… Celui ou celle, qui constitue le paysage de toutes les courses à pied que l’on peut trouver un peu partout en France. Ils nous font sourire, ils nous agacent, on les adore… Bref, voici un échantillon !
Il y a celui qui est là 2h avant le départ, à chaque course. Quand vous arrivez, il est déjà là. C’est à se demander s’il ne campe pas la veille sur le terrain pour avoir une bonne place de parking !
Il y a celui qui vient te saluer, tu ne sais pas qui c’est. Tu le croises à toutes les courses du coin, c’est un habitué, il te connait, mais toi tu ne le connais pas. Bon, tu fais comme ci …
Il y a celui qui vient te demander si t’es bien, si t’es en forme, combien tu veux faire aujourd’hui, en combien tu veux partir … Si tu commences à répondre, il va te demander ce que tu as fait comme entraînement la semaine ! Bref, ça va, on va courir et puis on verra comment ça se passe, hein ?
Il y a celui qui est en short-débardeur et le dossard épinglé sur le maillot 1h avant le départ ! Au cas où ça parte, il est prêt … Pourtant tu te dis « mince, mais il ne fait pas chaud là ! Je me gèle et lui… ». Non, lui il n’a pas l’air de se geler. Toi tu fais attention à garder les couches et à les enlever petit à petit… Au final, tu as toujours plus froid que lui on dirait !
Il y a celui qui est équipé de la tête aux pieds ! Compression de bas en haut, tenue assortie, lunettes, « Buff », écouteurs, GPS sur un poignet et bandeau éponge sur l’autre, manchon pour les avants-bras et bracelets « grigris »! Si avec tout ça et son « Camel-back » dans le dos il ne part pas en confiance…!
Il y a celui que tu ne vois pas à l’échauffement, jamais ! Tu ne sais pas où il est, tu ne l’as pas vu sur la ligne de départ non plus… Pourtant c’est bien lui qui te doubles au premier kilo… » ah tiens, il est là lui !? »
Il y a celui qui vient se placer avec les premiers sur la ligne de départ. On le voit s’échauffer avec eux, dans la ligne droite devant le peloton pour venir s’y glisser au dernier moment. Il veut l’honneur des photos lui aussi! D’être un temps en tête de course, pour rigoler. Celui-là, on se dit que sa course doit être dure après ce départ super rapide! D’ailleurs, on ne sait jamais ce qu’il advient de lui par la suite, vers quelle place il est arrivé ou s’il s’est bien débrouillé…
Il y a celui qui vous épate parce que vu comme ça, il n’a » l’air de rien « . Pas bien affûté, pas fringué comme un champion, pas une allure d’Apollon… mais alors qu’est-ce qu’il avance ! Chapeau. Ça te fait du bien de voir ça parce que tu te dis que l’apparence est secondaire et que ce bonhomme qui en plus finit devant toi, doit sûrement s’entraîner comme il le faut pour être là où il est.
Il y a ce groupe de copains, qui se retrouvent et qui rient aux éclats. Ça parle fort, ça se chambre, ça s’exclame, ça vit ! On sait tout ce qui se raconte, sur la dernière course, sur les défis qui se lancent sur celle-là. Au moins à 8h du matin, ça a le mérite de vous réveiller si ce n’est pas encore fait !
Et puis il y a ce papy, que tu as toujours vu courir… Même quand tu étais gosse et que tu regardais ton papa courir, tu le voyais déjà ce monsieur. Il a des habits simples, un tee-shirt coton à l’ancienne et sa vieille casquette, toujours la même on dirait. Ce papy ça te fait plaisir de le voir car depuis le temps il est toujours là parmi la population des coureurs, qui a bien évoluée avec les « nouveaux ». Il est toujours souriant et on sent cette nécessité d’être là pour se sentir vivant, en bonne forme, ce plaisir qu’il prend… bien qu’ensuite, comme tout le monde, il se donne vraiment. Malgré son âge il se débrouille très bien encore. C’est admirable. En fait ce papy tu as envie que ce soit toi plus tard. Toi comme moi, qui a sans doute fait partie de tous ces coureurs avec chacun leurs particularités…
Vive la course à chacun sa façon, dans la performance comme dans le plaisir, dans le respect des autres et de toutes les générations.
Mathieu BERTOS