La course est folle (à peine 1% des participants, pourtant tous expérimentés, parviennent à accéder au statut de finishers), mais le bonhomme est un peu dingue aussi, donc l’association devrait plutôt bien se passer …
Rémy Jegard, coureur, journaliste et photographe de la région toulousaine, fait donc partie des rares chanceux sélectionnés pour prendre le départ de cette prochaine édition de « The Barkley Marathons – 100 Miles Run ».
Vous avez peut être, comme moi, découvert l’évènement à travers le superbe reportage effectué pour l’émission Intérieur Sport il y a déjà quelques mois. Peu importe, mais toujours est-il que Rémy, lui, n’a pas eu besoin de ce coup de projecteur pour être attiré par cette épreuve. Il en avait déjà entendu parler il y a plus de 4 ans. Un français faisait déjà partie de l’aventure et Rémy n’a pas perdu de temps pour prendre contact avec lui et en savoir un peu plus sur cette mystérieuse course, qualifiée de « plus dure au monde ». Il en rêvait déjà secrètement …
Mais voilà, pour participer à la Barkley, il ne suffit pas de renvoyer son bulletin d’inscription complété avec son certificat médical en pièce jointe. C’est beaucoup plus compliqué que ça. Premièrement, le nombre de place est limité à … 35 participants ! Bon, déjà, ça ne facilite pas la chose, et on se doute donc bien que pour faire partie des heureux élus, il faut réussir à passer brillamment quelques sélections. Deuxièmement, les critères de sélection sont assez, comment dire … spéciaux ! Bon, bien entendu, le fondateur Gary Cantrell, alias «Laz», choisi des coureurs expérimentés, mais il demande aussi aux futurs participants, de rédiger un essai sur le sujet «pourquoi je devrais être autorisé à courir le Barkley». Et à cet exercice, Rémy, on le connaît, il est très fort ! Pour preuve, le voici aujourd’hui dans l’aventure de la BARKLEY.
« The Barkley Marathons – 100 Miles Run »et ses caractéristiques
> Un parcours de 160 km avec un dénivelé positif de 16 500 mètres s’effectuant en 5 boucles d’environ 32 km chacune.
> La barrière horaire pour effectuer un tour est de 12h. Donc 60h pour la totalité de l’épreuve.
> Le parcours change chaque année, et n’est dévoilé aux participants que la veille du départ.
> Les participants ne connaissent pas non plus l’heure du départ. Ils sont réveillés en pleine nuit, seulement une heure avant, par une corne de brume.
> 10 livres sont placés le long du parcours. Les coureurs doivent arracher la page qui correspond à leur dossard.
> Pas de balisage, pas de sentiers bien tracés. Les coureurs doivent s’orienter avec une boussole et emprunter des chemins à travers la végétation.
> Sur les ravitaillements : uniquement de l’eau plate !
> Le coût de l’inscription est dérisoire : 1,60 $ seulement.
> Chaque participant doit apporter une plaque d’immatriculation de la région d’où il vient.
« Pas mal » de difficultés au final, qui prouvent que cette Barkley porte bien sa réputation de course « la plus dure au monde » quand même. D’ailleurs, lors de notre échange, Rémy avoue humblement ne pas penser avoir les capacités pour aller au bout de ces 5 tours : « les 5 tours me semblent inatteignables, mais j’espère pouvoir en terminer au moins 3 ! » Ce qu’il craint le plus ? «évoluer dans la nuit. On perd tous les repères et j’ai peur de ne pas trouver mon chemin ». En effet, et on ne lui souhaite pas ! Il va aussi devoir affronter des conditions météos difficiles, avec des températures avoisinants parfois les -10°C à cette période de l’année, à Frozen Head dans le Tennesse, aux États-Unis. Alors Rémy, on suivra ton périple, mais surtout, nous te souhaitons beaucoup de courage, de force mentale et physique pour aller au bout de ce superbe challenge sportif !
(Pour info : la dernière édition de la Barkley a vu s’imposer le désormais double finisher Jared Campbell qui a bouclé les 5 tours en 57 heures et 50 minutes).
Sylvaine CUSSOT
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