Il a toujours été complètement inenvisageable pour moi de courir avec de la musique sur les oreilles. En 22 ans de pratique, je n’avais d’ailleurs jamais dérogé à la règle.
Pourquoi ? Parce que courir est pour moi un bon moyen de m’évader, de souffler, d’évacuer d’éventuelles tensions de la journée, de faire le vide … ou même aussi parfois au contraire de réfléchir et de faire du tri dans mon cerveau ! (J’ai souvent regretter de ne pas avoir emmené de bloc-notes sur mes sorties !) Bref, autant de raisons qui expliquent que je n’ai jamais eu besoin de me mettre du son dans les oreilles pour me motiver. Au contraire, j’ai tendance à penser que le silence est d’or dans ces moments privilégiés …
J’ai pourtant lu pas mal de trucs sur le sujet et j’ai aussi très souvent été encouragée par des ami(e)s à essayer. Même sur certaines courses, il n’est pas rare de croiser quelques participants avec des écouteurs (je me demande d’ailleurs comment ils font pour se concentrer sur leurs sensations, leurs foulées). C’est donc qu’il doit y avoir un intérêt à la chose non ? Bon d’accord, un jour, pour voir, j’essaierais … Et ce jour là a fini par arriver ! Si si, et je vais même vous raconter ! 🙂
Une semaine chargée en entraînement pour cause de préparation CCC (ohlala, que c’est dur et prenant de préparer un ultra !). Un plan à suivre, des séances à tenir, et du coup, moins de plaisir et même parfois peu d’envie. Mais bon voilà, quand on se fixe des objectifs, pour les atteindre, il faut se donner les moyens (« go hard or go home » comme dirait Bob) ! Donc on se bouge même quand on c’est difficile ! (personnellement, pour me motiver dans ces moments là, je repense à ces périodes douloureuses de blessures, pendant lesquelles j’aurais donner cher pour aller galoper !). Mais ça ne suffit pas toujours pour raviver la flamme du plaisir … c’était le bon moment pour essayer !
Sur un simple footing, ça passe. Sur une séance d’intensités, je n’aurais pas tenté (un bon moyen de se faire une cheville). Mais ça tombe bien, ce matin, c’est 50′ allure tranquille ! Allez, je sors mon vieux MP3 que je n’ai quasiment jamais sorti en 4 ans … Et je me laisse porter par ces nouvelles sensations procurées par ces notes de musique sportives ! Premier test plutôt concluant avec le sentiment d’avoir bien été portée par quelque chose. Comme une double dose endorphines apportée à la fois par le fait d’effectuer un exercice d’endurance (ça, vous connaissez bien !), et par le fait d’entendre du bon son ! Vous savez, cette sensation de bien être et d’euphorie ressentis quand vous écoutez une chanson qui vous plait et qui vous donne envie de chanter et de danser. Le sentiment également d’aller plus vite (impression seulement, parce que le GPS ne semblait pas penser la même chose). Pourquoi ? À mon sens, le fait de ne pas entendre son souffle donne l’impression de moins souffrir. Un peu comme si le cerveau ne recevait pas le signal d’alerte : « hop hop hop, attention, ralentis, t’es dans le rouge, tu respires comme un bœuf ! » Bref, c’était chouette, j’ai passé un bon moment et j’ai eu envie de retenter sur une sortie longue.
Second test effectué lors d’une sortie longue de plus de 3h. MP3 branché non stop dans mes oreilles (heureusement j’avais mis le paquet au niveau tubes !) : de la pure régalade !! Je n’ai pas vu le temps passer et la musique m’a vraiment aidée. Encore une fois, ça ne m’a pas fait courir plus vite (sinon ça se saurait !), mais ça m’a apporté une aide psychologique qui n’est pas négligeable sur les courses longues et notamment les ultras ! N’est ce pas ?
Bon bref, tout ça pour dire que j’ai décidé d’embarquer mon MP3 dans mon matériel obligatoire de la CCC et que je vous raconterais si, oui ou non, cela m’a aidé ! 😉 En attendant, je veux bien vos avis sur le sujet : un ultra, avec ou sans MP3 ??
Sylvaine CUSSOT