Il se pourrait bien que la majorité des coureurs boivent trop d’eau à l’entraînement comme en compétition de peur de voir leur performance entachée. C’est en tout cas les conclusions d’une étude (Winger, Dugas, Dugas. Beliefs about hydration and physiology drive drinking behaviours in runners. Br J Sports Med, 2011) selon laquelle 36,5% des coureurs boivent selon un plan prédéfini ou pour conserver un certain poids de corps tandis que 8,9% boivent le plus possible.
Ces conduites peuvent mener à une surconsommation de fluides et à un risque d’hyponatrémie induite par l’exercice (HIE) selon Tim Noakes (Waterlogged, The Serious Problem of Overhydration in Endurance Sports, Human Kinetics Publishers, 2012). L’HIE représente une baisse du taux de sodium dans le sang (<135 mmol/l) provenant d’une fuite du sel contenu dans le corps (transpiration…) mais aussi et surtout par une hydratation trop importante. Elle peut se traduire pas des nausées, des vomissements, une perte de lucidité ou de conscience, des spasmes ou crampes voire un coma et un œdème cérébral dans les cas les plus extrêmes.
Lors du marathon de Boston 2002, l’étude d’Almond et al. (Hyponatremia among runners in the Boston Marathon. N Engl J Med. 2005) a montré que 13% des coureurs présentaient une hyponatrémie à l’arrivée de l’épreuve. Par la suite, Mettler, Rusch, Frey, Bestmann, Wenk et Colombani (Hyponatremia among runners in the Zurich Marathon. Clin J Sport Med. 2008) ont obtenu des résultats plus nuancés avec seulement 3% de coureurs victimes d’hyponatrémie à la fin du marathon de Zurich 2006 sans pour autant développer de symptômes.
Enfin, Kipps, Sharma et Pedoe (The Incidence of Exercise-Associated Hyponatraemia in the London Marathon . Br J Sports Med. 2009) ont mesuré que 12.5 % des coureurs avaient développé une hyponatrémie lors du marathon de Londres.
Le message a passé est donc de boire… mais avec modération !
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