« On est venu pour courir entre amis et en soutien aux sinistrés de ce versant de l’Espinouse qui a engendré tant de dégâts sur les communes qu’il domine ». Ainsi parler Sylvain RATIA à l’aube de ce dimanche 28 septembre 2014.
Ce sont plus de 230 concurrents qui avaient répondu présent à l’appel des sirènes des pompiers de Combes, soit une augmentation de plus de 40% du nombre de participants.
Le départ de la course de 32 km était décalé d’un quart d’heure. La faute à un brouillard épais qui trainait encore des relents de sa colère déversée quelques jours auparavant sur les hauteurs du massif. En effet, ces conditions entraînaient des retards quant aux inscriptions, et l’organisation décidait sagement de différer les festivités.
Après un hommage rendu aux 4 morts de Lamalou les bains, le départ est donné sous les foudres du vainqueur de l’édition de 2012. Yohan MARCOUIRE prenait « la poudre d’escampette » dès le départ, déclenchant un véritable coup de tonnerre chez ses adversaires du jour. « Que faire ? », suivre ce départ kamikaze, laisser partir sans regarder, ou limiter les dégâts. C’est la dernière solution qu’un groupe de coureur décide d’adopter. Amené par le vainqueur sortant, plutôt inquiet à ce moment de la journée. Cette configuration de course allait durer jusqu’à la mi-parcours. Mais, à ce petit jeu du chat et de la souris l’écrémage s’était fait de l’arrière. Seul le vainqueur de l’édition 2013 avait toujours en vue le fuyard matinal.
Et, c’est juste après la mi-course que Jean-Baptiste GRIMAL revient à hauteur de l’homme de tête. C’est alors qu’on pouvait assister à un mano à mano entre les vainqueurs des deux dernières éditions. Absolument superbe, d’autant plus qu’il était attendu, ce bras de fer allait livrer son verdict dans un des nombreux « rapailloux » de l’épreuve. Ainsi, Mr GRIMMAL profite de l’un d’eux pour porter l’estocade et s’en aller cueillir un doublé qui fait de lui la référence à atteindre sur ce Trail des Banuts. Lui qui était en pleine préparation pour le grand raid de la réunion se disait tout étonné par « mes jambes de feu, malgré une charge de travail importante tout au long de la semaine ». Il pouvait offrir une victoire à sa fille, qui de sa poussette s’égosille dans des babillages encore plus explicite que les ovations du public venu acclamer le vainqueur.
Pour la deuxième place, c’est un raideur ayant laissé partir tous les favoris sur leur rythme endiablé qui franchissait la ligne d’arrivée. G POCOVY resté calé à la huitième place pendant près des deux tiers de la course, profite de la défaillance des leaders pour effectuer sa remonté. Et, avec la force mentale qu’offre ce genre de stratégie, il se voyait récompensé d’une deuxième place que sa sagesse lui permettait de récolter. Le podium était complété – et c’est devenu une tradition – par l’incontournable Lionel GROS, qui confiait toutefois être allé chercher loin en lui-même pour accrocher cette troisième place… pour cette troisième édition.
Stéphane DESSILLA venait échouer au pied du podium tout content de voir sa préparation pour la grande course des templiers en bonne voie. Nul ne doute que l’homme du Caroux x-trail sera prêt le jour « J » et qu’avec son expérience et sa détermination les favoris de cette épreuve devront se méfier de lui en cas de défaillance. Cédric NELL, longtemps compagnon de Lionel GROS termine à la cinquième place, prouvant que le mental dont on dit que c’est son point faible lui permettait d’accrocher les jeunes têtes d’affiche. En effet, Cédric était le premier vétéran à franchir la ligne d’arrivée.
Chez les féminines, la lutte était tout aussi intense, mais la tenante du titre Caroline LE BIHAN ne pouvait rien faire face à la vitesse de Lucie JOSIAN.
Et, pendant ce temps-là, la course des 16 km voyait le lozérien Nicolas MARRE triompher après une erreur de parcours du grandissime favori Abel JORISSEN. Celui-ci après avoir perdu une bonne dizaine de minutes lors de son aventure hors circuit était remis sur les bons rails par l’organisation. Il repart alors en dernière position mais trouve le moyen en l’espace de 14 km de rattraper près de 140 concurrents pour terminer à la cinquième place. Aux dires de ceux qui l’ont vu les doubler, et ils sont nombreux, « un avion de chasse ». Abel, très fair-play explique que l’erreur était de son fait et qu’elle faisait partie des aléas de la course, mais aussi qu’elle lui avait permis de forger son mental qui constitue un point important à travailler.
Côté féminin, Julie DEHOUCK la sœur de Cédric – un des plus grand champion régional de cross du milieu des années 90 – remporté une victoire qui lui tendait les bras. Mais, avant tout ceci c’est dans la nuit que des hommes expérimentés s’en étaient allés ouvrir les pistes. Parmi eux Cyril ABBAL et Philippe RAYNAUD soutiens indéfectibles de cette épreuve. Pour ce qui est du président du Caroux x-trail, on le retrouve en fin de journée affichant beaucoup de fierté à voir que plus de 25 de ses membres avaient participés aux épreuves du jour. Et de savoir que dix autres avaient répondu présent à l’appel de Jacques et de Coco pour les aider dans l’organisation.
En ouverture de la cérémonie du podium, hommage était rendu à Michel TORSIELLO pour son passé de grand champion et toute l’aide qu’il apporte aux épreuves des hauts cantons. Emu aux larmes, « Miguel » faisait savoir toute sa fierté à voir la relève gambader de la sorte. Il clôturait la journée aux commandes de son harmonium. Chacun pouvait alors se dire en dégustant son velouté aux cèpes « la vie c’est plus marrant, c’est moins désespérant en chantant ».
Quant à Sylvain RATIA, tel ZOROASTRE , il s’en allait composer ses breuvages et son enseignement dans son restaurant audois pour le plus grand bien de ses clients. Les yeux pleins de rêves et le cœur rempli d’amour pour ce versant de l’Espinouse qu’il a pris plaisir à parcourir. Ainsi avait cheminé RATIATHOUSTRA au crépuscule de ce dimanche 28 septembre 2014.
Les résultats : Trail des Banuts
Texte : Stéphane TAILHADES (photos : organisation et page FB de l’évènement)
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