Comment parler de la Hoka One One Clifton sans parler du concept de chaussures oversize dont les caractéristiques sont : une semelle intermédiaire volumineuse pour toujours plus d’amorti, une semelle plus large pour maintenir de la stabilité avec un profil incurvé pour un déroulé de pied plus naturel et dynamique. En fait, les deux dernières caractéristiques ont aussi et surtout l’objectif de compenser la hauteur de semelle.
Je vous l’avoue, j’étais assez dubitatif à l’idée de tester cette chaussure, d’autant plus que les dernières recommandations scientifiques tendent à déconseiller les chaussures trop amortissantes car elles altèrent les fonctions d’amorti et de stabilisation du pied diminuant ainsi le rôle fonctionnel de ce dernier. Ceci-étant, dès réception de la chaussure, je suis enthousiasmé par son poids plume, phénomène d’autant plus surprenant que le profil de la chaussure suggère un côté plutôt robuste et costaud. 215g pour un modèle homme (183g pour un modèle femme), j’ai bien peur de m’envoler à la première séance !
Mais bon, regardons d’un peu plus près ce modèle avant de la tester. Sa semelle incurvée est impressionnante : 3 cm séparent la partie arrière du sol et près de 5 cm pour la pointe avant de la chaussure ; c’est le Rocking Chair de la chaussure. Une fois enfilées, ces chaussures sont mêmes déroutantes, j’ai l’impression d’avoir enfilé ces chaussures de fitness pour femmes censées augmenter le travail des fessiers et regalber les jambes. Il m’a bien fallu 5 à 6 séances pour m’en accoutumer. Le gain de poids a été cherché sur toutes les éléments de la chaussure : la languette et la semelle de propreté sont ultra-fines, la majorité de la tige est thermocollée excepté au niveau du talon et la semelle de contact a le strict minimum de matériau anti-abrasion.
La Hoka Clifton est une chaussure universelle à vocation exclusivement routière, j’ai donc réalisé 95% de mes séances sur bitume en commençant par un footing tranquille de 45 min. Dès les premières foulées, la sensation déroutante au repos et à la marche due à la semelle incurvée s’estompe au profit d’une sensation de déroulé de pied fluide et naturel, le drop de 5 mm y étant pour beaucoup. L’amorti et le confort sont bien au rendez-vous, à tel point que je me dis que la chaussure serait idéale pour les séances de footing souple et soulager les structures actives lors de la course à pied. Au fil des séances, je mixe les allures et j’affine mes sensations afin d’avoir l’avis le plus objectif et complet.
> Les bons points
Sa versatilité : le compromis maximal recherché et trouvé entre la légèreté et l’amorti font de cette chaussure un modèle complet et adapté à tous les types de séances, excepté les séances VMA courtes et le travail de proprioception et d’éducatifs pour lesquelles le travail du pied me semble important et limité par le trop de matière entre le pied et le sol.
Le confort et l’amorti : la chaussure apporte un amorti maximal en absorbant à merveille les chocs sans pourtant être trop moelleuse. Elle est à la fois souple et compacte. Parmi les bénéfices que j’ai pu en retirer, je noterais spécialement la possibilité de bien enchaîner les séances grâce au soulagement des structures musculaires, tendineuses et fibreuses.
Fréquence et rapidité : sa conception incurvée avec un drop faible permet une course plus en fréquence et une course plus rapide, notamment sur les séances d’endurance sans surplus d’effort.
Une respirabilité globalement plus que satisfaisante hormis sur la partie haute de la languette.
> Les moins bons points
Une stabilité insuffisante : pour ma part, je trouve que la largeur de la semelle, le drop réduit, l’effet siège « bacquet » ou encore la fine semelle de propreté n’arrivent pas à compenser l’instabilité de la chaussure liée à la hauteur de la semelle et à la limitation du travail de stabilité du pied.
Une tige un peu trop large sur la partie médio-pied puis au niveau du talon avec un maintien un peu limité malgré les structures présente à l’arrière de la tige.
L’insuffisance de matériau anti-abrasion sur la semelle de contact laissant présager une durée de vie inférieure aux chaussures plus classiques.
En conclusion, et malgré mes interrogations pré-test, je dirais que j’ai été globalement convaincu par la Hoka One One Clifton au même titre que Competitors magazine qui lui a décerné l’award « Editors choice- Automne/Hiver 2014 ». Je la trouve fortement appropriée pour des séances de récupération active après une compétition ou un entraînement intense, puis pour tous les autres types de séances lorsque celles-ci sont enchaînées sur une période rapprochée. Son amorti en fera une allié de votre récupération en période d’entraînement intense et volumineuse.
En revanche, je pense qu’il est judicieux d’alterner la Hoka One One Clifton avec un modèle de chaussures dont l’épaisseur de la semelle intermédiaire est réduite pour entretenir les fonctions naturelles d’amorti et les capacités d’élasticité, de force et de dynamisme des muscles, tendons et articulations.
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