Ce matin nous vous avons donné des informations quant à la possibilité de courir tout en étant une maman allaitante. Solen a 3 enfants. Son dernier avait un an et tétait encore lorsqu’elle a décidé de courir son premier marathon. Elle nous raconte son expérience extraordinaire !
Pour la découvrir, lisez la suite.
Cette année j’ai pu faire mon premier marathon et c’est en effet la durée qui m’inquiétait le plus : Johan réussira-t-il à attendre plus de 4h sans téter, même si c’est maintenant un bambin (il a eu 2 ans le 27 juin) ? D’autant plus qu’il faisait partie des supporters et qu’il m’a encouragé sur le parcours. Ca s’est très bien passé pour lui/nous et il était très content de pouvoir téter directement à mon arrivée (cf photo).
Le marathon auquel j’ai participé était dans le marais poitevin : il se nomme le maraisthon (marathon écologique) et j’ai adoré leurs cadeaux : un plan d’angélique, avec une petite notice (sur son utilisation) indiquant clairement que cette plante est galactogène 😉 ; pinot des charentes bio et savon au lait d’anesse : j’adore !!!
À 33 ans je suis maman de 3 enfants, dont un petit Johan qui a un an au moment où je décide de reprendre la course à pieds, après un arrêt de quelques années. J’ai débuté la course à pieds il y a une dizaine d’année et couru au plus un trail de 32km. Depuis la naissance de Zoé il y a 6 ans ½ je n’ai guère fais plus d’une dizaine de footings par an. Pour me motiver je me fixe un objectif : boucler mon premier marathon dans 9 mois. Nous sommes en septembre et je commence alors par une petite sortie hebdomadaire en nature. C’est David, mon compagnon, qui se charge de garder les enfants. Johan tète certes goulument lorsque je rentre, mais il supporte parfaitement ces petites séparations. Nous poursuivons sur ce rythme jusqu’à la fin de l’année.
En janvier, je décide d’augmenter la fréquence des sorties pour passer de 1 à 2 ou 3 sorties par semaine. Là encore mes sorties excèdent rarement une heure et Johan s’en accommode facilement. Il me fait coucou par la fenêtre au moment du départ et saute dans mes bras à mon arrivée. Je récupère tout en allaitant. Je ne constate aucun effet particulier de cette reprise du sport sur la lactation.
Le premier vrai test arrive en avril avec le semi-marathon de Fontainebleau. Les enfants et David se postent le long du parcours dont les boucles leur permettent de me voir passer à de nombreuses reprises. Je termine cette première épreuve en 1h59. Malgré son impatience, Johan gère très bien la distance. Heureusement toutefois que le parc du Château de Fontainebleau est particulièrement adapté aux déambulations des 3 enfants pendant 2h (larges allées, absence de voitures…)
C’est donc confiante que je persévère dans mes entraînements. Il m’est toutefois difficile d’atteindre 3 sorties hebdomadaires et mon objectif est simplement de terminer la course. J’espère donc que mon volume de course sera suffisant pour boucler, le 19 juin, mon premier Maraisthon (course 100% écolo qui traverse le marais poitevin). Durant le mois de mai je place également deux sorties longues d’environ 2 heures, profitant des quelques moments pendant lesquels David est disponible pour gérer les enfants malgré son emploi du temps très chargé.
La course a lieu à 5h de route des Yvelines natales de Johan. Nous arrivons donc la veille afin de poser la tente familiale dans le petit camping de Coulon, ville départ des épreuves. Les enfants sont friands de ces courts séjours et nous passons une nuit courte mais agréable. Je me réveille la première pour avaler un petit-déjeuner énergétique. Johan émerge doucement 1h30 avant le départ et peut ainsi téter dès son réveil. Il m’encourage sur la ligne du départ dans les bras de son papa, ses sœurs à côté. Je les revois après deux kilomètres puis à 27 km. Je cache alors les douleurs musculaires qui sont apparues dans mes jambes au 25ème kilomètre sous un grand sourire et des bisous volants. Je suis étonnée de souffrir si tôt et me demande comment je vais pouvoir terminer. Côté supporters, Johan s’endort durant le petit trajet en voiture l’amenant justement au km 27. Je ne le sais pas encore, mais le temps pour moi d’arriver à ce km 27 est suffisant pour que David et les enfants regagnent le camping, replient tente, sacs et duvets et chargent le tout. Les 15 derniers kilomètres sont quant à eux assez longs pour leur assurer un confortable pique-nique. Johan émerge alors en douceur. Pendant ce temps, je continue à courir en ayant diminué mon allure et en profitant des pauses à tous les ravitaillements. Chaque reprise de course est pourtant douloureuse. Heureusement, la météo est favorable et de nombreux spectateurs jalonnent le parcours. Je retrouve les miens dans le village, à 1km de l’arrivée, et je termine cette course en trottinant. Je franchis finalement la ligne après 4h31. Je m’étais dit que je serais contente de terminer ce marathon en moins de 4h30. Je suis donc loin d’être déçue de n’avoir consommé que 2 minutes supplémentaires.
Après la ligne d’arrivée j’ai juste le temps de m’hydrater un peu avant que les enfants ne m’aperçoivent et se précipitent vers moi ! Johan demande à téter immédiatement. Je parviens à me déplacer encore un peu pour nous installer dans l’herbe à quelques mètres du village d’arrivée. Je suis très heureuse d’avoir terminé mon premier marathon, contente que les enfants aient pu trouver du plaisir à m’encourager et surprise d’avoir ressenti de telles douleurs si tôt lors de la course. Ces douleurs s’expliquent cependant facilement par mon entraînement plutôt léger. Je n’aurai heureusement pas de grandes courbatures les jours suivants. Mon prochain objectif : boucler les 42,195 km sans aucune douleur.