Elodie Navarro n’est pas une coureuse de la première heure. Mais en quelques années, cette ancienne nageuse de 31 ans s’est hissée au niveau national en devenant championne de France de Marathon.
Une étape vers la reconnaissance mais surtout, une distance qu’elle compte bien dompter à l’avenir. Pour décrocher une chrono sous les 2h40 et pourquoi pas, un jour, s’offrir une sélection nationale.
Elodie Navarro a besoin de confiance. En deux ans, elle a assumé avec la manière qu’avaler 42,195 km de bitume était sa tasse de thé, amoureuse des longues sorties sur sa terre normande. Au sein d’une élite française sur marathon vieillissante, archi-dominée par Christelle Daunay, recordwoman de France et championne d’Europe à Zurich en août dernier, Elodie aimerait trouver modestement sa place. À l’heure où la FFA tente de faire bouger les lignes (lancement en grande pompe d’un projet de relance début 2014) et où les athlètes multiplient leur intention de se lancer et de progresser sur la distance (Patricia Laubertie, Laurane Picoche, Sophie Duarte …), c’était la période toute trouvée pour s’investir et croire en ses chances.
Elodie, peux-tu nous rappeler tes premiers années en course à pied ?
Après 20 ans de natation, mon métier de Kiné-Ostéo en libéral m’a obligée à réorienter ma pratique sportive. Je me suis ainsi mise à courir et après quelques courses dans ma région, j’ai pris ma première licence en 2008 au club de Flers (Orne, Basse-Normandie). J’ai pris de l’assurance et j’ai décroché un titre de championne de France national sur 5000m. C’est là que le club sarthois de l’Endurance 72 m’a recrutée, avec lequel j’ai pu progresser et vivre de belles aventures en équipe. J’ai été entraînée par Patrice Perrais avant sa tragique disparition puis Fredéric Penoty est devenu mon entraîneur (mari de Malika Coutant, 2e des Templiers en 2013). Le feeling passe bien et l’aventure marathon s’est vite lancée !
Tu as participé à ton premier marathon en 2013 à Amsterdam. Comment s’est passée cette première expérience ?
Ce premier marathon m’a conforté dans l’idée que je m’étais faite de la distance : elle est faite pour moi ! Après une bonne préparation, je suis parvenue à l’objectif fixé avec le coach : 2h46’12 (9e au bilan français en 2013). Très satisfaisant pour une première ! C’est une étape cruciale qui m’a permise de passer un pallier mais je n’ai pas encore franchi de nouveau cap en 2014 niveau chrono. Sauf bien sûr avec cette belle surprise à Metz !
Justement, à Metz, tu as décroché ton premier titre de championne de France de Marathon. Qu’est ce que ce titre représente pour toi ?
Je suis très heureuse de ce titre (2h43’56, 5e au bilan français 2014). Un titre de championne de France reste intemporel ! Pour moi, ça reste magique car c’est une distance mythique. J’essaie d’apprendre progressivement pour pallier à mon manque d’expérience en athlétisme. Cette récompense me donne confiance dans mon potentiel pour l’année à venir.
Le début de saison s’ouvre traditionnellement avec les cross. C’est une école que tu as adopté. Qu’est ce qui te motive à débuter l’année ainsi ?
Le cross permet d’effectuer un travail plus spécifique en hiver. Mais avant tout, c’est un moment de l’année où nous avons la chance de courir en équipe. Avec mes copines de l’Endurance 72, nous avons une belle émulation et nous avons soudé de belles amitiés. C’est un grand atout pour avancer individuellement et collectivement mais aussi pour briller et tenter de faire aussi bien que l’an passé ! (2e place par équipe aux championnats de France de Cross 2014). Plus que jamais cette année, nous avons une équipe très performante (avec Karine Pasquier, Séverine Hamel, Malika Coutant et Julie-Chuberre Dodé).
Ton avenir sportif, tu le vois couleur marathon et bleu de France ?
J’envisage un nouveau marathon à l’automne pour aller chercher un chrono sous les 2h40. Le Marathon de Berlin en septembre, réputé très rapide, serait une piste envisageable. Côté équipe de France, j’ai été intégrée à mon premier stage avec le collectif marathon ce mois de janvier. C’est un bel honneur ! Evidemment, la consécration serait une sélection pour un championnat dans les années à venir … On croise les doigts !
Merci à Elodie pour son témoignage et bon courage dans sa quête de la ligne bleue !
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