En écoutant la musique de Phil COLLINS ce dimanche 25 janvier, je pensais au film le 8ème jour. Et, me disais-je, dieu créa un trail à Bize Minervois le huitième jour.
En effet, s’il existe une clef pour remonter le moral, alors je crois que les organisateurs de ce trail l’ont trouvée. Malgré la grisaille de cette fin de mois de janvier et le grand froid qui faisait courber l’échine aux 300 concurrents, tous les visages avaient le sourire. Et, tout le monde, contrairement au speaker qui maugréait dans sa barbe de plusieurs jours « con de temps », disaient une fois la ligne d’arrivée franchie, être contents de l’accueil, contents du parcours, contents de l’organisation, contents des ravitaillements, contents, contents, contents.
Sur les coups de 9h00, tout est allé très vite. A l’initiative de Ratiathoustra, toujours en recherche de nouveautés pour assurer le spectacle, les organisateurs ont mis sur pied une prime au jambon. Ce dernier est attribué au kilomètre 1,200. Nos amateurs de charcuterie se sont disputés cette victuaille. Et, c’est Yohan MARCOUIRE et Maxime DURAND qui se sont livrés à un mano à mano les yeux rivés sur le pick-up qui les précède. Il faut dire qu’une photo d’un postérieur féminin doté d’un string des plus seyant est accroché au 4×4 afin d’aiguiser l’appétit de nos matinaux dynamiteurs. C’est Maxime qui remporte finalement la mise dans un ultime effort.
Cette course au jambon qui attise la curiosité depuis qu’elle est diffusée sur facebook a donné le ton à une course singulière. Non seulement de par ses 16km800 pour plus de 800 mètres de dénivelés positif, mais aussi et surtout de par le caractère festif qui en ressort.
Jérôme MOLAS qui contrairement à ce que son nom peut laisser entrevoir, est tout en énergie, (preuve en est, il est l’organisateur le dimanche 15 mars d’un trail à Arles sur Tech,), fait ensuite rapidement la jonction avec la tête de course, et c’est un duo qui aborde en pole position la première difficulté du parcours. Mais, notre Brassagais de Maxime a, en ce dimanche, l’âme solitaire, et dès les premiers pourcentages, part, seul à l’aventure. Seul jusqu’au bout, il franchit en grand vainqueur la ligne d’arrivée, tel le Philippides des temps moderne dans le temps de 1h19mn18s. Jérôme MOLAS vient prendre une bien belle deuxième place en 1h22mn37s, faisant rayonner de mille feux les couleurs catalanes. En troisième position, crinière au vent, c’est le coureur de Balma Romain GUILLOT qui en 1h23mn19s complété le podium.
Chez les féminines, celle qui est partie aux aurores, bravant la neige et le grand froid pour accompagner son champion de compagnon n’est pas en reste. Juliette BOUISSON, la compagne du vainqueur du jour s’offre une superbe victoire bouclant le parcours en 1h38mn10s, s’offrant par la même un bouquet de fleur que son apollon aux mollets affutés n’avait pas pris le temps de lui cueillir. En deuxième position en 1h42mn33s, la charmante Livia REVEILLAS montre que sa récente venu sur les trails peut faire d’elle une redoutable adversaire. Pour compléter le podium on retrouvait après 1h46mn32s Maryse ABBAMONTE METIVIE, gagnante de l’édition 2014.
Et, pour que la fête soit réussie, c’est qu’ils étaient nombreux à se démenés : Steve avec son couteau et son arche de départ, Christophe qui, au volant de son pick-up, a engrangé les kilomètres afin de veiller au bon positionnement des uns et des autres. C’est Nadia qui a fait preuve de rigueur afin de caler tout son petit monde. Sans oublier Benoit, qui avec son expérience, a apporté le recul et son analyse à la course. C’est enfin Sylvain qui a mis son restaurant à disposition et qui de par son statut de meilleur ultra traileur audois à conférer à l’épreuve de sa notoriété. Sans oublier tous les autres bénévoles, mais comme j’ai de la fuite dans les idées, certains prénoms m’échappent.
Alors que la musique de Phil COLLINS me revient en mémoire, je repense à la scène du film le huitième jour durant laquelle P DUSQUENNE rentre en transe sous les yeux médusé de D AUTEUIL, car c’est peut-être à ce moment-là que le regard de la personne dite « normale » va évoluer vers un « lâché prise » salvateur. Avec sa prime au jambon et son décalage tonitruant, je comprends mieux pourquoi cette musique sonne à présent en moi l’écho du trail de « Bisan de Menerbes »
Stéphane TAILHADES