Phénomène, étoile filante… Ce n’est pas un essor mais une véritable explosion que celle du canadien Andre De Grasse. Le 12 juin dernier, il remporte le 100m et le 200m aux championnats NCAA (National Collegiate Athletic Association) le championnat universitaire américain.
Non seulement la concurrence était rude avec l’américain Trayvon Bromell (9″90 et 20″03 établis pendant les séries !), mais la performance finale est incroyable…
Il l’emporte haut la main et en 9″75 !! A l’heure où on s’interroge sur les performances de Justin Gatlin (33 ans, déjà suspendu pour dopage) ce chrono là fait l’effet d’une bombe. Même si le vent était trop fort (+2,7m/s), Annabelle Rolnin, journaliste sur lequipe.fr, nous indique qu’à la limite des conditions légales (+2m/s) le chrono vaut tout de même 9″78…! 9″86 avec un vent nul…
La finale du 200 a proposé le même spectacle : victoire nette dans le temps fabuleux de 19″58 ! Avec +2,4m/s ce qui vaut un chrono aux alentours des 19″80 sans doute…(vidéos de deux courses en bas de l’article). Ces performances sont étonnantes car il y a un mois il avait déjà avancé sa progression en courant en 9″97 et 20″03 (c’est déjà énorme!), et l’an dernier il pointait en 10″15 et 20″38. 40 centièmes de gagnés sur 100m et le double sur 200m !
Mais qui est Andre de Grasse ? (prononcer « De Grassi » en anglais).
C’était un jeune comme tant d’autres, à l’école mais sans but particulier dans la vie. Il n’avait pas de plan. Il fréquentait des bandes assez dures, il touchait à la drogue et essayait de s’intégrer d’une mauvaise façon pour être accepté. Il avait tout de même de qui tenir, sa mère de Trinidad et Tobago était une sprinteuse. » Il était plein d’énergie, il ne pouvait pas la contenir « .
Et puis… Un jour, il a suivi des amis sur une piste… »elle piste m’a sauvé » dit-il. Il a mis un pied sur le stade et se fit repérer par Tony Sharpe, médaille de bronze sur 4x100m avec le Canada en 1984. Son premier 100m il l’a bouclé en 10″90, vêtu d’un short large et départ debout… C’était il y a 3 ans ! Sharpe l’a bien sûr pris sous son aile, aidant un futur athlète mais aussi une âme perdue. L’athlé a structuré sa vie. « J’ai eu la chance de faire quelque chose de spécial dans ma vie » confie-t-il.
Ses performances se sont donc enchaînées à une vitesse grand V, établissant ou égalant en outre des records universitaires. Il y a peu, le coach annonçait moins de 10s et moins de 20s dans l’année. L’objectif est déjà atteint voir même explosé (même si le vent ne permet pas d’officialiser ces chronos). Il pense qu’il peut être « magique » d’ici 6 ou 7 ans. Attendons donc de voir ce qu’il en devient !
Mathieu BERTOS
Photo : Ryan Kang, Associated Press
Laisser un commentaire