Certains vous diront que le trail n’existe vraiment qu’à partir d’une certaine distance ou d’un certain dénivelé. Pitié, qu’on ne cherche pas à s’approprier le terme ou la discipline !
Même si la FFA réglemente les différents secteurs de l’athlétisme et du hors-stade, et s’est occupée aussi du trail, chacun abordera la pratique de la course à pied en général à sa façon, sans qu’il ne veuille l’imposer à tous. Le trail est bien une course faite en nature, c’est à dire avec une quasi totalité du tracé sur sol naturel (chemins, terre, cailloux etc).
A partir de là, selon les régions et les profils recherchés, on peut choisir un trail montagneux avec dénivelé conséquent (réparti sur une ou plusieurs montées) ou un trail de plaine. Ce dernier est-il forcément plus facile? Pas forcément !
Premièrement, un trail de plaine ne rime pas forcément avec « plat ». Si le dénivelé est 3 fois moindre qu’en montagne, cela n’assure pas obligatoirement un parcours roulant. Le profil est souvent réparti sur de multiples bosses qui peuvent devenir un enfer quand elles se répètent ! Souvent très raides, elles font bien brûler les cuisses et mettent à mal le moral du coureur, qui ne cesse de passer de vitesses plus élevées sur le plat à de véritables coup d’arrêts.
Deuxièmement, les moyennes étant plus hautes, ce sont souvent des parcours qui permettent de pousser la « machine » haut dans les tours. Les pulsations sont élevées et les variations de vitesse aussi plus importantes. Les muscles sont brutalisés par l’intensité à laquelle sont passés les obstacles (changement de direction, freinage, poussée dans les bosses) et l’étirement produit par l’allongement de la foulée sur le plat.
Troisièmement, la nature du sol est souvent plus changeante qu’en montagne sur une même portion. Chemins caillouteux, meubles, boueux voir vaseux, single sec et enjambement de ruisseaux, autant de textures molles ou dures qui fatiguent musculairement et moralement le coureur. On grille très vite notre glucose musculaire dans l’effort réalisé pour se sortir d’un terrain boueux et enchaîner avec une côte (exemple) et on casse de la vfbre avec les violents coups d’arrêt dès qu’un mur se présente. Etirement, contraction excentrique, puis concentrique, attention les dégâts !
Résultat, vous avez couru à haute intensité et vous êtes cassés d’un parcours qui ne semblait pas vous faire peur sur le papier. Il est vrai qu’un 18km avec 400m+ n’a pas de quoi effrayer, et pourtant en situation… Même avec des dénivelés très faibles, les organisateurs passionnés sauront vous trouver des singles bien remuants, des passages dignes des cross-country les plus gras, des traversées de champs totalement instables, des slaloms dans la forêt qui vous indiqueront si le gainage effectué à la maison a été efficace ou pas…!
Une course faite à fond sera toujours suffisamment rude pour vous faire apprécier le fameux « repos du guerrier » !
Mathieu BERTOS
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