Plus de 1600 coureurs se sont réunis à l’occasion de cette édition 2015 du Trail des Cabornis du côté de Lyon ce WE du 7 et 8 mars dernier. Sylvaine CUSSOT, athlète du team ASICS et ambassadrice i-Run, termine 2ème sur le parcours de 42km. Retour sur sa course à travers son récit.
Situé 15 jours avant l’Éco-Trail de Paris, le Trail des Cabornis faisait office de course de préparation pour Manu comme pour moi. Sur le papier, 40km et plus de 1800m de dénivelé positif (en théorie, il faisait 42,5km et 2100mD+). Un parcours tortueux, exigeant, mais idéal pour travailler les relances dans les bosses, et une distance raisonnable dans l’optique du 80km qui nous attend prochainement sur Paris. Une première pour nous deux sur cet événement, mais une grosse envie de découvrir ces terrains de jeu qui bordent la ville de Lyon, les Monts d’Or. C’est avec grand plaisir et honneur que j’accepte donc d’être la marraine de l’évènement.
En arrivant sur les lieux le samedi en début d’après midi, nous rencontrons une superbe équipe organisatrice, vraiment accueillante et sympathique, c’est bien agréable. L’évènement attire cette année encore, plus de 1600 coureurs au total sur les 3 courses. Quel succès ! Avec cette météo printanière, impossible de ne pas avoir le sourire … C’est d’ailleurs dans la bonne humeur que les 400 participants du samedi s’élancent sur le 10km et j’ai même l’honneur, en tant que marraine, de faire le décompte des dernières secondes pour donner le GO ! L’occasion également de profiter de cet après midi détente pour papoter avec notre ami Laurent Brière et du spectacle offert à Prague sur ces championnats d’Europe en salle.
C’est une même ambiance, conviviale et chaleureuse que nous retrouvons pour le second épisode le lendemain matin. On passe de l’autre côté de la ligne cette fois, dossard accroché, et chaussures bien lacées ! Nous sommes très nombreux sur ce départ, mais certains choisiront de bifurquer sur la distance courte, d’autres poursuivront … C’est l’une des originalités de cette course, qui offre la possibilité de choisir sa distance au dernier moment (au 16ème km plus exactement). Parmi les favorites sur le long, sont citées également Sandrine Monier, Martine Volay ou encore Pascale Botella (victorieuse l’an passé). Ayant pu voir Sandrine à l’œuvre sur la Saintélyon en décembre dernier, je sais qu’elle sera probablement costaud sur la distance (elle a mené sur la Saintélyon jusqu’au 40ème kilomètre au moins). Mais aucune pression pour ma part, je suis là pour me faire plaisir, le but n’étant pas de me rentrer dedans pour arriver sur les rotules dans 15 jours à l’Éco-Trail de Paris. Du coup, je décide de courir en musique, pour égayer cette belle sortie ! 🙂
Short, tee-shirt, le soleil est de la partie, les températures devraient vite grimper au fil de la matinée. Mais au départ, après quelques foulées d’échauffement, il ne fait vraiment pas froid. 9H, le départ est donné et nous voilà élancés, droit dans l’pentu ! Les 3 premiers kilomètres sont montants, autant dire que ça nous met bien dedans ! Je suis partie sur les allures de Sandrine, et reste accrochée à ses semelles un bon bout de chemin. Avant la fin de cette première bosse, une, puis deux et enfin trois féminines nous doublent. Elles ont belles allures, mais bifurqueront sur le petit parcours. Je les ai dans le viseur pendant un long moment (2 bleus, 2 roses), mais décide de lever un peu le pied en me disant que la route est longue et qu’il faut quand même que je pense à gérer … Les sensations de début de course ne sont pas terribles, j’ai les jambes lourdes et je sens que je manque clairement de fraîcheur aujourd’hui. C’était prévisible, mais attention, le but n’est surtout pas d’aller trop piocher. Pas simple, on se prend facilement au jeu quand même hein ! 😉
Nous alternons montées/descentes jusqu’au premier ravitaillement, le 15ème km, avec quelques passages délicats pour les chevilles, qui nécessitent une certaine vigilance. Mais le parcours permet de garder bonne allure, ça me plaît. Christian, le mari de Martine Volay m’encourage au ravitaillement (merci, trop sympa!). Il m’annonce donc 2ème à 2 minutes de Sandrine. Je remplis mon bidon d’eau mais ne m’attarde pas ici. Pas de fatigue particulière, mais juste des jambes lourdes et un manque de dynamisme, qui m’empêchent de bien relancer sur les portions qui le permettent. C’est frustrant ! A peine 1 kilomètre plus loin, c’est la bifurcation. J’entends des encouragements au loin : « allez Sissi !! » Merci Marylène, ça fait vraiment plaisir autant d’enthousiasme ! Je pars à droite, sur le 42km, sans hésiter ! Nous voilà déjà un peu moins nombreux à partir d’ici …
Je suis 2 coureurs un moment, puis rapidement, me retrouve seule pour une bonne partie de chemin. La musique me porte, me réconforte, m’occupe, je chantonne, c’est chouette. Je me dis que j’ai de la chance de pouvoir courir sans douleur et qu’il faut que je profite à fond du moment présent. Ça peut paraître « gnangnan », mais sans mentir, ce sont vraiment ces pensées qui m’ont envahie à ce moment là. Il commence à faire chaud, je me rends compte que je bois beaucoup plus que d’habitude, il reste 5km avant le prochain ravitaillement et je n’ai quasiment plus une goutte d’eau. Je n’aime pas bien ça quand je commence à manquer … Bref, il faut gérer !
Le parcours est vraiment usant, c’est parfois mains sur les cuisses que nous sommes obligés de passer quelques bosses. Balisage impeccable, je reste quand même concentrée sur le fléchage pour ne pas me tromper de direction. Les bénévoles sont nombreux sur le côté, actifs dans les encouragements, merci à tous ! L’un d’eux annonce Sandrine, la première féminine juste devant, à moins de 2 minutes. Mais juste après, un autre l’annonce à 4 minutes. Ok, il faudrait vous entendre les gars ! Bon, j’aurais finalement des informations plus concrètes en arrivant sur le 2ème ravitaillement, où Christian nous attend, aux alentours du 32ème kilomètre. Environ 4 minutes. Et Christian me donne également des nouvelles de Manu qui semble bien évoluer, à la 2ème place. J’avale un verre de coca, cul sec, et réenclenche sans trainer. Pas d’évolution, même forme, mêmes jambes, je repars sur les mêmes allures. 3H20 de course, restent une dizaine de kilomètres mais encore quelques belles bosses, je peux espérer rentrer dans les 4h20 peut être ?
En effet, nous sommes gâtés sur cette fin de parcours avec un enchaînement de bosses à n’en plus finir ! Pas de répit sur ce terrain, c’est incroyable. Ça commence à tirer, je ne me fais pas d’illusions, je ne retrouverais pas mes jambes des grands jours avant l’arrivée … Maintenant il faut juste terminer, en déroulant, sans chercher à trop se rentrer dedans, cela ne serait pas bénéfique pour la suite, au contraire. J’en profite pour lever un peu la tête et admirer la superbe vue panoramique sur cette belle ville de Lyon, offerte lors de quelques passages aériens. On échange avec d’autres coureurs, qui ne paraissent pas au mieux non plus. L’un est obligé de marcher dans les montées à cause de crampes, l’autre se plaint que « rien ne va » … Le clan des éclopés ! Mais c’est comme ça, on se serre les coudes et on avance, avec un seul même objectif maintenant : franchir la ligne d’arrivée ! 🙂
Et on sent d’ailleurs qu’on s’en rapproche sérieusement de cette arrivée, puisqu’on commence à entendre le speaker au micro (j’ai pourtant toujours la musique sur les oreilles, et elle m’aura d’ailleurs accompagné toute la course). 40ème kilomètre passé, 4h15 de course. Ce n’est finalement que 2km500 plus loin que nous apercevons enfin le village et l’arche qui indique la fin du périple. Les dernières foulées, tout en descente, on relâche et on allonge la foulée, pour franchir la ligne avec le sourire ! 🙂
Je termine donc 2ème derrière Sandrine et 33ème au scratch après 4h24 de course. À ma Suunto, je compte 42km300 et 2086mD+, ça compte ces quelques mètres en plus mine de rien ! Manu m’attend à l’arrivée, il me confirme qu’il termine bien, lui aussi, 2ème derrière Nicolas Pianet, avec des sensations de course similaires aux miennes. Fin de journée bien agréable au soleil, autour d’un buffet d’après course et une très belle ambiance lors de la remise des prix.
Merci à toute l’équipe d’organisation et aux bénévoles qui permettent à l’évènement de connaître un si beau succès ! Bravo ! Nous concernant, place à deux semaines de semi-récup pour tenter d’arriver en forme sur Paris.
Sylvaine CUSSOT
> Les résultats du trail des Cabornis
> La vidéo de Laurent Brière, pour revivre l’évènement, au cœur de la course :
Trail des CABORNIS 2015 from Laurent BRIERE – BEtrainedProd. on Vimeo.