Dans quelques jours, le 27 juin, Robert Yann courra son centième marathon. Longtemps adepte d’ultra, il a couru notamment le Spartathlon (246 km entre Athène et Sparte), et se concentre aujourd’hui sur les marathons.
A l’occasion de son 100eme marathon, U-RUN l’a interviewé pour découvrir son parcours et ce qui lui a fait attraper le virus.
U-Run : Tout d’abord bravo pour ce centième marathon. 100 marathons c’est non seulement une belle performance, mais en plus ça dénote d’un amour profond pour la discipline. Comment avez-vous attrapé le virus de la course à pied ?
Robert Yann : Bonjour, entre sportifs on se tutoie et cela n’enlève en rien au respect mutuel.
La course à pieds pour moi, ça a démarré en 1994 en Bretagne à Larmor-Plage où je demeure. J’avais déjà 45 ans, avant j’avais fait pas mal de vélo et de courses comme la Bernard Hinault, le Tour de Bretagne… Et puis il y a eu tous ces coureurs qui ont été tués par les fous du volant, j’ai eu peur surtout lors des entraînements, j’ai arrêté.
Et puis j’ai rencontré un ami qui courait dans un club. Il m’a proposé de venir essayer. J’y suis allé et j’ai immédiatement attrapé le virus. Après quelques foulées et semi marathons, dès avril 1994 je participais au marathon de Paris, dur dur le 1er marathon mais l’envie vous conduit jusqu’à l’arrivée. Puis toujours en 1994, le Médoc et New-York. J’étais le 1er du club à partir courir aux USA. Seul mais avec tellement d’enthousiasme ! C’était « my dream » et ce fut magique, trop court même.
U-Run : Le début d’une longue série ?
Les années suivantes j’ai multiplié les marathons et je me suis lancé sur les 100 km de Cleder, de Chavagnes en Paillers, Belves… Puis sur les 24h de Gravigny, du Mans…
En 2004 je fais La diagonale des fous à La Réunion, et ses 8 000 m de dénivelé positif. Beaucoup de préparation en endurance, mais en Bretagne il n’y a pas de montagne ! En 2005 je fais le Tour du Golfe du Morbihan (176 km). Au départ je me disais « si je réalise 24H je signe tout de suite ». A l’arrivée, 23h45 et une belle 22ème place que je savoure encore aujourd’hui .
En 2006 je fais le Marathon des sables : 8 jours en autosuffisance dans le désert sud marocain. Dès la 2ème étape le sable m’a râpé la peau des dessous de pieds. Jusqu’au dernier jour les plaies s’ouvriront mais je n’abandonnerai pas malgré la souffrance et les tempêtes de sables qui ne finissaient pas. Cette année là il y a eu 3 comas évacués et un nombre très important d’hypoglycémies.
A l’arrivée, je pleure de joie dans les bras du Directeur de course Patrick Bauer (photo ci-dessus).
Fin août 2008 je suis au départ de l’Ultra trail du Mont Blanc à Chamonix, mais je suis blessé à la cheville depuis le mois d’avril et je n’ai pas pu m’entraîner. J’abandonne à mi-parcours et décide à 60 ans d’arrêter l’ultra qui pourrait me jouer de vilains tours cardiaques et physiques.
Mais mon enthousiasme et ma passion pour la course à pied ne faiblissent pas, et durant toutes ces années j’ai couru aussi beaucoup de marathons, puisque dimanche ce sera le 99ème au Futuroscope de Poitiers, et le 100ème le 27 juin pour la Transleonarde dans le Nord Finistère. En fin d’année à La Rochelle, j’en serai à 106. Avec mon épouse j’ai couru dans beaucoup de grandes villes : une 2ème fois New-York en 1999, mais aussi Madrid, Barcelone, Rome, Venise, Séville, Rotterdam, Stockholm, Athènes…
U-Run : Merci Robert ! On te retrouve demain pour partager tes conseils !
Laisser un commentaire