascension totalise 800m + et le plus gros obstacle que je rencontre (outre l’altitude) est sans doute cet immense troupeau de vaches que je dois faire déplacer une à une pour continuer sur le bon chemin. Elles ont en effet occupé tout le single que je dois traverser et je perds un temps à les contourner, demander de bouger etc… Mais le spectacle en vaut la chandelle et je suis avant tout là pour me faire plaisir donc ce moment me fait vraiment sourire ! Je perds sur cet incident un peu David de vue et définitivement Mathieu ! C’est le premier tour plutôt sympa que me joue la course !
Dans la descente qui ressemble plus à un faux plat descendant je reprends mon compagnon britannique juste avant le premier ravitaillement. Nous repartons avec un peu d’écart car je prends un peu de temps pour remplir et me ravitailler, mais il me servira comme cela de point de mire dans l’ascension qui suit. Celle-ci présente des pentes irrégulières et assez sévère mais le spectacle en haut en vaut la chandelle. Décor magnifique avec ces montagnes qui semblent plonger dans le lac du Mont Cenis. Deuxième tour du jour: un tour de magie: le décor est somptueux et nous évoluons en surplomb du lac sur un sentier rocailleux en balcon. Surement le plus beau panorama de l’épreuve !
La descente qui suit en lacet est très ludique. Difficile de prendre de la vitesse tant les lacets sont serrés et les sentiers étroits mais aucun danger et très sympa de descendre dans ces sentiers typiquement alpins très ouverts… Ces derniers nous mènent au second ravitaillement où je retrouve David. Nous repartons avec un écart d’une minute car encore une fois je prends mon temps. Mais cette fois ci je le garde tout prêt de moi durant l’ascension qui suit. Celle-ci serpente encore dans la montagne très verte et présente 600 m + de dénivellation. Les jambes sont de meilleures en meilleures. Je bouche le trou qui me sépare de David et je suis tout proche de lui à la bascule. On nous annonce à environ 10 minutes de Mathieu. Cette fois-ci, je mets clairement en route et accélère très fort dans la descente qui est très courante. J’allonge la foulée et David lâche du terrain. Je sens que je relance très bien et que j’ai gardé de la fraîcheur. Je me fais vraiment plaisir. Il reste 18 kilomètres de ce type et je suis confiant pour que les écarts fondent si je continue à cette allure. Je mets alors les bouchées doubles pour boucher encore le trou si je le peux même si je sais que Mathieu est un très bon coureur. Mais il faut tout tenter.
Je tente peut être un peu alors… Et le troisième tour de la course est un mauvais tour: je file tout droit dans la descente et me rajoute alors au moins trois kilomètres. Mais au moment où je m’en aperçois, je comprends que cela va être plus long de remonter que de trouver un sentier qui revient vers Lanslevillard plus bas… Je trouve le temps long, très long, même si je sais que je suis en prépa et que tous les kilomètres en plus ne peuvent que me faire du bien !
Arrivé presque en bas, je vois un groupe de randonneurs qui m’explique où je suis et où je dois aller ! Ça n’a pas l’air d’être à côté mais je vois un panneau « Lanslevillard » alors je me lance en me disant que si je ne traine pas trop, je peux peut être accrocher un podium. Je m’aperçois cependant que je dois remonter encore… Ce qui me casse un peu le moral, j’avoue. J’essaie de ne pas me démobiliser et vois les panneaux de randonnée qui annonce Lanslevillard, cela me rassure, je suis au moins dans la bonne direction. Et effectivement après ces quelques minutes de tergiversations, je retrouve la bonne trace et les participants de la course du 32 kilomètres. On m’annonce 3ème du 48 kilomètres, je suis à la fois déçu et soulagé. Je jette mes dernières forces dans la fin de course qui se termine par une bonne montée très courte mais raide où se sont postés les spectateurs : très sympa !
Je finis donc 3ème avec le sentiment du devoir accompli, je suis content. Les sensations sont au rendez vous et j’ai pris beaucoup de plaisir, je suis donc satisfait de la journée ! Dans un tel décor de rêve en plus, je ne demande pas mieux !
Sissi terminera 3ème aussi et nous partageons ainsi la même marche du podium lors de la remise des prix, ce qui est un clin d’oeil sympa supplémentaire ! Que de bons souvenirs et que de bonnes sensations… Possible qu’on revienne l’an prochain y refaire un Tour….
Emmanuel Gault
Crédit photo : KCIOP
Les résultats du Trail EDF CENIS TOUR 2015