Quelques fois venir sur une course sans participer ça a du bon !
Un peu de relâche ne fait pas de mal et venir encourager les autres, c’est ça l’esprit sportif ! Il est vrai que certains d’entre nous n’arrivent pas à venir voir une course à laquelle ils participent. Il faut qu’ils fassent partie des « acteurs ». Mais sur une course, tout le monde est acteur !
Ce qui est drôle c’est que vous êtes beaucoup plus relâchés que d’habitude. Vous êtes le seul qui ne soit pas stressé par l’heure, alors que les coureurs aiment arriver en avance. Arrivés sur place, vite aux inscriptions ! Vous ne vous mêlez pas à la foule mais immanquablement les coureurs vous reconnaissent. Et même si vous êtes habillés en « jean/t-shirt », vous avez droit à la question… : » Mais, tu cours pas…? »
Et non, aujourd’hui vous ne courrez pas ! Ça étonne toujours ça. » Tu es blessé, mais pourquoi, ça va pas ? « . Non, cette fois vous êtes spectateur !! (c’est si étonnant que ça?). Intérieurement il y en a bien qui doivent se dire que c’est cool finalement car ils gagnent une place dans la catégorie, d’habitude vous êtes devant ! Une fois que vous avez répondu à 18 personnes que vous ne courrez pas, que tout allait bien, que vous n’êtes pas blessés (la prochaine fois, il faudra mettre l’appareil photo autour du cou pour vraiment faire touriste chinois !), vous vous transformez en porte-manteau et gardien de clés de voiture ! Bon, vous le faites sans problèmes car d’habitude ça vous est bien pratique quand même !
Les gens partent faire leur footing d’échauffement. Vous en trouvez toujours un qui a déjà commencé sa course et qui court déjà à fond ! Vous avez ceux qui s’échauffent à peine, juste après avoir passé de la pommade pour les jambes. Puis vient l’heure du départ avec les fameuses accélérations, et le départ est lancé, les voici lâchés dans la nature. Quand vous êtes dans une petite course de campagne, vous le remarquez vite. La bande son « comité des fêtes » et les titres du grand Patrick Sebastien tournent en boucle : » ah qu’est c’qu’on est serré, au fond de cette boîteuuu, chantent les sardineuu… » (on va arrêter là le massacre). D’ailleurs, le DJ est un des rares à s’éclater là dessus, encore enivré par la fiesta de la veille. Bon, vous faites 5 min à pied pour rejoindre le croisement où les coureurs passent. Vous êtes peu à cet endroit là et les coureurs apprécient les encouragements ! En courant, on est à fond, on ne distingue pas toujours les personnes ou les mots qui nous sont lancés, mais on apprécie toujours d’être soutenu.
Puis direction l’arrivée, où les coureurs défilent un à un. Certains attrapent la main de leur enfant pour franchir la ligne avec eux. D’autres font le boulot jusqu’au bout en contrôlant le chrono, où arrivent main dans la main. Puis il y a les arrivées au sprint. Ah, même pour la 78è place, on ne supporte pas de se faire passer devant !! Les finish de certains sont impressionnants ! La vitesse de fin est 2 fois supérieure à la vitesse de croisière, la détermination se lit sur les visages… Oui, on peut avoir l’esprit de compétition même à la fin du peloton et sans avoir rien à gagner au bout ! Sinon pour le dépassement de soi, le jeu de l’effort.
Vient le débrief avec les coureurs sur le parcours, leur gestion de course. C’est intéressant de savoir comment chacun a vécu son effort ! Vous, vous êtes là à écouter et à appuyer leur impression, puisque vous avez vu le déroulement, l’attitude de chacun à leur passage. C’est vrai que quelques fois après coup, on se dit qu’on l’aurait bien fait celle-là. Mais non, c’est bien de se reposer aussi et de voir l’envers du décors ! Reposer ses jambes, reposer son esprit, se nourrir de ces moments jusqu’à ce que ce soit le votre.
Mathieu BERTOS