Après une saison 2014 auréolée de titres internationaux et de victoires, la meilleure française du saut en longueur se lance pour une nouvelle année riche en défis : les championnats d’Europe en salle à Prague (République Tchèque) et les mondiaux d’athlétisme à Pékin (Chine) en août prochain.
Cet hiver, Éloyse Lesueur aura pour objectif de fixer ses repères et courir toujours plus vite pour mieux sauter.
Une saison 2014 exceptionnelle
Après une montée en puissance ces dernières années où la sauteuse s’est fait connaître du grand public, l’année 2014 lui a offert sa plus belle saison. Jugez-en plutôt : championne du monde en salle à Sopot (mars), record personnel battu avec 6m92 au Meeting Areva (juin) et championne d’Europe à Zurich (août). Avec d’autres succès comme la coupe continentale ou le DécaNation, Éloyse Lesueur a parachevé une année en or.
Courir vite pour sauter loin
Avec son entraîneur Renaud Longuèvre, la sauteuse a mis en place depuis 2 ans une préparation axée sur le sprint, paramètre essentiel du saut en longueur. Il n’est ainsi par rare de la voir s’aligner sur 60m en indoor lors des saisons hivernales, une discipline qu’elle affectionne et qui lui a sourit jusqu’alors. Prévention des blessures, propulsion, posture, confiance, vitesse d’approche, relâchement … le sprint a été un élément moteur de sa nouvelle stature internationale. Le risque de cette stratégie ? Manquer de repères quand vient le temps de sauter.
En quête de repères pour les Europe de Prague
Les meetings hivernaux sont une question d’ajustements. Et quand ça ne passe pas, Éloyse Lesueur a du mal à digérer. Mardi 10 février à Eaubonne, elle a remporté le meeting féminin du val d’Oise avec un saut à 6m59, loin de son record personnel en salle (6m90) : « Je suis quelqu’un qui n’aime pas les défaites. Pour moi, ça reste un échec de terminer ce concours sur cette performance car j’étais venue pour avoir des réglages supplémentaires. Ça confirme simplement qu’une technique ne se maîtrise pas en si peu de temps ».
Entre deux meetings dédiés au sprint, l’athlète avait besoin de sauter pour faire le point. Avec le sentiment d’être encore loin du compte : « Je n’ai fait qu’une séance de saut pour voir ce que ça donnait. J’ai besoin d’en faire plus à l’entraînement. Avec la vitesse que j’ai commencé à acquérir, c’est comme si tout s’enchaînait trop vite et que je n’arrivais plus à sentir ce que je faisais à l’entraînement. Je constate tout simplement que j’ai besoin de sauter ! ».
Trouver le bon équilibre
Entre sprint et saut, reste à trouver le juste milieu pour optimiser les performances hivernales : « Est-ce qu’il faut que je saute plus régulièrement, au risque de me blesser et d’inflammer mon pied ? Cet hiver, nous avons axé la priorité sur le sprint mais sauter reste toujours très important. Les Europe se feront sur la longueur et il va falloir réfléchir sur ce qu’il faudra mettre rapidement en place dans les jours à venir. Il n’est pas question d’aller en championnat pour faire de la figuration » précise Éloyse, confiante et réaliste mais perfectionniste dans l’âme.
Le 5 et 6 mars prochain à Prague, la sauteuse sera l’une des meilleures chances de titre tricolore. Avec trois semaines pour arriver en pleine confiance sur la piste des Europe.
> La fiche FFA d’Éloyse Lesueur
Rémi Blomme
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