C’est l’automne et la période des marathons de fin d’année bat son plein. J’ai déjà fait un marathon au printemps à Barcelone et puis je me suis dit « on verra en 2015 pour le prochain« . Mon emploi du temps me le confirme dès la rentrée : il m’est impossible de caler un programme marathon avec un travail qui remplit mes journées et une nouvelle naissance à la maison qui me donne envie de limiter les sorties course à pied …
Les jours défilent et le marathon de Toulouse Métropole se rapproche. Je commence à me demander si je n’y participerais pas sans préparation, juste pour voir… Le marathon de Toulouse, je l’aime et je ne l’aime pas… C’est le premier que j’ai bouclé, poussé par mon frère triathlète pour y participer. Mais c’est aussi une course que j’ai dû abandonner, sur un gros blocage mental. Quelques semaines avant, je commence à dire à tout le monde que je vais y participer « comme ça« , même si j’ai du mal à me convaincre moi même que je vais le faire. Je m’inscris cinq jours avant le marathon, et comme je suis joueur, j’avais sorti des chaussures pour l’événement deux jours avant. L’échéance approche et tous les jours je me trouve très en avance dans ma « non-préparation ». Je n’ai pas fait de fractionné, aucune sortie longue, etc.
Dimanche 26 octobre, c’est le grand départ ! Ce que j’affectionne, c’est de pouvoir y partir directement depuis chez moi en courant, tout en faisant mon échauffement. Au bout de 10mn, je suis sur le pont René de Coubertin, noyé par le soleil, où le départ sera donné. Mon dossard préférentiel me donne un bon positionnement, derrière les élites. Je vais pouvoir prendre mon rythme très rapidement.
C’est parti ! Au deuxième kilomètre, le plaisir de passer devant chez moi, d’embrasser ma femme et ma fille me donne plein de fougue pour démarrer ce marathon. Le centre ville défile : le Grand Rond, Esquirol, St Cyprien, les Boulevards. Au dixième kilomètre, les sensations sont bonnes et je suis positionné bien devant les « 3h », je garde mon tempo. Au vingtième kilomètre, après un troisième arrêt pipi, je me retrouve dans le groupe des « 3h », je me dis que ce n’est pas plus mal, voire peut-être un peu élevé comme objectif. Avec eux, je me sens bien, les kilomètres défilant ne m’entament toujours pas et je me dis « pourquoi pas, ça peut passer« .
Au ravitaillement du trentième, le groupe explose comme à chaque fois et là, je préfère partir plutôt que d’attendre un énième regroupement et subir les changements de rythmes. Je m’accroche à l’idée que le retour vers le centre ville et la foule me feront sentir moins seul. Et c’est exactement ce qui se passe : les Minimes, les Boulevards, le Monument aux Morts; les supporters sont là et crient mon prénom. Je maintiens le rythme. Au trente-neuvième kilomètre, je suis en confiance, je sors mon téléphone portable : « Chérie, j’ai pas abandonné, rendez-vous dans dix minutes place du Capitole ! »
La traversée du Jardin des Plantes est un plaisir, et cette longue rue Alsace Lorraine n’est nullement une souffrance mais la finalisation de mon pari, ce que je me suis souvent dis pendant la course : « Je vais voir le Capitole ! » L’arrivée est un régal, le tapis rose, la foule, et au compteur un 2h58 ! Sous les 3h…! Je voulais juste le terminer, mais ce chrono : c’est la « cerise sur le gâteau »…
Samir HIJAZI
Les résultats du Marathon de Toulouse 2014 : RÉSULTATS MARATHON TOULOUSE