Certains d’entre vous ont déjà entendu son timbre si particulier. Du Marathon de Paris à l’Étape du Tour de France en passant par l’Iron Man du Pays d’Aix, Vicky Pieniazeck porte sa voix sur tous les fronts.
D’origine espagnole, la speaker n’aurait jamais imaginé au début de sa carrière être aussi liée aujourd’hui au monde du sport. De retour du Natureman, nous avons voulu en savoir un peu plus sur son activité atypique.
Comment en est-tu arrivée au métier de speaker ?
J’ai une formation universitaire en animation. J’ai fait mes premiers pas dans le tourisme puis dans une chaîne d’hôtellerie. Le statut de speaker est venu à moi dans un concours de circonstances. J’ai donné quelques coups de mains pour une école de voile municipale puis j’ai participé au Marathon de Madrid pour faire la traduction anglaise. L’année d’après, j’ai remplacé au pied levé le speaker officiel qui avait fait faux-bon. Une opportunité en or ! Les premiers contacts avec le sport étaient noués.
Comment s’est développée ton activité ?
Le métier de speaker est très lié au relationnel comme beaucoup de métiers indépendants. Les gens te voient sur les compétitions et te proposent de couvrir de nouveaux rendez-vous. À la fin des années 1990, je me suis pleinement impliquée dans le monde du sport et j’ai commencé à démarcher des organisateurs, ce que je ne faisais encore jamais. Au Marathon de Madrid, l’ancien directeur des épreuves grand public d’ASO, Joël Lainé, m’a remarqué et m’a proposé de venir sur Paris. C’est là qu’a débuté mes relations avec cette grosse structure événementielle par exemple, sans rien demander ! Je travaille en indépendante. C’est une chance mais aussi une prise de risques. Cela peut paraître stressant car je n’ai pas de salaire fixe mais j’ai la chance de travailler avec des gens qui ont confiance en moi. Tous mes événements 2014 ont été reconduits l’an prochain !
Quelles sont tes disciplines fétiches ?
Je couvre désormais de nombreuses compétitions. Des marathons avec Paris, Marseille, Barcelone, Valence, Madrid ou encore Majorque. Côté Triathlon, je suis présente à Salou en Espagne, au Natureman dans le Verdon, au Portugal ou encore en Italie. Mais je fais aussi d’autres sports ponctuellement comme des championnats du monde de gymnastique ou des JO universitaires. J’aime particulièrement l’ambiance festive et conviviale des triathlons. Le public est génial !
Qu’est ce qui te motive le plus dans ton travail ?
On a parfois tendance à faire dans le mimétisme. Alors je prends avant toujours un plaisir fou à voyager et à découvrir de nouveaux lieux. J’aime m’immerger dans les événements et chaque week-end est un nouveau défi ! Si je devais synthétiser ma passion en 4 notions, je mettrais en avant le voyage, les langues, la découverte et la relation humaine.
Tu enchaînes les messages dans différentes langues avec une facilité déconcertante. Combien de langues parles-tu ?
Je parle couramment l’espagnol, le catalan, le français et l’anglais. Je me débrouille en allemand, en italien, en portugais et en arabe. Je dois avouer que j’ai une facilité avec les langues et ça m’a beaucoup aidée ! J’ai aussi une soif d’apprendre qui me pousse toujours à progresser. Dernièrement, je me suis même lancée dans le chinois et le gaélique !
La voix est ton principal outil de travail. Faut-il en prendre un soin particulier ?
Il est certain qu’en tant que speaker, il ne faut pas faire n’importe quoi avec sa voix. Et avec l’âge, ça ne s’arrange pas ! (rires). Il faut beaucoup boire et adapter son alimentation. Au fil des années, on a ses petites habitudes pour éviter l’extinction de voix. Il existe aussi des techniques permettant de s’économiser. Cela demande parfois de réapprendre totalement à parler et à revoir sa manière de travailler. J’ai déjà fait 28h de suite avec seulement 4h de pause ! Autant dire qu’il a fallu se ménager le lendemain !
Selon toi, quelles sont les habitudes et les qualités requises pour être speaker ?
Il y a des mécanismes qui s’opèrent automatiquement à chaque événement : récupérer les informations, s’approprier le programme, les horaires, être très réactif avant, pendant et après une course. Savoir aussi trouver le juste dosage entre langage technique, sérieux et familiarité au moment de faire chauffer le public ! Après chaque course, je prends le temps de faire un débrief avec les organisateurs pour écouter leurs remarques et progresser tous ensemble l’année suivante. Mais chaque organisation est différente. Impossible de tourner en rond ! En bref, je dirais qu’il faut être bon communiquant, rester modeste et ne pas basculer dans l’égocentrisme (ce n’est pas ton show !), être responsable, gérer son stress et surtout : aimer ce que l’on fait !
Un grand merci à Vicky pour sa gentillesse et sa disponibilité !
Rémi Blomme
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