Habituellement, et ce depuis maintenant 3 ans, c’est au Trail Ubaye Salomon que nous allons nous « casser les cuisses » au mois d’août.
Cette année, une fois n’est pas coutume, nous décidons de faire une entorse à la règle (désolée Nico …) et c’est au Trail du Mont Cenis (appelé aussi Trail EDF Cenis Tour) que nous nous rendons, ce dimanche 2 août 2015.
L’évènement propose 4 distances (21, 32, 48 et 77km), avec un départ et une arrivée au cœur du village de Lanslevillard. Ravis de découvrir des nouveaux sentiers et une épreuve qui nous faisait bien envie, nous retrouvons sur place une équipe organisatrice sympathique et accueillante. Alors qu’il pleut des cordes lorsque nous arrivons samedi soir après un bon 4h30 de route, c’est sous un grand soleil que nous prenons le départ du 48km dimanche matin à 8h. Conditions idéales ! Beau, mais pas trop chaud.
Le parcours annonce 2600m de dénivelé positif pour 48km, 4 belles bosses, dont un sommet à plus de 2700 m, et des passages de haute montagne, avec des points de vue extraordinaires sur le site du lac du Mont Cenis. Autrement dit, du beau spectacle, ça promet ! Me concernant, une semaine après la 6000D (que j’ai certes couru en entraînement mais que j’ai terminé tout de même), il était évident que la grande forme ne serait pas au RDV, mais l’objectif était clair : bosser en préparation CCC, tout me se faisant plaisir avec un dossard sur une belle épreuve comme celle-ci.
Dimanche matin, l’envie est bien là ! J’en profite pour faire une vraie répétition CCC et tester mon matériel aujourd’hui. Allez, on laisse le porte-bidon à la maison et on enfile le sac Camelbak sur le dos. Je ne suis pas fan de ce genre de chose, mais je sais que ce n’est qu’une question d’habitudes … Couverture de survie, gants, bonnet, 1l d’eau, sifflet … Je suis équipée ! Plus de 200 coureurs au départ de ce 48km, l’ambiance est conviviale et chaleureuse, quel plaisir d’être là ! Je retrouve d’ailleurs quelques têtes connues (Marc, Pascaline, ou encore Michel), à peine de temps de papoter, qu’il est déjà l’heure d’entrer dans le sas pour se faire badger.
C’est donc à 8h que nous nous élançons vers les sommets ! J’essaye d’attraper un train de course assez rapide, juste derrière la première féminine qui semble bien motivée à prendre les devants, mais rapidement, je freine. Ça va trop vite pour moi aujourd’hui, j’ai du mal à porter mes jambes et même mon souffle est lourd. La mise en route est toujours un peu difficile habituellement, surtout lorsqu’on démarre direct dans le pentu comme ici, mais je sens bien qu’il y a aussi la fatigue de la semaine passée. Probablement aussi les 65km de la semaine dernière ! Je me mets donc à un rythme qui me convient mieux, et parviens tout de même à garder Laure, la première féminine, en ligne de mire un petit moment.
Après 7km d’ascension et 800mD+, nous arrivons au premier sommet. 1h08 de course. Je ne me sens pas au mieux de ma forme en effet. En plus d’avoir les jambes lourdes, je manque clairement d’énergie. Je transpire beaucoup, j’ai chaud, puis froid, j’ai mal au ventre et la première barre que j’essaye d’avaler ne passe pas. Oulala, que ça va être long ! Je relativise : « ta cheville va bien, profites en pour faire un bel entraînement et profitez du paysage magnifique ! » Sur le replat qui suit, je tente de relancer, mais ça n’avance pas bien vite quand même. J’ai perdu Laure, elle a filé devant et le parcours zigzagant sur ce magnifique single ne permet pas d’avoir une bonne visibilité. Le parcours est vraiment agréable, en forme normale, je me serais vraiment régalée ! Dans ces conditions, c’est un peu plus difficile de savourer, mais on fait avec en attendant que ça aille mieux.
Le premier ravitaillement est situé au col du Mont Cenis, 12ème kilomètre. Je prends le temps de remplir mes flasques, mais impossible de manger. Ça ne passe pas. On repart ensuite pour une nouvelle ascension de plus de 5km pour 700mD+. J’ai l’impression de me trainer, c’est horrible ! Cette ascension me semble très longue et lorsque le sommet est enfin atteint, je suis passée 3ème féminine, puisque je me suis faite doubler entre temps. Impossible d’accrocher … 2h43 de course, seulement 17,5km, mais comme le sentiment de ne faire que grimper depuis le début ! Bon, c’est quand qu’on descend un peu là ?? En attendant, heureusement qu’on peut profiter des paysages ! C’est juste la folie ce décor de rêve ! Nous évoluons sur une pente rocailleuse, en surplombant le superbe lac du Mont Cenis. J’approche les 3h de course, il va falloir que je me force à manger sinon ça va vraiment mal finir cette histoire … Le simple fait de mettre quelque chose de sucré dans ma bouche, me donne envie de vomir, mais j’exécute tout de même !
2 autres féminines m’auront doublé avant d’entamer la descente. Dont une qui me lance : « han, qu’est ce que c’est roulant !!! » Ok, alors je crois que nous n’avons pas la même définition du terme « roulant » … Selon moi, lorsque la pente nécessite de marcher, c’est l’inverse du roulant; Bref, je me retrouve donc 5ème féminine et ma forme va de pire en pire. La descente est d’abord très raide en single, puis rejoint un sentier plus large et moins pentu. Je double un ou deux coureurs qui me félicite : « bravo, t’es une bonne descendeuse ! » C’est bien la première fois qu’on me dit ça !!! En fait, j’allais tellement lentement dans la montée, que le contraste devait être impressionnant … Voilà tout ! 🙂
22ème kilomètre, enfin le ravitaillement. 3h15 de course. J’avoue, mettre le clignotant ici me traverse l’esprit. J’ai super chaud, j’ai la tête qui tourne et je crains de faire un malaise dans la prochaine ascension tellement je ne suis pas au top. Je prends le temps de réfléchir, de bien m’hydrater. Et puis je décide de continuer au moins jusqu’au prochain ravitaillement, en pensant à la CCC. Pour égayer un peu la suite de la course et essayer de me redonner un peu de baume au cœur, j’attrape mon MP3 dans le fond de mon sac, et en avant les décibels !! Ça change les idées, mais ça ne me rend pas mes jambes, dommage ! Les écarts se creusent entre les coureurs, mais j’essaye d’accrocher le rythme d’un gars devant moi. C’est dur, mais j’avance, un pas après l’autre, rythmée par la musique qui m’aide à positiver !
Dernier sommet, 6km et 600mD+ plus loin. Après c’est la délivrance, avec une descente de quasiment 20km ! Pour le coup, on peut l’affirmer : roulante ! Je parviens à allonger un peu la foulée et à retrouver de meilleures sensations ici (même si j’ai connu largement mieux !). C’est ainsi que je recolle une féminine qui semble, à l’inverse, rencontrer un coup de moins bien. Elle accroche un moment, puis elle disparait. J’arrive à tenir un bon 4’30 au kilo jusqu’au 3ème ravitaillement, km35, 5h de course. Mais je me fais violence car rien n’est simple ce matin ! Arrêt rapide au stand, puis je repars. La fin de course se passe sans encombre, 12km avec un bon mal de cuisses mais ça avance. Je pense à Manu et me demande s’il a eu les mêmes sensations que moi. Je ne l’espère pas pour lui !
En bas de la descente, reste un dernier effort, et pas des moindres : 3km de plat (plus orienté vers du faux plat montant quand même !) en plein soleil ! Pouaaah ! Je crois que je ne suis pas la seule à être épuisée ! La plupart des coureurs marchent (on a retrouvé les participants des autres distances). Bonne ambiance avec pas mal de spectateurs qui nous encouragent ! Merci ! Il aura fallu une dernière belle grimpette pour atteindre la ligne d’arrivée, que je franchis finalement en 6h03. Le speaker m’annonce 3ème féminine (41ème au scratch), alors que je pensais être 4. J’apprends que la 2ème a été contrainte à l’abandon après s’est perdue. Mince, la pauvre ! J’en suis vraiment désolée pour elle, mais sa malchance me permettra de partager un podium avec ma moitié, puisque Manu aussi, termine sur la 3ème marche du podium. Un clin d’oeil sympa à la remise des prix ! 🙂
Merci à toute l’équipe, nous avons découvert là une bien belle épreuve que nous pourrions bien réinscrire à notre calendrier l’an prochain !
Sylvaine CUSSOT
Crédit photos : KCIOP
>> Les résultats du Trail EDF CENIS TOUR : 48km 21km 32km 77km