Finalement, en marathon, plus que la distance et ses 42km195, c’est le temps qui compte : le temps final, le temps record personnel, le mur des 3h, celui des 2h dont on parle tant en ce moment ou encore des 6h (temps de la barrière horaire) mais aussi le temps qu’il fait. En s’inscrivant sur Nice-Cannes, les coureurs viennent chercher un temps clément, sans pluie, sans trop de vent rendant le panorama encore plus fascinant. Et c’est vrai qu’il est beau ce tracé réalisé pour 95% le long de la méditerranée.
Pour moi cette année, qu’importe le temps, au sens propre comme au sens figuré, le marathon des alpes-maritimes doit me servir comme préparation d’un marathon en Décembre. Contrairement à la majorité des coureurs qui visent une performance en ce dimanche 9 Novembre 2014, j’aborde donc cette course en course de préparation, sans affûtage avec un semi-marathon couru à fond le week-end précédent (ecomaratona del barbaresco e del tartufo bianco d’alba) mais aussi avec quelques excès alimentaires la veille de la course se concluant avec un Old Legendary Burger à l’Hard Rock Café de Nice (anniversaire de mon ami d’enfance oblige).
Le réveil sonne à 6h (je suis hébergé sur place par mon ami d’enfance), quelques gorgées d’eau, un grand café, 3 biscuits Prince et une douche plus tard, je prends la direction de la Place Masséna où a lieu la consigne des sacs avec nos affaires personnelles. De part et d’autre de la Place, la nouvelle coulée verte, un parc botanique de 12 hectares reliant la ville à la mer, est un lieu propice à l’échauffement. Je rejoins quelques minutes avant les 8h la ligne de départ et quelques amis coureurs. Parmi eux, je retrouve un ancien camarade du Tristars de Cannes, Sébastien Franzon, qui vise 3h10, Olivier Omnès, organisateur de l’épreuve Sainte Propice Run à Velaux qui part pour 3h20, et Guillaume Danielo, bloggeur. Lui et moi nous connaissions jusqu’à présent virtuellement, nous décidons alors de courir ensemble en aisance respiratoire pour profiter de tous ces kilomètres et faire plus ample connaissance. Guillaume a fait Berlin en Septembre en abattant le mur et son propre record personnel avec un super 2h51min39sec, il fait Nice-Cannes en tant que marathon plaisir de fin de saison.
A 8h, lorsque la meute est lâchée, nous partons tranquillement avec Sébastien et Guillaume en amorçant la discussion. Tandis que les premiers km défilent, tous les sujets y passent (vie personnelle, activités et projets professionnels, passé et futur sportifs…) tant et si bien que nous ne voyons pas passer le 10 premiers kms parcourus en 43 min 31 sec, soit une allure comprise entre 4 min 20 sec et 4 min 25 sec/km.) Je jette alors un coup d’oeil à mon cardio qui affiche 150 bpm, soit 18 bpm de moins que mon intensité de course marathon; en résumé on cours vraiment tranquille sans pour autant que le chrono se traîne.
Au 12ème km, je retrouve Frédéric, un ami traileur parti un peu plus vite que nous, qui termine aussi son année sportive sur Nice-Cannes pour clûturer sa saison de trail terminée à la 4ème place du challenge des Alpes-Maritimes (pas mal pour quelqu’un dont c’est la première saison! ) A ce stade de la course, le parcours prévoit quelques détours dans les zones résidentielles de Villeneuve-Loubet et de la Marina Baie des Anges avant de reprendre la route du bord de mer et la longue ligne droite de la Siesta entre Villeneuve-Loubet et Antibes à la fin de laquelle se trouve la mi-course.
Nous passons avec Guillaume sous l’arche du semi en 01 h 31 min 47 sec et nous disons que sans le vouloir à la base, et en accélérant un peu, on pourrait se faire plaisir en passant sous les 3h. Après, la deuxième partie du parcours est plus compliquée que la première avec une côte au Cap d’Antibes et des faux plats au niveau de la voie rapide entre Golfe-Juan et Cannes. N’étant pas là pour faire une perf, nous continuons sur notre allure de base sans surveiller le chrono en attendant le 30ème. Une pluie fine tombe depuis quelques minutes et quelques coups de vent agrémentent l’attaque du Cap d’Antibes avant de s’apaiser aux abords de la montée.
Je profite de l’approche de la descente pour faire un arrêt pipi tandis que Guillaume compte sur les WC au 30ème pour faire un arrêt popo, des petites douleurs au ventre le gênant depuis la mi-course : on se quitte alors un instant. Je reprends ma course avec Guillaume en ligne de mire jusqu’au ravito du 30ème km tenu par mon ami et organisateur David Barrois. On se tape la bise, échange quelques mots, je lui demande notamment où sont les toilettes pour retrouver mon compagnon de course avant de reprendre tranquillement mon chemin.
Je recherche Guillaume en regardant au loin, en me retrournant, en vain…Après moultes hésitations, j’accélère le pas pour voir mon temps de passage au 32ème en pleine traversée de Juan-Les-Pins : 2 h 18 min. Je me dis alors qu’en faisant les 10 prochains km en 40 minutes, je pourrais même passer sous les 3 heures sans trop m’entamer pour les prochaines semaines de préparation. Alors qu’il recommence à pleuvoir, j’augmente ma cadence de 84 à 87 foulées par minute et passe en mode automatique à 4 min/km. Je retombe finalement sur Guillaume au 36ème, juste avant la dernière petite côte du parcours, qui n’a pas pu faire passer ses maux de ventre.
Après une petite pause pour embrasser un oncle de la famille qui se place chaque année en haut de la montée, j’accélère encore un peu pour prendre un peu de marge sur le timing histoire de faire une dernière pause au palm beach où le père d’un ami m’attend pour me saluer. Après 3 km à 3 min 50 sec/km, le ballon rouge des 3h n’est plus qu’à quelques secondes. Comme prévu Paul est là, malgré la pluie, pour encourager les coureurs dans le dernier kilo et me faire un coucou. On prend le temps d’une pause photo avant que je file reprendre le ballon rouge et défiler sur le tapis rouge sans que dans le rouge, je ne me sois mis. 2 h 59 min 09, pas mal pour un marathon de préparation, sans pression (sauf celle de la veille au Hard Rock Café). Guillaume me rejoint après la ligne d’arrivée, nous finissons notre discussion de 30km de long et immortalisons le moment avec le pancho de rigueur et la médaille de finisher. Au final le temps est ce qu’il est et l’important c’est d’en être content car après tout, on a quand même parcouru 42km195.
Jérôme SORDELLO
Les vainqueurs du Marathon Nice Cannes 2014:
Vainqueur hommes : SHUMI HAILU en 02:09:26
Vainqueur femmes : CHEPCHUMBA ROSE en 02:33:52
Vainqueur relais : NICE COTE D AZUR ATHLETISME 2 en 02:14:19
Vainqueur marathon duo : PANARD MIGROS GENEVE 1 en 02:37:49
Vainqueur handisport BARDIN LAURENT en 02:35:02