Connues aussi sous la dénomination DOMS (delayed onset of muscular soreness), les courbatures correspondent aux douleurs musculaires ressenties 24 à 48 heures après un effort. Ceux sont en fait des micro-lésions anatomiques des fibres musculaires accompagnées d’un oedème avec épanchements de sang dans les espaces extracellulaires, engendré par la rupture de capillaires sanguins.
En cause, une charge de travail importante par rapport aux capacités du moment ou bien un entraînement inhabituel. Les courbatures ne sont donc pas le fruit d’un travail bien fait comme beaucoup le pensent mais d’un travail très (ou trop) important ou différent par rapport à ce que l’on fait normalement.
Le diagnostic
Outre la douleur ressentie à la mobilisation des muscles courbaturés (contraction ou étirement), la palpation du muscle est aussi douloureuse. On retrouve parallèlement un déficit de la force, de la puissance et de la souplesse musculaires, ainsi que des qualités proprioceptives. Sur le plan biologique, on retrouve, de façon retardée, une élévation sanguine des enzymes musculaires telles que la créatine kinase (CK) ou la lactate déshydrogénase (LDH), et des métabolites de la dégradation conjonctive (en particulier hydroxyproline et hydroxylysine.)
La douleur liée aux courbatures débute le lendemain de l’exercice physique et s’intensifie dans les 2 jours post-exercice avant de disparaître progressivement en 3 à 5 jours. Quand l’exercice est de type excentrique, comme la course en descente, les altérations structurale et fonctionnelle peuvent même durer 1 à 2 semaines. Cependant, l’IRM a mis en avant le fait que les altérations intramusculaires excèdent le délai des manifestations cliniques puis qu’une augmentation du signal a été mesurée entre j +3 et j +6 ; tout comme une augmentation de volume jusqu’à 3 semaines. En résumé, il existe un décalage dans le temps entre la disparition des courbatures et le retour à l’intégrité fonctionnelle musculaire compris plutôt entre j +5 et j +8.
La prévention
Le premier facteur permettant de limiter l’apparition des courbatures, c’est l’entraînement et la progressivité : si vous ressentez des courbatures après un entraînement, c’est que vous n’y étiez pas assez préparé !
L’échauffement peut aussi servir à limiter les risques de courbatures après une séance intense. En effet, une étude qui a mesuré l’intensité des courbatures 48 heures après 30 min de marche à reculons sur tapis roulant incliné selon 4 modalités (avec échauffement et retour au calme, avec échauffement seulement, avec retour au calme seulement, sans échauffement ni retour au calme) a démontré que les courbatures étaient significativement moins prononcées quand l’exercice était précédé d’un échauffement. Si les courbatures font tout de même leur apparition, le repos et l’application de froid favoriseront une vasoconstriction et limiteront les saignements.
En résumé, prenez soin de bien vous échauffer pour prévenir leur apparition et attendez encore un peu après leur disparition pour reprogrammer une grosse séance !
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