La question se pose à une période où il y a de plus en plus de personnes qui courent et où il y a de plus en plus de courses créées.
Quelques fois jusqu’à 4 dans le même week-end peuvent intéresser les gens. C’est un peu la guerre pour se positionner dans le calendrier. C’est un risque de perdre en visibilité et finalement trop de choix peut nuire aussi.
Notamment par redondance, où on trouve désormais un nombre incalculable de trails, avec des « petits nouveaux » qui poussent comme des champignons ! Au profit des courses sur route que l’on voit disparaître petit à petit. Trouver un 10km ou un 15km « bitume », festif ou à chrono est devenu compliqué. Du coup pour les compétiteurs recherchant des chronos de qualif’, c’est réduit à peau de chagrin. Imaginez-vous préparer un objectif pendant des mois, vous le manquez de quelques secondes… Derrière, allez trouver une autre épreuve du même genre ! Les Labels ne sont pas évidents à obtenir pour les organisateurs et les qualifs’ non plus donc.
Du coup, pas forcément par choix, on court moins. Il est déjà compliqué pour les gens qui travaillent le week-end d’aller sur des épreuves, mais avec le nombre de courses qui se positionnent le samedi, elles ne permettent pas aux salariés de certaines entreprises et des commerces d’être présents. Très compliqué et frustrant, on comprend ! On sait très bien que le fait d’associer l’événement à une fête permet aussi au commerce local d’en profiter.
Viens donc là aussi se greffer le problème du budget. Car à l’inscription il faut rajouter souvent le restau qui va avec et aussi la nuit d’hôtel/gîte/camping. A ce rythme là, le compte peut vite s’assécher. D’autant que le prix des courses augmente. 15€ pour le moindre 10km, 20 à 40€ pour les trails (à quelque chose près), aïe aïe aïe… Il est assez flagrant de remarquer ces hausses ces deux dernières années, et constater que certaines « sorties » en groupe sont annulées par la bande qui préfère se faire des sorties sympas, sans lâcher 20€ sur une course qui en faisait 12€ et qui s’est mise à « abuser »… D’ailleurs certaines hausses causent la baisse du nombre d’inscrits, ce qui est visible.
Les coureurs de « longue date » préfèrent se choisir les événements auxquels ils veulent participer, ayant fait le tour de ce qui existait, alors qu’un « nouveau venu » qui prend son pied en découvrant ce sport veut tout dévorer. Ce dernier va s’inscrire un peu partout au risque d’augmenter déraisonnablement les challenges et les distances. Verrons-nous dans quelques temps des coureurs usés trop vite ? On constate souvent que l’on n’a pas le recul, notamment sur la pratique du trail, sur les dégâts causés sur l’organisme, à long terme. Verrons-nous des coureurs rassasiés de compétitions, ayant fait le tour de tout ça en accéléré? Verrons-nous le nombre de personnes faisant du « off » pour s’extraire de la foule grandissante et des tarifs sans doute exagérés ?
La course à pied n’a pas fini d’évoluer. Le nombre grandissant de pratiquants cache certains points négatifs pour qui veut bien observer le phénomène plus attentivement. Les compétiteurs et le niveau des performances sont en baisse, d’une part, et le coureur loisir a tendance à s’écarter des compétitions route (et trail). Pour l’instant, les proportions sont peut être moindres, mais dans quelques temps, quelles seront-elles ?
Mathieu BERTOS
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