La course, ce n’est pas forcément le coup d’éclat, achever une course dans n’importe quel état, prendre part à un événement quelles que soient les conditions. La course est faite de tous vos entraînements quotidiens et non pas d’un t-shirt « finisher » acquis dans les limites horaires ou dans les limites qu’accepte votre corps.
Courir à tout prix ? Non, surtout si vous y laissez votre plaisir et votre santé. Le plaisir, c’est simplement d’en terminer diront certains. Si la course ou l’effort ne procurent aucune joie, sensations de bien-être… on est prêt à nier le plaisir de l’instant simplement pour être parti d’un point A et arriver à un point B ? Doit-on réduire la course à ça ?
La santé, c’est lié au sport. On court pour faire du bien au corps à l’esprit. Les deux sont intimement liés car la santé mentale influe aussi sur la santé physique. Une dépression a un impact terrible sur la santé et sur le corps. Quelques fois, la santé est mise à mal par l’esprit qui aspire à la recherche de performance, de satisfaction, d’extrême. Pourtant si vous perdez votre santé pour une ambition démesurée (ou mal mesurée), il y a un déséquilibre qui n’est pas bon.
Doit-on finir un trail avec un genou coincé, qui fait affreusement mal et qui risque de nous priver de cette pratique pendant plusieurs mois? Ou qui sait définitivement… Doit-on prendre un départ avec un ennui physique qui va sans aucun doute s’empirer ? Quelques fois l’abandon n’est pas un échec mais un instant de lucidité. Si le corps est l’envie de courir vous lâchent en plein effort, stoppez tout. La course doit rester un plaisir et il ne s’agit pas de s’en dégoûter.
Courir ne devrait pas nous éloigner de ces essentiels. Le dernier marathon de Pékin était une mascarade. Dimanche dernier, la pollution était tellement présente qu’un épais brouillard recouvrait de gris la capitale chinoise. La plupart des participants portaient un masque, les éponges ont servi à se nettoyer la peau, imprégnée.
» quand j’ai vu l’état de mon masque au bout de 10km, je me suis dit trop, c’est trop. C’est ridicule, on est censé courir pour la santé » indique un coureur. L’organisation n’aurait-elle pas dû annuler la course…? Les vainqueurs éthiopiens sont venus chercher leurs primes, mais ils n’ont pas les mêmes aspirations que la plupart d’entre nous.
Attention aux faux héros du net, comme l’étudiant qui finit sa course avec le tibia fracturé, ou la fillette de 5 ans qu’on applaudit à défaut pour terminer une course trop longue. La course, ce sont les héros du quotidien qui la font. Ces gens qui vont courir avant d’aller travailler tôt le matin. Ceux qui se tiennent à une hygiène de vie convenable pour être au départ de leur marathon dans les meilleurs conditions. Ceux qui veulent améliorer leur chrono ou continuer à courir le plus longtemps possible, tout en respectant leur corps et en ne perdant jamais de vue le PLAISIR!
Mathieu BERTOS
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