Il faut avoir le mental pour enchaîner, jour après jour, ses entraînements. On pourrait se contenter d’aller trottiner deux fois par semaine, mais voilà, on s’est fixé un objectif, il faut exiger de soi un minimum d’effort pour l’atteindre. Il faut un certain volume et une certaine qualité, donc on remet les baskets, même si aujourd’hui on n’a pas trop envie.
Il faut avoir le mental pour rentrer dans une séance, tout en sachant ce qui va nous attendre. Imaginez-vous juste avant une séance de fractionné qui va vous faire grimper le lactique jusqu’à la tête. Dès les lignes, on sent comme une pression monter, comme en course, où on cherche à être satisfait par le chrono que l’on va produire.
Il faut du mental pour pouvoir résister à la souffrance. On sait qu’elle va intervenir, à un moment ou à un autre, mais à l’instant T, la douleur fait toujours plus mal qu’on ne le pense. Pourquoi ? Parce qu’elle intervient on ne sait quand ! Parce qu’elle se pointe alors que tout était favorable jusqu’à maintenant, et que ça change les données. Parce qu’on est prêt à se livrer un maximum avant, mais il faut le faire pendant.
Il faut avoir le mental pour aller courir par tous les temps. Bien souvent, on y va parce que ça fait du bien après une journée de travail, ou parce qu’il faut « faire le job ». Le plaisir s’efface un peu, quoi qu’on en dise, quand le vent souffle fort et que la pluie l’accompagne. On n’a pas tous les jours envie de se confronter aux éléments. On sait qu’on va se battre pour réaliser sa séance, mais la météo perturbe les données et entame notre moral.
Il faut avoir le mental pour se tenir le plus rigoureusement possible à une préparation. Deux mois, c’est long, la forme et le moral peuvent fluctuer et nous passons par des moments de doute. On remet en cause nos aptitudes à pouvoir parvenir à ce qu’on s’est fixé, on doute de l’intérêt d’autant de rigueur par rapport au plaisir. La nutrition, le sommeil, les séances clés, les concessions faites sur les sorties entre amis, l’investissement matériel… C’est la difficulté de la récompense qui ne vient qu’au bout des ses efforts !
Il faut avoir le mental pour se « bagarrer » en course. Revenir sur son adversaire, essayer de le lâcher, l’affronter dans un sprint final quand la décision n’a pas été faite avant. Il faut des ressources psychologiques importantes, car vous ne connaissez peut être pas sa force, vous ne savez pas jusqu’où il va pousser ses limites, et si vos forces seront suffisantes pour le faire plier.
Il faut avoir le mental en toutes circonstances. Parce que la course à pied, c’est une course vers nos espoirs où la réalité du quotidien a son mot à dire. C’est une recherche de sensations physiques et de satisfactions. C’est comme grimper en haut d’une montagne et se retourner sur ses pas une fois au sommet, pour réaliser le chemin parcouru. On n’arrive pas toujours à ce qu’on a prévu, alors battez-vous pour vos objectifs mais appréciez chaque moment !
Mathieu BERTOS
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