La douleur lancinante de l’ongle cassé, la douleur qui se fait sentir à chaque foulée, la douleur qui nous fait nous poser mille questions en pleine course… est ce que j’ai choisi des chaussures trop petites, est ce que j’aurais du appliquer plus de crème anti-frottement, est ce que je vais avoir le mental pour continuer… certains ultra-traileurs américains ont choisi de ne plus se la poser en optant pour une solution des plus radicales… se faire arracher les ongles des orteils, et plus spécifiquement celui du gros orteil, avant un rendez-vous sportif.
Pour en savoir plus, pour connaître l’avis de notre podologue expert, Philippe Prido, et donner vous même votre avis à la fin de l’article, lisez la suite 🙂
Les suites d’un trail peuvent être douloureuses quand l’ongle se détache progressivement et qu’il remonte vers le haut, se dédouble ou s’épaissit. Cela peut prendre du temps jusqu’à ce qu’il tombe et il peut gêner la pratique de la course à pied, mettre à mal l’entrainement. Aussi, cet épiphénomène, qui nous paraît fou et barbare nous vient des Etats-Unis et qu’il pourrait se répandre jusque dans nos contrées, mérite-t’il que nous y prêtions attention.
Cette pratique pose aussi la question de l’ultra : jusqu’où sommes-nous prêts à aller dans notre passion de la course à pied. La question de notre intégrité physique se pose.
L’opération est assez rapide et peut être effectuée par un podologue sous anesthésie locale. Il faut compter entre 4 et 9 semaines pour que l’orteil cicatrice après une telle opération. En général, ces ultra-traileurs demandent à se faire enlever seulement l’ongle du gros orteil. Ceux qui veulent se faire retirer le droit et le gauche doivent s’y prendre en plusieurs fois.
Les suites de ces opérations peuvent être problématiques. Un ongle qui est tombé ou qui a été arraché, va repousser de manière moins solide et aura plus tendance à s’incarner.
Certains d’entre vous sur notre page facebook suite à la question du jour « Que pensez-vous des ultra-traileurs américains qui se font arracher les ongles (chez le podologue quand même) pour ne plus souffrir pendant leurs courses ? » ont rappelé à juste titre que prendre une pointure ou une demi de plus pouvait éviter de souffrir et de se casser les ongles en course. Vous avez également rappelé qu’il fallait se couper et se limer les ongles à ras, très courts. Notre podologue expert reviendra d’ailleurs dès demain sur les soins à apporter à nos ongles.
Pour vous, cette pratique relève également de la mutilation et le podologue expert de u-run n’est pas loin de partager votre opinion. Nous l’avons interrogé. Voici sa réponse :
« Ceci est a mon avis à proscrire, on se trouve devant un phénomène de mode barbare et sans fondement. Les ongles sont indispensables pour avoir des sensations sur l’environnement qui nous entoure grâce aux capteurs sensoriels sous cutanés qui sont sollicités par réaction sur la zone de resistance que constituent la tablette ungueale. Ils participent aussi à conférer de meilleurs appuis.
Le « Podologue» qui officie est américain. En France nous n avons à ce jour aucune autorisation de pratiquer la micro chirurgie sous anesthésie locale, la législation ne nous le permet pas. Seuls les chirurgiens peuvent pratiquer un tel acte.
De plus quid de la suite quand l’ongle repousse si la matrice a été touchée
Je ne cautionne en aucun cas ce genre de pratiques. De soins adaptés et un chaussage bien choisi permet de régler le problème avant d en arriver à de telles extrémités . Ceci me parait inadapté sauf cas exceptionnels et doit se faire dans des conditions d asepsie parfaite c’est à dire dans un bloc opératoire »
ALORS POUR VOUS : MUTILATION OU PREVENTION ?