Vous avez sûrement déjà fait le bilan de 2014, avec vos réussites, vos joies, vos souffrances. Un bilan se fait rapidement, pour peu que vous gardiez vos souvenirs en photo ou vos impressions sur un fichier (ou un cahier, à l’ancienne !). Le tout est d’attribuer à vos victoires (réussites) comme à vos défaites, les raisons.
J’ai réussi parce que j’ai réussi à m’aménager du temps, parce que j’en ai moins fait, parce que j’ai été plus régulier aux entraînements, parce que j’ai accepté plus qu’à l’habitude de souffrir et d’aller plus loin. J’ai eu des échecs car j’ai été blessé, parce que la météo exécrable ne m’a pas permis de battre mon record, parce que j’en ai trop fait et donc j’ai eu plus de mauvais moments que de bons etc …
Sachez être raisonnable et concret, parlez-en avec vos amis et avec votre coach et écoutez ce qu’on a à vous dire aussi. Maintenant quand il s’agit de vous projeter, c’est plus fou. Parce qu’on ne peut pas saisir le futur. Que serez vous professionnellement et personnellement dans 6 mois ou dans 6 ans…? Est-ce que vous êtes prêts à faire les mêmes efforts, voir plus importants encore, pour être meilleur, pour viser des épreuves plus longues…? Êtes-vous prêts à accorder encore plus d’importance à la course à pied, ou inversement ?
Des questions qu’il est légitime de se poser. Notamment quand on court depuis des années et qu’on a accompli ce que l’on voulait faire, que l’on a participé aux courses qui nous faisaient envie. Si on est fatigué, si on est lassé mentalement, il est sans doute le moment de couper un peu. On peut couper ses entraînements, et aller sur les courses en spectateur suivre ses amis. On vit un peu les à-côtés, le stress, l’envie et l’effort sur le visage des autres pour réveiller cette envie que l’on a en soi. Quelques fois pour apprécier les bonnes choses, il est nécessaire de s’en éloigner pour re créer un besoin et enfin vouloir en apprécier le goût.
D’ailleurs, qu’est ce qui pousse les champions ? L’argent me diront les plus cyniques. Certes oui, mais quand celui-ci a gagné les courses ou titres qu’il a préparé, quelle est sa motivation sur les fois suivantes ? Réitérer un exploit, que l’on a déjà accompli, repartir sur des séances que l’on a déjà faites … Qu’est ce qui pousse certains vétérans à continuer, alors que les pépins physiques se répètent et que les performances déclinent ? Discutez avec celui qui est dans ce cas, et vous verrez que c’est compliqué à gérer quand on voit ses moyens diminuer. C’est pas simple du tout, surtout quand on a bourlingué et vécu de riches heures.
Il ne faut surtout pas courir par contrainte mais par plaisir, et ça doit être le principal moteur. Nous sommes humains et nous avons tous nos moments de lassitude, de fatigue ou de faiblesse. On court après le temps mais on court concrètement après des sensations, qu’il est bon de retrouver à chaque fois. C’est ce qui fait nous sentir vivants, ce qui donne du « sens ». Dès que vous avez trouvé du sens, trouvez vous des objectifs, modestes ou pas, peu importe, ils sont à votre échelle et c’est bien celle qui compte vraiment !
Courez, vibrez, partagez ! Bonne année 2015 !
Mathieu BERTOS