A l’heure où l’athlétisme français se tourne avec envie vers sa nouvelle génération de jeunes sprinteurs, le marathon attend toujours quant à lui un digne héritier. Propriété depuis plusieurs années du Kenya en alternance avec l’Éthiopie, la plus célèbre des courses olympiques ne laissent guère de place à la concurrence. En attendant donc de se réjouir de l’émergence d’un futur prodigue, Urun vous propose de remonter dans le temps et d’aller à la rencontre de ces Français qui ont décroché l’or olympique.
Michel Théato, premier champion olympique français ou presque…
C’est à Paris que sont organisés en 1900, les deuxième Jeux olympiques de l’histoire moderne. Il fait plus de 40 degrés quand s’élance un petit contingent de coureurs dans les rues de Paris. Inconnu du public, Michel Théato remporte une victoire historique en bouclant son marathon en 2 h 59 min 45 sec. Doublé français pour l’occasion puisqu’il devance Emile Champion de moins de 5 minutes. Première médaille de l’histoire française en marathon et première polémique puisque plusieurs concurrents accusent le Français d’avoir triché en prenant des raccourcis ainsi que d’avoir été aidé dans les derniers kilomètres par la présence de « lièvres ». Michel Théato conservera néanmoins sa médaille qu’il ne reçoit par ailleurs que douze ans plus tard puisque faute de budget, les organisateurs n’en avaient pas prévu pour le jour J. Une première médaille d’or donc pour la France enfin presque puisque Michel Théato n’était pas encore Français au moment de la course. Ce dernier né au Luxembourg obtiendra par la suite sa naturalisation.
Boughéra El Ouafi défie les animaux.
Boughéra El Ouafi est un coureur français né en Algérie en 1898. Effectuant son service au sein de l’armée française, ce dernier impressionne ses supérieurs de par ses remarquables aptitudes à la course. Envoyé à Paris pour concourir dans une compétition militaire, Boughéra El Ouafi gagne le droit de participer au marathon des Jeux olympiques de Paris en 1924. Septième à l’issue de la course, il décide alors de s’entrainer intensivement avec l’objectif de briller au Jeux olympiques d’Amsterdam, quatre ans plus tard. Déjouant tous les pronostiques, le Français s’impose en 2 h 32 min et 57 sec. Fort de cette victoire, Boughéra El Ouafi décide alors de moyenner son talent. Il part aux États-Unis et court dans des cirques en défiant à la course des animaux ou des hommes. Grave erreur puisqu’il est radié à vie par le comité olympique pour professionnalisme. Les Jeux olympiques sont alors une compétition uniquement réservée aux amateurs. Malade puis sans emploi, il décède le 10 avril 1959 en pleine guerre d’Algérie, victime d’un attentat dans un café à Saint Denis.
Alain Mimoun, le marathonien.
Le plus célèbre des marathoniens français a quasiment tout remporté. Énumérer ici la liste de ses victoires ne seraient qu’empiler un palmarès infini de titres sur toutes les distances de fond possibles. Meilleur adversaire du Tchèque, Emile Zatopeck, Alain Mimoun termine irrémédiablement derrière lui lors des épreuves de fond des Jeux olympiques de Londres en 1948 et d’Helsinki en 1952. Considéré par L’Equipe comme inférieur à la légende tchèque, Alain Mimoun ne baisse cependant pas les bras et prépare avec beaucoup d’ambitions le marathon olympique de 1956. Diminué suite à une opération de la hernie, Emile Zatopeck n’est pas au mieux, tout le contraire du Français, affuté comme jamais pour remporter cette fois l’or olympique. Couru à Melbourne sous une chaleur dantesque, Alain Mimoun avance à son rythme et rattrape progressivement ses adversaires victimes de la chaleur. Au bord de l’épuisement, le coureur français affublé du dossard numéro 13 se lance des insultes pour se provoquer et terminer ce marathon. Exténué, Alain Mimoun rentre en tête dans le stade olympique où, acclamé par plus de 100 000 spectateurs, il remporte en 2 h 25 min sa plus belle victoire.
Et vous, quel coureur de marathon préférez vous ?
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