Le nom doit bien vous dire quelque chose si vous suivez l’athlétisme depuis quelques années. Kim Collins, c’est ce sprinteur au gabarit petit et léger (1m73, 66kg) qui ne correspond pas aux « normes » habituelles de ces coureurs bodybuildés. Ceux qui jouent un rôle dès les starting-blocks pour impressionner, de vrais fauves.
Kim a aujourd’hui 38 ans, il est toujours en activité, ce qui est rare pour un sprinteur à haut niveau. Il est toujours en activité mais surtout il tient toujours le haut de l’affiche, et ça c’est exceptionnel ! Le 20 juillet dernier, il a encore amélioré son record sur 100m pour le porter à 9″96 !
Né le 5 avril 1976 à Saint Kitts-et-Nevis, deux petites îles entre la République Dominicaine et la Guadeloupe, il est depuis 1997 présent au niveau international. Malgré des débuts difficiles aux mondiaux d’Athènes (1997) et de Séville (1999), il se glisse en finale des JO de Sydney et termine 7è en 10″17. En 2001 aux Mondiaux d’Edmonton il décroche sa première médaille en terminant 3è du 200m en 20″20 (toujours son record actuel). Son record sur 100m qui tiendra 11 ans vient l’année suivante en 2002, où il réalisera plusieurs fois 9″98 ! Il est dans les 8 meilleurs du monde cette année là.
C’est surtout lors des Mondiaux 2003 au Stade de France où il va connaître sa consécration, tant sur un plan sportif que sur un plan médiatique. Bien qu’il y ait eu des prémices avec sa 2è place des mondiaux en salle sur 60m (derrière un certain Justin Gatlin), sa victoire sur 100m lors de ces mondiaux est retentissante. En 10″07 (vent nul, chrono relativement modeste) le public découvre ce gabarit léger et fin, opposé aux monstres musculeux des années 90. La « masse » n’est peut-être plus la règle ?
Malgré ses chronos « peu impressionnants » pour ces adversaires, il fait preuve d’une régularité exemplaire. Il sera 6è de la finale des JO d’Athènes en 2004 et 3è aux mondiaux d’Helsinki en 2005, sur 100m. Son manque de puissance est compensé par un départ très rapide et une fréquence gestuelle remarquable ! Ce qui lui permet encore une fois de décrocher une 2è place aux Mondiaux en salle sur 60m en 2008, à 32 ans. Bien qu’il privilégie le 100m, c’est sur le 200m qu’on le retrouve une nouvelle fois en finale aux JO de Pékin. Il sera 8è. L’année suivante à 33 ans, il pensera un temps à arrêter sa carrière, mais il abandonnera ensuite cette idée.
En 2011, il porte son record sur le 60m en salle à 6″50, meilleure performance mondiale de l’année ! Lors des Mondiaux de Daegu, à l’âge de 35 ans, il décroche une nouvelle médaille de bronze sur la distance, devenant le coureur médaillé le plus âgé sur 100m. Il ne sera pas présent lors des JO de Londres en 2012 à cause d’un conflit l’opposant à sa propre délégation. De même en 2013 pour les mondiaux de Moscou, où il aurait pu encore briller.
Car cette année, 11 ans après, il parvient à battre son record sur 100m pour le porter à 9″97 pour le meeting de Lausanne ! Le record des plus de 34 ans de Lindford Christie est d’abord égalé, puis battu ce 20 juillet dernier, où il réalise 9″96 au London Horse Guard Parade (voir vidéo ci dessous). Il est âgé de 38 ans ! Kim Collins vient également de battre ce 29 juillet son record national sur 60m : il est désormais de 6″48 ! C’est la 2è perf mondiale de la saison à égalité avec Jimmy Vicaut et Marvin Bracy.
Un sprinteur qui se bonifie avec l’âge est plutôt rare, et Kim Collins, à travers ses chronos et ses médailles a fait preuve d’une régularité et d’une longévité exceptionnelle ! Espérons au moins le voir jusqu’aux Mondiaux de Pékin en 2015. Pour l’heure, il tient la forme de sa vie.
Mathieu BERTOS
Photo : theislandjournal.wordpress.com
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