Courir par forte chaleur n’est pas sans risques.
Nous en décrivons 3 ici et vous expliquons comment y remédier et surtout comment les prévenir !
• Le coup de barre
Le coup de barre correspond à un état de chaleur et d’épuisement par déshydratation. Lorsque l’on court par temps chaud, la perte d’eau corporelle est importante. Des statistiques réalisées lors de marathons particulièrement chauds ont pu relever jusqu’à 6 litres d’eau perdus. Cette baisse du volume en eau va avoir comme conséquences une diminution de l’irrigation des territoires vasculaires non prioritaires (reins, tube digestif, pancréas,…), du débit cardiaque ainsi que de la tension artérielle.
Afin de prévenir le coup de barre, il faut bien s’hydrater avant l’effort, pendant l’effort (porter avec soi une source d’hydratation ou choisir un circuit avec point d’eau) et dès la fin de l’effort ; le tout éventuellement complété par une absorption de glucose (25 à 30 g par litre d’eau). Les symptômes du coup de barre sont une température corporelle aux alentours de la normale pour un certain effort, une peau froide et moite, une somnolence, une incapacité à maintenir son effort et de possibles vomissements. En cas de coup de barre, les seules solutions sont la réhydratation et le repos dans un endroit frais et aéré.
• Le coup de bambou ou insolation
Le coup de bambou correspond à une lésion du cerveau et des méninges due à une intense irradiation du soleil sur la tête et la nuque. Contrairement au coup de chaleur que nous verrons plus tard, le coup de bambou ne résulte pas de la chaleur, mais d’un rayonnement solaire excessif. Afin d’éviter le coup de bambou, il faut à tout prix se protéger la tête par une casquette en cas d’exposition prolongée.
Le coup de bambou se caractérise par les symptômes suivants : visage rouge et gonflé, bourdonnements d’oreilles, éblouissements, maux de tête, nausées, somnolence, accélération du pouls, respiration pénible et précipitée, puis incapacité soudaine et brutale du coureur de poursuivre son effort. Il faut alors arrêter tout effort, se dévêtir, se mettre dans un endroit frais et ventilé, et poser des poches de glace ou toute autre source de froid sur le front et la nuque.
• Le coup de chaleur
Les critères de définition du « coup de chaleur d’exercice » (CCE) ou hyperthermie maligne reposent sur l’analyse clinique suivante : une hyperthermie supérieure à 39°C et des troubles neurologiques survenant au cours ou immédiatement après un effort musculaire intense et prolongé.
Il est essentiellement dû à une production excessive de chaleur que le corps n’arrive pas à évacuer. Il s’agit d’un dysfonctionnement et d’une défaillance de la thermorégulation qui peuvent être favorisés par différents éléments : production excessive de chaleur, température et/ou humidité élevées, vêtements épais, chauds et foncés, absence de vent ou encore certains médicaments ou certaines drogues.
Outre l’hyperthermie, les symptômes du coup de chaleur sont nombreux : fatigue et/ou soif intenses, muscles tendus et douloureux, frissons, maux de tête, nausées et vomissements, parfois arrêt de la sudation avec une peau chaude, sèche et rouge. Ces signes peuvent aller jusqu’à une atteinte cérébrale avec un effort aléatoire, une démarche titubante, un état de confusion puis éventuellement un effondrement et un évanouissement. En cas de coup de chaleur, il faut à tout prix couper son effort et essayer de se refroidir au maximum par tous les moyens : s’asperger d’eau, envelopper le corps dans des draps ou serviettes froids, favoriser une bonne ventilation…
Afin de prévenir ces trois coups, il convient de :
-éviter de courir aux heures les plus chaudes ;
-s’acclimater progressivement en réduisant la charge d’entraînement les premiers jours de forte chaleur ;
-opter pour des vêtements techniques, légers et respirants ;
-porter une casquette ;
-s’hydrater suffisamment avant, pendant et après l’effort ;
-courir en sous-bois ou tout autre lieu ombragé ;
-s’asperger d’eau sur la tête, les bras et les jambes.
Bon entraînement, mais soyez prudents !
photo : Asics