Vous avez aimé le précédent article de Daniel, ostéopathe et coureur minimaliste, sur la relaxation. Celui-ci nous a confié une méthode efficace pour nous aider à nous relaxer rapidement, en seulement 5 étapes. Aujourd’hui, Daniel, nous montre comment nous pouvons influer sur nos douleurs physiques grâce à notre mental.
C’est passionnant, lisez la suite !
La première phase du travail de relaxation, vous connaissez… Si vous avez mis en pratique la méthode détaillée dans le précédent article, vous devez parvenir maintenant à vous détendre complètement au niveau neuro-musculaire dans un délai rapide, de quelques minutes tout au plus.
Nous abordons maintenant la seconde phase, où nous allons à utiliser nos ressources pour agir PREVENTIVEMENT, et éviter ainsi de laisser se reconstituer certains états de tensions
1 – Nous partons de cet état de relâchement total, le corps en « apesanteur », insensible, la respiration très calme, acquis depuis la dernière fois.
2 – Nous posons une question simple à notre système nerveux : par exemple « Quelle sensation pénible m’a récemment gêné, m’a empêché de donner le meilleur de moi-même, m’a contraint à m’arrêter ou a remettre mon projet (sportif ou autre) » ?
Votre attention va se porter sur cette anomalie, vous allez mentalement vous concentrer sur cette sensation ou cette douleur. Vous allez même essayer de visualiser la zone concernée, un peu comme si vous regardiez votre propre corps vu de l’extérieur. Vous fixez toute votre attention avec intensité, au point même qu’au bout d’un petit moment, cette douleur ou cette sensation de mal-être va certainement être à nouveau ressentie… Vous continuez, vous laissez s’installer cette résurgence d’inconfort ou de douleur.
Vous ne vous inquiétez surtout pas : vous venez de poser une question à votre inconscient… et il vous répond ! Vous n’êtes pas malade, vous ne venez pas de vous blesser, vous revivez simplement la situation évoquée : non seulement cette sensation, négative il est vrai, voire douloureuse, est une simple reconstruction(donc anodine, provisoire et sans danger), mais elle va même vous servir dans quelques instants…
Vous consacrez encore quelques instants à ressentir, revivre tout cela intensément : vous serez peut-être surpris par cette faculté inouïe de notre cerveau à « reconstruire » sur simple demande la nature de nos troubles. Vous pouvez aussi sentir apparaître une autre sensation complètement différente ou surajoutée à celle attendue (une douleur abdominale, un mal de tête, une nausée, etc…). Toujours serein, vous laissez venir, c’est votre système nerveux qui vous affiche le menu de votre mal-être…
3 – Quand vous êtes à l’apogée de ces sensations, vous allez tout simplement refaire… le chemin en sens contraire ! Votre cerveau a été capable de vous faire revivre votre problème, vous allez revenir progressivement dans l’état de relaxation précédent. Curieusement, après ce vécu, votre relâchement va peut-être vous paraître encore plus profond (c’est un peu le but !). Vous retrouvez progressivement un corps relâché, insensible, léger, et surtout une respiration à nouveau très lente et particulièrement apaisée. Vous prenez le temps de retrouver ce parfait retour au calme…
4 – C’est maintenant la dernière phase décisive de notre travail : celle de l’ASSOCIATION TROUBLE PHYSIQUE/TROUBLE MENTAL… Vous posez une dernière question à votre inconscient : « Quelle est l’image, la situation, l’évènement, qui s’associe spontanément, sans réfléchir, à mon trouble précédent ? ».
Vous allez certainement voir apparaître une personne, une scène vécue, une péripétie quelconque, souvent forcément négative, qui peut parfois surprendre par son caractère inattendu, voire incongru, ou tellement ancien, parfois « oublié » (la preuve que non !!…). Un accident physique, une rupture sentimentale, un problème de travail, un être disparu, une scène de l’enfance,… La liste n’est pas limitative. Là encore, ne soyez pas inquiet, ni même étonné : votre système nerveux essaie de vous « mettre en garde » contre un élément qui vous a peut-être marqué beaucoup plus que vous ne le croyez… Peut-être même avez-vous cru être arrivé à l’oublier ? Comme dit une très jolie chanson « On n’oublie jamais rien, on vit avec… ». Tout notre vécu est en nous, sur notre disque dur, et à part le syndrome décrit par le Dr Alzheimer, rien n’est jamais parvenu à effacer nos souvenirs… Tout au plus avons-nous réussi à les étouffer un temps, mais c’est raté, la preuve…
Cette phase est capitale : c’est le nœud psycho-somatique du problème !! Que fait-on maintenant ? On vit avec… on n’a pas d’autre choix que l’ACCEPTATION… La démarche ultime est extrêmement simple :
- Voilà donc mon trouble physique qui s’est tout à l’heure reconstitué.
- J’ai réussi à l’évacuer à nouveau en me relaxant. Je sais que je peux le maîtriser.
- Je connais maintenant la cause mentale de ce trouble.
- Je la fixe intensément, je laisse venir toutes les émotions qu’elle suscite…
- <Quoi qu’il arrive maintenant, je sais pourquoi je suis mal : j’ai apaisé tout à l’heure ma douleur physique, à présent je vais composer avec mon facteur émotionnel : il me perturbera de moins en moins, et je vais même pouvoir l’UTILISER POUR ME DETENDRE !
- >RIEN NE PEUT S’OPPOSER A MA RELAXATION, c’est moi qui décide ! Mon système nerveux est mon agent de renseignement (merci !) mais c’est MOI QUI GOUVERNE MON CORPS ET MOI SEUL !
- Je respire calmement, je me détends, mon esprit s’apaise de la même façon que ma douleur auparavant…
Voilà ! Relisez bien, plusieurs fois, le « mode d’emploi » de cette phase de relaxation: l’enchaînement est finalement simple, logique et facile à mettre en œuvre si l’on mémorise bien le cheminement pratique.
Cela n’est pas compliqué à effectuer, bien moins qu’il n’y paraît. Laissez se manifester vos troubles (peut-être avec le travail en découvrirez-vous d’autres…), ne cherchez pas à les éluder ni à aller faire autre chose pour les occulter : ils seront toujours là !
Laissez s’associer les images des copier-coller de votre système nerveux inconscient (il vous en servira certainement d’autres à son tour, une fois suivante…).
Laissez surtout S’EXPRIMER TOUTES VOS EMOTIONS : cela peut-être violent, d’autant plus qu’on ne s’y attendait pas… on n’imagine pas à quel point un facteur d’ordre émotionnel peut-être associé à nos troubles physiques : encore une fois, c’est la seule arme dont dispose notre cerveau pour nous mettre à l’abri (tout au moins le pense-t-il…) de la lésion.
Un exemple concret :
Sophie G., 20 ans, une de mes patientes, à chaque épreuve sportive, ressent des tensions abdominales, une « boule à l’estomac » et, bizarrement, voit réapparaître la douleur d’une ancienne blessure à la cuisse, qui se fait pourtant oublier tout le reste du temps, mais lui ruine régulièrement ses activités sportives, et de plus en plus, sans en comprendre aucune pathologie… C’est l’engrenage : « Je vais courir. Je ne me sens pas bien. Et cette douleur qui revient au plus mauvais moment. J’angoisse, j’ai mal, je vais manquer mon objectif ! Et voilà, ça remet ça…».
Première séance de relaxation : ressenti intense de la cuisse et de l’abdomen (et elle ne m’avait pourtant pas prévenu de ce dernier facteur), sensation de malaise très intense, pleurs, sueurs, troubles vagaux, puis retour sur commande à la normale… L’image devant ses yeux fermés d’une vieille femme, inconnue semble-t-il, aux cheveux blancs, avec une particularité pourtant importante : ses deux yeux… n’ont pas la même couleur… Elle tente de comprendre, inutilement. On se quitte la dessus, je lui conseille de travailler sur cette association a priori étrange…
Seconde séance : elle a incidemment parlé à sa maman de cette expérience avec moi. A l’évocation de cette vieille femme aux yeux bizarres, Maman est effarée : « Mais cette femme, c’est ta grand-mère, elle avait ces yeux-là ! » Sophie n’avait aucun souvenir de cette grand-mère, décédée alors qu’elle n’avait même pas trois ans. Elle qui la consolait, paraît-il, chaque fois qu’elle avait un gros chagrin, qu’elle s’était fait mal, en la prenant si fort dans ses bras… Sophie n’avait même pas eu le sentiment de l’avoir oubliée, et pour cause, elle n’en avait aucun souvenir conscient… Mais son inconscient, lui l’avait « photographiée », cette Mamie, et essayait bien de mettre Sophie en garde contre ce qui allait lui arriver à chaque épreuve sportive : « si tu te fais mal, personne ne pourra t’aider ! ». Mamie n’était pas là, et Sophie était perdue !!
Elle sait maintenant que tous ses troubles n’étaient que des avertissements, aujourd’hui éliminés (en 4 séances), le « deuil est fait » de cette grand-mère protectrice, et Sophie n’a plus mal au ventre, et encore moins à la cuisse, avant de s’élancer sur la piste… Cet exemple est spectaculaire, une multitude d’autres le sont moins, mais portent le même type de solution.
Vous serez surement étonnés de ce que vous pourrez vous aussi découvrir sur votre vécu, vos sensations, l’association des deux… Si on multiplie les ressentis physiques et les émotions que l’on a connues, il peut y avoir un travail aussi passionnant que réparateur… Des sensations, des images, du ressenti associé à du vécu… Votre système nerveux vous prévient : « Tu vas connaître une épreuve, tu l’appréhendes ? Souviens-toi de ce qu’il t’était arrivé, de ce que tu as mal ressenti quand tu t’es blessé, quand l’amour de ta vie s’en est allé, quand tu as connu l’échec… ». Des exemples fictifs au hasard, mais tout est possible dans notre inconscient pour nous éviter de reproduire des états de souffrance… Vous le savez maintenant, alors à vous de « jouer »…
Si vous découvrez toutefois des problèmes psycho-somatiques qui vous semblent difficiles à gérer seul, par vous-même, sachez bien sur que des praticiens sont là pour vous y aider (sophrologues, hypnothérapeutes, psycho-somaticiens,…) ou parlez-en à votre ostéopathe : nous, nous les connaissons, ces problèmes soi-disant physiques, souvent déroutants, mal gérés par notre mental qui fait ce qu’il peut…
Je vous conseille de travailler sur vous-mêmes, d’être à l’écoute de votre composante émotionnelle, et pas seulement de vos seuls troubles physiques, surtout si ces derniers vous paraissent curieusement rebelles, bizarrement récidivants, alors qu’on ne retrouve pas toujours la cause corporelle du moment…
NE PAS METTRE SURTOUT DU MENTAL PARTOUT, mais penser que le tout-physique serait trop simple chez l’Homme… Questions et commentaires sur vos expériences sont toujours les biens venus !
NOUS CONCLURONS UNE PROCHAINE FOIS, APRES QUE VOUS AYEZ PU VOUS ENTRAINER A VOUS FAIRE DU BIEN !!