Ce sujet n’est-il jamais abordé dans une de vos conversations « course à pied » ? C’est une question et un débat qui reviennent souvent car bon nombre d’entre vous ont déjà pris la passerelle entre route et trail.
Un bon nombre de coureurs fait des aller-retours selon les périodes de l’année, mais on constate un nombre grandissant de pratiquants trail.
Selon le type de trail, l’adaptation peut être plus ou moins longue, notamment sur des circuits montagneux et avec du dénivelé. Mais la réponse est oui, un bon routier peut faire un bon traileur !
On oublie souvent que le coureur de trail est avant tout un coureur à pied ! Il ne fait pas que monter et descendre des bosses dans les bois ou en montagne. Il « devrait » aussi faire du fractionné, de la VMA, de la foulée, du seuil… Le routier qui développe surtout ces secteurs là peut arriver à le transposer sur du trail. La VMA permet de monter le cœur assez haut dans les bosses, d’utiliser cette vitesse sur les portions roulantes ou de baisser les pulsations dans les moments calmes. Le fractionné est un très bon travail pour connaître ses allures, pouvoir absorber les relances et montées-descentes successives.
Les champions de trail que nous avons aux avant-postes ont été rapides par le passé ou peuvent faire quelques incursions notables sur route. On peut notamment penser à Julien Rancon qui a réalisé l’an dernier 1h05’53 sur semi-marathon, qui fait même de lui un des meilleurs français. Il a déjà été champion de France de course en montagne, de trail court et du TTN (entre autre). Pierre-Laurent Viguier est un ex coureur de 3000m steeple (8’58) capable de courir le semi en 1h07. Patrick Bringer, 5è de la Transvulcania en 2013 est un ex triathlète de 1er plan (2è d’Embrun en 2007 et 3è de Nice en 2007 et 2008) capable de courir le 10km en 31’33… Des exemples parmi tant d’autres, qui sont pris au plus haut niveau, mais qui peuvent aussi se voir sur les trails de moins grande envergure par des coureurs route qui jouent les podiums habituellement sur des courses régionales.
MAIS …
Ceci ne fait pas office d’universalité, tant il y a de choses à travailler en trail ! La musculature, qui se construira au fur à mesure d’un renforcement spécifique et des innombrables montées et descentes. Une technique propre aux ascensions, une proprioception pour l’aisance en partie technique et en descente. Une gestion de course et des allures, ainsi que de l’alimentation… Pas mal de choses qui mettent à l’épreuve même les plus rapides ! Certains coureurs ne supportent pas de devoir marcher, d’être courbés dans le pentu, de perdre leurs appuis, de baisser leurs allures de course, de se faire doubler par des coureurs sensés être moins rapides, d’être plus loin dans le classement… Il faut le dire !
Les qualités du routier sont des bases excellentes pour pouvoir réussir en trail, encore faut il réussir son adaptation, et vouloir prendre le temps de la faire. Il y a aussi le milieu à appréhender, on sait que l’environnement montagnard notamment doit s’apprivoiser. Ne pas oublier l’humilité, qui devrait être la qualité de base du coureur à pied en général.
Mathieu BERTOS
Laisser un commentaire