Suite à mon petit échec sur le 100km de l‘Endurance trail des Templiers (fin octobre, mauvaise gestion de mon ravitaillement et j’ai été contraint à l’abandon à 2/3 de la course alors que j’étais 7e), je n’ai pas voulu boucler ma saison ainsi. Et surtout terminer mon aventure LAFUMA comme cela.
En effet, LAFUMA arrête l’activité Trail pour 2015 pour raison économique. Et en 2015 je porterai d’autres couleurs d’une prestigieuse équipe nationale… vous en saurez plus bientôt !
Donc pour finir la saison en beauté j’ai décidé de proposer à mes autres coéquipiers LAFUMA de terminer notre aventure sur la SAINTELYON (course nocturne entre St Etienne et Lyon) en relais à 3… c’est aussi une course LAFUMA. Nous allons faire donc début décembre notre « jubilé » là-bas. En attendant, il fallait bien que je retravaille ma vitesse ! Car le relais fera une vingtaine de kilomètres… et je suis encore un tracteur, surtout après une préparation d’un 100km trail.
Donc après une petite pause de quelques jours j’ai repris les chemins de la piste d’athlétisme pour travailler mes gammes de la vitesse. Pendant 2 semaines j’ai avalé les tours de pistes pour revenir à un niveu convenable afin de prendre le départ de la célèbre et prestigieuse classique de la route dans le sud-ouest… SEMI-MARATHON LOURDES TARBES.
J’avais à cœur de réussir cette course en réalisant un bon temps. Sur route la place compte peu en fait mais c’est le chrono qui fait référence. J’avais un record personnel sur semi à 1h11’32 » en 2011. Dépasser cette perf personnelle me semblait difficile mais jouable. Il fallait gérer son allure autour des 18km/h de moyenne pour approcher ce temps.
KM 0 à 10 : Dès le départ j’ai laissé partir les 2 futurs premiers (Richard Hobby et Nicolas Cappoferri). Juste derrière le jeune Aurélien Gosset (jeune duathlète, il est parti vite mais a décroché le groupe de tête). Je suis intercalé dans un groupe juste derrière avec des mecs de mon niveau : Mathieu Bertos (mon copain et lièvre à l’entrainement), Mathieu Dorgans, Robert Bautista et Régis LAcombe (champion de 100km). Les 10 premiers km se passent bien, je reste dans mon allure, ne m’emballe pas. Je me sens parfaitement bien. Il y a beaucoup de monde sur le bord des routes c’est génial !
KM11 : le groupe explose et je me retrouve seul avec mon copain Mathieu Bertos. Nous sommes toujours autour des 18km/h.
KM14 : Nous rattrapons le jeune Aurélien Gosset à Juillan. Je commence à m’énerver car je le vois se faire ravitailler par un gars en vélo alors que le règlement stipule que c’est interdit. Moi je porte dans ma main une tétine de produits énergétiques et ce n’est pas pour rien… moi aussi j’aimerais me faire ravitailler ! Je décide d’accélérer en le doublant histoire de voir sa réaction et de le faire péter. Sauf que lui s’accroche et Mathieu décroche.
KM16 : je remets une accélération dans la petite montée de Juillan pour le tester. Je suis toujours bien, un peu survolté mais je suis bientôt arrivé alors je tente des trucs.
KM18 : Nous sommes devant le Mc do de Tarbes (pour ceux qui connaissent)… et là commence une bataille de coq… du « à toi à moi » pour voir qui va faire « péter » l’autre … j’attaque, il tient. Il souffle beaucoup mais c’est une fausse idée. Il n’est pas totalement à bloc. Il demande encore à son vélo de se faire ravitailler mais là je les engueule encore. Ça commence à bien faire ! Je porte mon propre ravito donc lui c’est son problème… il n’a pas le droit et s’il doit péter pour ça c’est tant pis pour lui… C’est déloyale et je n’aime pas ça !
KM20 : nous passons tout près de chez moi et ma famille est là pour m’encourager dont ma mère, FLOPETT et ma petite FLEUR. Je décide de profiter de cette montée d’adrénaline (que j’ai en les voyant) pour mettre une attaque. le jeune bougre accroche encore. Il en remet une devant la statue Foch devant le régiment. Il reste à remonter la rue Foch et c’est l’arrivée.
KM20.5 : A toi, à moi dans la rue commerçante. Il y a beaucoup de monde et je m’accroche comme je peux. Dès qu’il a mis son attaque pour me lâcher, je remets le couvert immédiatement. C’est génial je m’amuse beaucoup malgré la douleur car c’est un jeu, c’est le sport. Ça me rappelle mes années de cycliste où vers l’arrivée on essayait de faire « péter » l’autre !
Dans les derniers 300m on donne tout ! je suis à la limite mais je tiens car je ne veux pas regretter. Il peut avoir une mini défaillance et je souhaite sauter sur l’occasion. Sauf qu’il est costaud ! Il accélère à 200m. Je tiens et décide de prendre la corde en coupant le virage. L’arrivée dessine une chicane donc comme en F1, on pilote !!!
L’arrivée est au milieu de la Halle Marcadieu. Je rentre à l’intérieur du virage donc j’ai un léger avantage mais il se met à mon niveau, me dépasse d’un cheveu et passe la ligne pour 10cm… bref il a été plus fort ! Bravo Aurélien, belle bagarre ! Et avec cette bataille de coq.. j’ai pu améliorer mon chrono de plus de 20 secondes : bilan 1h11’11 » à quelques centièmes du podium !
Je ne suis pas déçu car je ne pouvais pas faire mieux. Mais il faut recadrer les choses… je suis un traileur de longues distances… donc c’est un temps plus que correct pour un traileur (pas pour un routier digne de ce nom : le record du monde est sous les 59min….). Chacun sa spécialité !! 🙂
Julien JORRO
Les résultats du semi-marathon Lourdes Tarbes 2014 : Lourdes-Tarbes-2014