Le Montcalm, c’est mon terrain de jeu favori, pour faire du dénivelé dans un cadre magnifique, y’a rien de tel.
Cette année, j’étais donc ravie de pouvoir l’inscrire en version course dans mon calendrier. Par contre je rentre de 15 jours de vacances dans le nord ouest de la France et donc je vais manquer un peu de dénivelé dans les quadriceps…
On verra bien…
Un petit crachin automnal nous accueille ce matin mais il paraît qu’au-dessus le grand bleu nous attend. Je pars devant, histoire de contrôler le début de course. Je me fais doubler rapidement par deux concurrentes. Ok, pas d’affolement je vais faire mon train et puis on verra bien un peu plus tard. Je boucle les 11 premiers kilomètres « d’échauffement » en 1h12, je suis assez bien. C’est à partir d’Artigues, que la course « de montagne » commence vraiment. Nous voilà partis pour 2000 m de dénivelé non stop ! C’est rude mais au moins c’est franc du collier, pas de replat, de petite descente… C’est direct !
La bruine nous colle bien à la peau, je sors mes manchons, mes petits gants avant d’être tétanisée, je me connais bien, dès que j’ai le froid dessus, je suis incapable de rien faire !! Il faut attendre 2800 m d’altitude pour que les nuages se déchirent laissant la place à un superbe soleil, ça fait du bien. Comme la course est quasiment en aller-retour, on commence à croiser beaucoup de monde à ces altitudes, on double les derniers concurrents de l’ultra partis un peu plus tôt et on croise aussi les premiers du marathon et de l’ultra qui descendent déjà comme des avions de chasse !
On arrive au dernier petit col, à gauche le Montcalm, à droite la pique d’Estat. On commence par gauche et là, bonne surprise, je visualise mes concurrentes !! Mais pas d’excitation, je garde mon rythme. J’attends la montée très raide de la Pique pour passer la 2ème Marie-Cécile Cavell. Il faut slalomer pas mal car en plus des coureurs, qui montent et qui descendent, se pressent les randonneurs… Mais tout le monde joue le jeu, on se laisse passer… Donc voilà, pointage rapide au point culminant de la course, on est à la frontière avec l’Espagne, y’a plus qu’à descendre !!! C’est aussi franc qu’à l’aller !
Mais la bruine est toujours là, le rocher est bien glissant. J’adore descendre : j’ai une cible devant à rejoindre et derrière, je crains toujours le retour de Célia Trévisan réputée pour être une excellente descendeuse et qui m’avait rattrapée en 2009 mais pas question de se faire une cheville, alors j’assure un minimum. Je ne lâche pas les chevaux avant d’atteindre le refuge de Pinet. Rapide ravito, je branche l’iPod et je ne me réserve pas, j’aimerais bien revenir sur la première mais je n’ai pas trop de repères, personne ne sait trop me donner des écarts avec Céline Hernandez. Alors je maintiens mon effort et puis finalement 3 km avant la ligne, je la rejoins !! Yess, mais je suis déjà un peu en sur régime… Alors je prends le temps pour la doubler et j’espère qu’elle est plus fatiguée que moi et qu’elle ne va pas m’accrocher…
Je me retourne 2-3 fois, elle n’est pas dans le rétroviseur… Je finis avec 30’’ d’avance en 6h15’11 : très contente de la gestion de ma course et pas trop mâchée. De bonne augure pour la suite : un très gros 85 km sur l’Echappée Belle en relais dans 15 jours.
Maria SEMERJIAN
Les résultats du Marathon du Montcalm