Aurélia Truel, c’est 30 ans de course à pied et une force tranquille. À l’heure d’aborder ses 3e championnats du monde (2e en 2013), elle nous livre ses impressions et sa manière de courir … Le trail, oui, mais pas que. Aurélia Truel est avant tout une passionnée d’athlétisme, une polyvalente qui trace son chemin entre route et sentiers.
Comment t’es tu préparée pour ces mondiaux ?
Ça fait plus d’un an que je connais ma sélection. Je ne me prépare pas différemment mais j’essaye simplement d’être prête pour le jour-j. Je ne fais pas beaucoup de compétitions. Il faut savoir garder du jus, ne pas faire l’erreur de pousser trop la machine quand on est en forme … Cet hiver, même si j’ai effectué plus de sorties longues en vue des mondiaux, j’ai conservé la tradition des cross : une discipline dure et exigeante qui forge le mental.
Tu habites en région parisienne. Est-ce une contrainte pour s’entraîner au trail ?
Habiter en région parisienne permet de s’entraîner, mais nous sommes malgré tout obligés d’aller en montagne. Avant les mondiaux, je suis allée au Ventoux pour me préparer. Il faut faire du dénivelé, se tester sur de longues descentes et montées : impossible à faire chez moi. Il y a l’altitude qu’il faut pouvoir encaisser, il faut apprendre à marcher ! C’est une technique à laquelle on ne pense pas forcément en venant de la route. Quand les autres marchent, moi je cours et j’ai du mal à suivre !
As-tu des objectifs et des ambitions personnelles sur cette course ?
Ça va être un gros challenge ! Je connais le parcours car je l’ai fait en 2 parties l’an dernier (XL Race). Pour moi, c’est de l’ultra-trail ! C’est la première fois que je vais courir autant. Contrairement aux 2 précédents mondiaux où les parcours étaient plus roulants et les efforts plus courts (7-8h), là c’est un vrai parcours de montagne. Tout est possible mais ce sera dur. L’objectif est avant tout collectif avec une médaille pour défendre nos couleurs !
Tu étais au stage avec l’équipe de France. Est-ce un moment important pour toi ?
Je trouve qu’il manque de stages comme celui-ci. Ils permettent de prendre le temps, de partager, de s’entraîner à plusieurs et de créer des liens. En course, on est toujours pressé : il faut courir avant, il faut courir après pour repartir chez soi… là c’est différent. Il y a aussi le staff, pilier important du groupe. C’est lui qui va gérer nos ravitaillements, nous conseiller. Avec kiné, médecin, ostéo, c’est agréable de pouvoir évoluer dans ces conditions.
Quels souvenirs gardes-tu de tes premiers mondiaux de trail ?
2011, « la force collective » : C’était ma première sélection aux mondiaux (2e si l’on compte ma sélection en course de montagne en 1998). C’était une ambiance très particulière car nous n’étions que 3 filles toutes très soudées (Laurence Klein et Maud Gobert). Nous avions remporté le titre par équipe, les garçons aussi. Courir pour l’équipe nous a transcendé et nous sommes allées au bout de nos limites.
2013, « un accomplissement » : Lorsque je suis montée sur la 2e marche du podium derrière Nathalie (Mauclair), j’ai vécu cela comme un accomplissement. C’était la conclusion de quelque chose. Cette place me tenait à cœur car je me suis préparée 2 ans pour effacer la frustration de 2011 (4e).
Comment vois-tu l’évolution du championnat ?
Il y a eu un grand pas en avant. En 2011, c’était assez anonyme. 2 jours avant la compétition, on ne savait même pas qu’il y avait des mondiaux à cet endroit. Aujourd’hui, il y a beaucoup de journalistes en conférence de presse, tout est mieux préparé, organisé. Le nombre de nations et de participants a explosé. Le trail est en plein boom et la compétition a gagné en notoriété, c’est certain.
Tu es associée à Mizuno depuis 2 ans. Qu-est-ce que t’apporte ce soutien ?
Pour nous, c’est un gros plus d’avoir un équipementier, d’autant plus que j’ai toujours aimé porter des Mizuno aux pieds. Nous ne sommes pas professionnels et c’est une passion qui coûte de l’argent avec le matériel et les déplacements. C’est bien aussi que Benoit Holzerny ai repris la team car c’est quelqu’un qui connait le milieu. Il manquait ça à Mizuno.
As-tu l’ambition de nouveaux projets pour la suite de ta saison ?
Comme on dit : on fait la course et après on verra ! Je vais très probablement faire l’ITT (Ice Trail Tarentaise) et la SaintéLyon, courses Mizuno. J’aimerais aussi me remettre sur la route, me lancer dans un 100 Km, un marathon… J’ai de bonnes références sur route (1h16 sur semi en espoir). Le chrono m’appelle et je suis tentée par ces challenges. À 40 ans, j’ai encore de belles années devant moi !
Un grand merci à Aurélia pour sa disponibilité.
Rendez-vous sur la page Facebook de u-run.fr pour vivre les mondiaux !
Laisser un commentaire