Lors du forum européen « Coeur, Exercice et Prévention » qui s’est tenu à Paris en Mars 2011, le Professeur Laurent Bosquet a évoqué qu’il existerait une différence insurmontable comprise entre 10 et 15% entre les performances des hommes et des femmes sur des épreuves d’endurance classique comme le semi-marathon et le marathon.
Cette différence pourrait être due à plusieurs causes.
Le taux d’hémoglobine : le taux d’hémoglobine féminin est inférieur à celui des hommes (135-140 mg/ml contre 150-155 mg/ml) tout comme les concentrations en fer et en ferritine ; ce qui a pour conséquence une moindre capacité de transport d’oxygène chez les femmes.
La VO2max chez la femme est inférieure à la VO2max chez l’homme (25-70 ml/kg/mn contre 30 à 90 ml/kg/mn. En résumé, les femmes ont une moins bonne capacité à transporter et utiliser de l’oxygène.
La fréquence cardiaque : les femmes atteignent leur fréquence cardiaque maximum en courant à des vitesses 10 à 15% inférieures. Chez les athlètes masculins de haut niveau cette allure correspond à 24 km/h contre 21 km/h chez les femmes.
Masse musculaire : les femmes ont un pourcentage de masse musculaire plus faible donc disposent de moins de force tandis que leur pourcentage de masse grasse est plus important.
Ceci-étant, la différence de performance entre les hommes et les femmes diminue au fur à et mesure que la distance augmente. D’environ 12% pour des distances allant du 1500 m au 10000 m, elle est de 9% sur marathon puis de 5% sur 100 km.
Pour citer Guillaume Millet dans un entretien publié (Magazine Jogging International Mars 2013), « on a des raisons de penser que les femmes ont une physiologie particulièrement adaptée aux efforts longs grâce à une résistance musculaire plus élevée et une utilisation différente des réserves énergétiques, mais il n’y a aucune preuve scientifique avérée. Les études sont contradictoires. Trois montrent que les femmes seraient plutôt avantagées lorsque la durée de l’effort et la distance s’allongent car elles souffriraient moins de dommages musculaires, peut-être grâce au rôle anti-oxydant des hormones féminines. Mais une autre étude menée sur la Western States (161 km) montre le contraire ».
La prédisposition des femmes pour les épreuves de longue durée, qui plus est d’ultra, serait donc due à une influence positive des œstrogènes, à une plus grande oxydation des graisses pour une intensité d’effort identique (ce qui leur permet de préserver leur glycogène musculaire) mais aussi à une meilleure tolérance gastro-intestinale (et on connaît l’impact des troubles gastro-intestinaux sur la performance).