Le système immunitaire correspond à notre système de défense contre les agents infectieux et peut être renforcé par un entraînement régulier comme en témoignent plusieurs études.
Selon Flaherty et Hanson (Immunological responses to training in conditioned runners. Clin Sci. 1981), l’activité physique augmente jusqu’à 6 fois la production de leucocytes tueurs et d’interférones prévenant ainsi les infections virales.
De leur côté, Nieman et al (Exercise and immune function : nutritional influences. Appalachian State University, Boone, North Carolina. 1990), ont démontré qu’un entraînement physique modéré de 15 semaines (45 min de marche 5 fois/semaine) diminuait la durée et le nombre des infections respiratoires chez un groupe de femmes : 30% des femmes sportives ont été touchées par un ou des rhumes en 12 mois contre 48% des femmes n’ayant pratiqué que des étirements. Comme le dit Michael Gleeson (School of Sport, Exercise and Health Sciences, Loughborough University), « l’exercice a une action anti-inflammatoire et peut donc, à long terme, protéger contre le développement de maladies chroniques.”
Ceci-étant, un entraînement intensif minimise les bienfaits immunitaires de l’activité physique puisque les athlètes très entraînés présentent des risques d’infections similaires aux personnes sédentaires. L’exercice intense et important favorise en fait une baisse de la concentration de l’immunoglobuline A (IgA) salivaire, principale classe d’immunoglobuline présente dans les sécrétions des muqueuses ayant un rôle majeur dans la défense de l’hôte contre les microorganismes pathogènes. Cette baisse des IgA salivaires après exercice intense et aigu a pu être mesurée chez des skieurs de fond (Tomasi et al. Immune parameters in athletes before and after strenuous exercise. J Clin immunol. 1982), des nageurs (Gleeson et al. The effect on immunity of long-term intensive training in elite swimmers. Clin Exp Immunol. 1995) et des marathoniens (Nieman et al. Change in salivary IgA following a competitive marathon race. Int J Sports Med. 2002), mais reste passagère et serait maximale 3 à 72 heures après la fin de l’effort (Nieman. Exercise effects on systemic immunity. Immunol Cell Biol. 2000.)
En résumé, l’entraînement intensif entraîne une augmentation du risque d’affections (Gomez et al. Immune and hormonal changes following intense military training. Mil Med. 2003) 3 à 72 h après l’effort.
Afin de renforcer son système immunitaire sans y porter atteinte, il convient de s’entraîner modérément et réguliérement en excluant les entraînements exténuants pour le muscle et le système lymphoïde d’immuno-surveillance dixit Olivier Meyer (Sports, exercice et système immunitaire. Congrès « Sport et Appareil Locomoteur ». Paris 28 Janvier 2005) se reposant sur l’étude de Irwin, Pike, Cole et Oxman (Effects of a behavioural intervention, Tai Chi Chih, on varicella zoster virus specific immunity and health functioning in older adults. Psychosom med. 2003.) Biensûr, ces conseils sont valables pour les coureurs sans objectif de performance. Pour les autres, ils seront difficilement applicables puisque l’entraînement prévoiera une charge d’entraînement plus importante.
Une attention toute particulière doit ensuite être portée sur l’équilibre alimentaire. En plus des règles de base développées au chapitre diététique, il convient d’intégrer les éléments suivants :
> les vitamines A, C et E pour leurs capacités anti-oxydantes,
> les probiotiques, bactéries essentiellement présentes dans le lait fermenté, qui peuvent diminuer la gravité des épisodes infectieux au cours de l’entraînement intensif (et non leur fréquence),
> la glutamine, acide aminé qui constitue la principale source pour les cellules immunitaires, présente dans la viande, le poisson, les produits laitiers, certaines céréales (blé ou avoine par exemple) et les légumineuses,
> le curcuma
> la quercétine, polyphénol qui diminuerait le risque de survenue des affections respiratoires aiguës après 2 semaines d’entraînement intensif.