Cette année, c’était décidé, je ferai un trail long avec du dénivelé… Enfin ce que j’appelais moi un trail long est en réalité un trail court pour la fédé ! 😉 Toujours est-il que pour un premier, je ne savais pas trop dans quoi je me lançais et surtout comment j’allais récupérer, j’avais donc opté pour un trail en juillet. Le choix c’était donc porter sur l’Aquaterra dans les montagnes auvergnates. Au menu : 100, 65, 40, 20, 10 et 5 km. Le 40km avec 2000m de dénivelé positif semble tout à fait correspondre à mon envie… Banco ! Antho (mon bien-aimé) est partant pour l’aventure et une fois n’est pas coutume, ce n’est pas avec les copains du club que je me déplacerai mais avec des amis/collègues.
Le départ de la course étant prévu à 8h samedi 12 juillet sur le barrage de Bort-les-Orgues, nous décidons donc de partir le vendredi en milieu de matinée. Un au revoir un peu pinçant au moment de se séparer des enfant (Corentin 10 ans, Maïa 19 mois), c’est la première fois qu’ils ne seront pas là pour m’attendre à l’arrivée… mais bon aussi excitée à l’idée de découvrir ses beaux sentiers et surtout de voir si je suis bien préparée et si je suis bien taillée pour ce genre d’épopée… Bref, nous voilà partis pour un peu plus de 5h de route ! Nous récupérons tout d’abord Pierre-Yves et sa petite amie Fanny au Mans et à peine ont-ils mis le pied dans la voiture que la conversation va bon train. Ensuite, sur l’autoroute, nous rejoindrons Christophe et Philippe, mes deux collègues. Arrivés à Bort-les-Orgues, sur la place Marmontel, nous récupérons nos dossards, nous nous imprégnons de l’ambiance, discutons un peu avec les bénévoles afin de bien se caler sur l’organisation des différentes navettes (à la fois pour le départ et l’arrivée). Nous sommes tous détendus et l’atmosphère est à la plaisanterie. Une petite promenade en voiture afin de repérer quelques lieux puis un voyage tortueux dans la campagne/montagne pour rejoindre notre chambre d’hôtes où nous serons accueillis comme des rois.
Le jour J est arrivé et même si la nuit fut relativement courte et donc pas vraiment réparatrice, quand le réveil sonne à 4h45, je suis au taquet ! Petit-déjeuner à base de pâtes, de gruyère et surtout d’ail… ce qui ne manque pas d’alimenter la conversation de bon matin… ;-). 5h30, je vais finir de préparer mes affaires et j’en suis toujours au même dilemme : camelback ou porte-bidons ? De toute façon, je n’aime ni l’un, ni l’autre…venant de la route, je n’ai pas l’habitude de courir avec ce genre de matériel… (ça s’avèrera d’ailleurs encore flagrant pendant la course) mais c’est obligatoire je dois emmener un litre d’eau sur moi ! Je demande à Antho ce qu’il en pense mais il sait que de toute façon, je n’en ferai qu’à ma tête… Enfin, nous jetons à nouveau un œil sur le profil et des ravitaillements sont prévus tous les 5km quasiment et en plus la poche pour mettre mes gels et mes abricots est plus grande sur le porte-bidons alors c’est lui que j’emporterai.
Mes affaires sont prêtes : maillot de club avec petite manche, les manchettes, ma jupe short, mes boosters élite, mes mizuno wave ascend. Départ du gîte avec toute la petite troupe à 6h40. Tout le monde a hâte, même si l’ambiance est décontractée et toujours aussi enthousiaste, le stress est un peu palpable. Arrivés dans le centre de Bort-les-Orgues, Philippe, Pierre-Yves, Christophe, Antho et moi devons prendre une navette pour rallier le départ des 40km. Fanny fera, elle, le trail de 10km. Vers 7h30, nous arrivons sur le barrage. Avec Antho, nous faisons quelques foulées pour nous échauffer et déjà je m’aperçois que mon porte-bidon me gêne, les bidons bougent et sautent à chacune de mes foulées. Je les fixe donc avec des épingles à nourrice. Je n’aime pas ça, ça me stresse un peu. Enfin tout semble être rentré dans l’ordre. Un petit coin trouvé pour assouvir un petit besoin naturel… bah oui parce que bon avant une course, je dois y aller 10 fois en à peine 1h… 5’ avant le départ, je rejoins tout le monde sur la ligne, encore quelques petites blagues, une petite chorégraphie de zumba est proposée en guise d’échauffement, une petite photo pour garder un souvenir, un bisou, un « bonne course » et un « je t’aime » avec mon chéri, une petite tape avec les amis et ça y est, c’est parti…
Sur la ligne de départ, j’avais pris le temps de regarder les féminines. Nous sommes a priori une quinzaine. Nous nous élançons du barrage sur le bitume sur environ 200m et tout de suite nous tournons à gauche dans les bois. Aux vues du profil et de ce que nous a annoncé l’organisatrice, les 5 premiers kilomètres sont plutôt roulants, sur les 40km seul 7km sont balisés à l’année, le reste a été créé par l’organisation, de ce fait le parcours est essentiellement en single track. Dès le début nous nous retrouvons donc dans des sentiers boisés où nous apercevons le lac en contre bas à gauche. Je me sens bien. Je suis partie en tête chez les féminines mais à une allure qui me semble tout à fait adaptée à mon potentiel, Antho est devant et mes autres camarades derrière. C’est un chemin plutôt étroit et technique, ça monte et ça descend sur des petites portions. J’aime beaucoup ce terrain mais déjà je me dis que contrairement à ce que j’avais vu sur le profil, ce n’est pas aussi plat que je le pensais… mais pas de souci, je me sens bien alors on verra plus tard ce que ça donnera…
5 kilomètres sont déjà passés et là mon borde-bidons commence à descendre, il me gêne. Je tente de le resserrer mais impossible… Je ne peux pas tirer sur la sangle puisque j’ai mis des épingles à nourrice un peu partout ! Je ne veux pas m’arrêter pour ça alors je poursuis ma course en réduisant l’allure, je commence à m’énerver et oup’s j’ai manqué de tomber… heureusement c’était un chemin herbeux plutôt large. Au bout de quelques minutes, j’arrive à le remettre correctement sans vraiment savoir comment… en fait j’ai tiré tellement fort que j’ai arraché les épingles sans m’en rendre compte ! Me voilà repartie avec une foulée plutôt efficace et je me force à penser à autre chose. Nous arrivons au Château de Val et je me rappelle que le profil indiquait que la première grosse montée allait bientôt arriver. Effectivement, la première grosse difficulté arrive, je ne m’inquiète pas, je cours petites foulées au début mais quand la pente commence à se faire plus raide, je me mets à marcher. Je commence à bien m’hydrater, j’avais déjà d’ailleurs bu quelques gorgées avant… je ne veux surtout pas revivre l’expérience du trail d’Erquy où j’avais terminé en hypo car je n’avais rien mangé pendant les 34km et bu qu’à partir du 15ème! Je pense à bien ventiler pendant la montée et sur la fin de la montée, j’appuie sur les cuisses avec mes mains. Première montée plutôt bien négociée, je n’arrive pas entamée là-haut, j’arrive d’ailleurs à relancer correctement. Après cette montée, il y a une portion de plat ce qui me rassure un peu car en regardant le profil j’avais un peu peur que ce ne soit que montées, descentes… Ce qui ne tarde pas à arriver. Et voilà une nouvelle montée d’environ 2km pour atteindre le 10ème. Quelques coureurs me doublent, je me prends au jeu de les compter : 1,2,3 puis j’en redouble 1 lorsque ça redescend un peu puis ça remonte… beaucoup… ils repassent. Bref on fait le yoyo. Arrivée un peu avant le 10ème, je prends un gel et m’hydrate bien. Je n’ai pas faim mais tant pis il faut manger… ça va ça passe pas trop mal ! C’est la première fois que je prends ce genre de produits !!! Ah oui j’avais oublié de vous dire que je n’avais pas pu m’arrêter au premier ravitaillement… le monsieur était un peu à la bourre… il commençait tout juste à sortir les packs de boissons de son coffre au moment de notre passage !
Je poursuis donc ma route ou plutôt mon chemin… Les sentiers sont vraiment très sympas. Je trouve ça à la fois un peu effrayant ou plutôt quelque peu dangereux de courir sur des sentiers en single track, c’est aussi un peu traumatisant car tout est en dévers ce n’est donc pas simple pour trouver les appuis et un manque de lucidité et on peut se retrouver 10 mètres plus bas en dévalant la mauvaise pente… Alors c’est vrai qu’au début, j’avais un peu de mal à me lâcher et puis finalement je me suis prise au jeu et limite je m’entendais dire : « youhou » dans les descentes… Nous alternons donc sur cette partie sur des montées et des descentes où je commence à avoir un léger coup de mou (environ 15ème km), je me dis que j’aimerai bien que Pierre-Yves arrivent à ma hauteur et que nous fassions un petit bout de chemin ensemble. Et c’est à peu près à ce moment là dans une grande prairie que deux jeunes hommes me rejoignent… Stéphane et Erwan qui prennent sympathiquement de mes nouvelles et qui me comparent à Laura Ingalls dans la petite maison dans la prairie… Nous échangeons un peu ensemble et ça me redonne la pêche, j’en profite donc pour relancer, c’est plutôt plat, nous sommes à 12,5 à l’heure sur cette portion. Même si j’aime faire la causette en temps normal, je sais qu’en course je préfère rester concentrée alors je me contente de les écouter… Et chouette alors, quelques petits kilomètres plus loin, j’aperçois Pierre-Yves. Je prends de ces nouvelles, il a mal derrière la cuisse… mince alors ! J’espère que ça ira pour lui… Nous faisons un bout de chemin ensemble, nous traversons des ruisseaux et passons dans un endroit insolite sous un pont d’à peine plus d’un mètre de haut. Avant d’arriver au ravitaillement de la mi-course, nous avons encore une belle montée, je suis obligée de marcher sur certaine portion et de bien appuyer sur mes cuisses et en même temps je reprends un gel et m’hydrate bien. Pierre-Yves est sur mes talons, je sens qu’il est plutôt bien dans la montée et moi je peine un peu. Mais je me donne du courage en me disant que je suis en tête et que j’ai envie que mes enfants et mes proches soient fiers de moi alors un peu avant la fin de la montée, je me remets à courir et je relance.
Arrivée au ravitaillement, il y a beaucoup de monde, nous sommes sur le même parcours que les traileurs des 100 et des 65km et les randonneurs. Je m’arrête, je salue les bénévoles mais je ne m’attarde pas trop. Je remplis mes 4 bidons que j’ai vidés. Je suis prête à repartir, je regarde la table et prends au vol un quartier d’orange… ce qui me donnera la nausée 4 foulées plus tard ! Mais je repars quand même avec un petit haut de cœur qui passera assez rapidement. Pierre-Yves repart sur mes talons et Erwan vient me faire la conversation, Stéphane n’est plus à l’horizon. Je luis dis que je commence à avoir mal un peu derrière les cuisses mais que je me sens plutôt bien. Nous savons tous les deux que cette deuxième partie va être longue car les pentes vont être beaucoup plus raides. Nous nous retrouvons d’ailleurs très vite à monter. Dès que le chemin s’élève Erwan me passe et deux hommes l’un avec des bâtons et l’autre sans qui trottinent me paraissent impressionnants dans les montées mais pendant cette ascension de plus de 2km dans des petits chemins boisés, il y a également quelques descentes courtes qui me permettent de remonter sur eux… Lors de cette ascension, je retrouverai Erwan allongé sur le bas côté victime de crampes… après avoir pris de ses nouvelles et m’être assurée qu’il n’avait pas besoin d’assistance, j’ai poursuivi ma route. Je m’hydrate de plus en plus, je commence à regarder de plus en plus ma montre pour regarder les kilomètres. Je me retrouve assez régulièrement seule dans des portions assez dangereuses surtout les descentes et aussi les passages de rivière où parfois il faut escalader des rondins, se tenir à une corde, passer sur des rochers autant d’obstacles qui rendent cette course encore plus belle.
J’arrive au 30ème km et là la plus grosse difficulté m’attend. Elle va monter quasiment 2km. Je reprends un gel et bois beaucoup, j’ai les cuisses qui brûlent, j’ai mal dans les fessiers. Je marche à petits pas. Je remonte sur des athlètes du 100 ou du 65, je ne sais pas trop dans quelle course ils sont. Je sens la fatigue qui monte… mais je suis toujours en tête alors je me dis que je n’ai pas le droit de lâcher mais là la pente est vraiment raide, j’ai envie de m’arrêter, je me redresse pour prendre de l’air, j’ai l’impression que je ne vais jamais pouvoir repartir et là un traileur du 65km m’encourage en me rappelant que je suis la première féminine et que je suis même dans les 20 premières du scratch, que c’est énorme ce que je fais… Il me pousse un peu pour m’aider à franchir ce qui devient pour moi un mur ! Ses paroles me stimulent, je le remercie vivement et même si mes jambes me semblent peser très lourd, je repars de suite à l’amorce d’une toute petite descente et me sens plus motivée que jamais. Et là, de nouveau la pente s’élève mais à mon grand bonheur je crois apercevoir au loin le maillot d’Antho… Je ne l’ai jamais vu depuis le départ. Il va plus vite que moi dans la montée, je ne veux pas crier, je me dis que je le rattraperai dans la descente. Je lâche rien dans cette montée et je relance en-haut. Le ravitaillement arrive très vite et c’est là qu’on se rejoint. Antho a l’air étonné de me voir là. Il me félicite et m’encourage. Il a été victime de crampes au 24ème km et il a toujours mal derrière la cuisse, les descentes sont donc compliquées pour lui. Je fais le plein d’eau dans mes bidons… bah oui j’ai déjà tout bu ! Antho repart quelques mètres avant moi. Je reviens très vite sur lui dans la descente. Nous discutons un peu enfin Antho me parle et moi j’acquiesce !
Je lui prends donc du terrain dans les descentes et il revient sur moi dans les montées comme les deux messieurs l’un avec les bâtons et l’autre sans… Ils sont toujours là et ils sont d’ailleurs au top, dès qu’ils m’entendent dans les descentes, ils m’encouragent et se mettent sur le côté pour me laisser passer car nous sommes toujours sur des sentiers en single track… J’ai retrouvé mes jambes, ça m’a bien boosté de retrouver Antho et puis il m’a aidé car j’ai encore eu un souci avec mon porte-bidons qui s’est de nouveau desserré et n’ayant plus trop de force, il a dû m’aider à tirer sur la sangle. Nous avons passé le 35ème km, je suis toujours en tête et je crois me souvenir que les montées sont quasiment terminées. Je prends mon dernier gel, appelé coup de fouet… j’espère qu’il portera bien son nom ! Je prends de plus en plus de plaisir dans les descentes et surtout les parties un peu techniques où le devers est prononcé, un passage de rivière particulièrement rocheux se présente à nous, ce n’est pas le premier, je me lance donc assez allègrement. Antho me suit à une cinquantaine de mètres. C’est alors que je glisse sur le rocher, que je me retrouve la tête en contre-bas, le pied coincé dans un rocher. Je m’aperçois alors que je suis dans une cascade et que si mon pied lâche, je vais glisser dans le fond… Je commence à crier, le traileur qui était devant moi vient à ma rescousse et Antho dévale la pente car il a vu la chute et a eu particulièrement peur. Plus de peur que de mal, il me ressorte sans trop de difficultés mais la reprise est un peu laborieuse, j’ai un peu mal à la fesse gauche et la suite du parcours est parsemée de rocher. J’ai du mal à me remettre à trottiner, j’ai peur de glisser et Antho est un peu inquiet et ne cesse de me dire : « attention ! Prends ton temps ! ».
Après quelques minutes, je retrouve mes sensations et me remets à courir. Il me reste à peine 4km mais malheureusement les montées ne sont pas terminées, il y en a encore une qui va durer plus d’un km. Le début se passe plutôt bien, Antho est toujours avec moi. Il me parle de l’arrivée et envisage que nous passions la ligne ensemble. Je vous avoue que je me vois déjà lever les bras… mais quelques mètres plus loin, la pente s’est raidie et mes jambes avec… mes cuisses brûlent et Antho m’informe qu’une féminine arrive, il dit ne pas savoir sur quelle course elle est mais dans ma tête je comprends très vite qu’elle ne peut pas être sur le 65 ou le 100, elle n’aurait pas pu revenir sur moi ! J’essaie d’accélérer mais c’est dur, il y a des virages en lacets alors pour aller plus vite, je veux couper le virage et monter tout droit sauf que mes pieds glissent et que je me retrouve allongée de tout mon long… la classe !!! Je reprends donc le virage et c’est à ce moment qu’elle me dépasse, elle m’encourage et me dit d’accrocher mais je suis dépitée, j’ai l’impression qu’elle est toute fraîche, je me dis qu’elle n’a jamais pu faire les 40km… Bref, je suis vraiment dégoûtée qu’elle me double et en plus elle me dépose littéralement. La suite de l’ascension va être un vrai calvaire. Les cuissots brûlent, je n’ai plus de force dans les jambes, le souffle court, je suis un peu démotivée, je m’arrête 2’’ dans la montée. Antho tente de me pousser un peu mais c’est dur pour lui aussi mais il m’encourage. La motivation revient… Deuxième c’est pas si mal pour une telle course et puis il manquerait plus que la 3ème revienne ! Je me remobilise et me reconcentre. Je sors de ce bois et je relance, je laisse Antho qui semble souffrir un peu. Je fais la descente, je lâche rien. Je retrouve même du plaisir… mais je ne retrouverai pas la première ! Je franchis la ligne d’arrivée en 5h07, une minute derrière la première. C’est si peu après 40km mais c’est suffisant pour ne pas monter sur la plus haute marche !!! Qu’importe la frustration passée, je suis heureuse de voir mon homme et mes amis arriver, d’avoir découvert une nouvelle contrée, d’avoir rencontré des gens et échangé autour d’une passion, de m’être surpassée et surtout de m’être amusée pendant cette épopée… Je n’ai qu’une hâte : recommencer ! Et puis finir 24ème du scratch sur 130 engagés je crois que si on me l’avait dit avant la course j’aurai signé !
Merci aux bénévoles, c’était une belle organisation et surtout bravo à Pierre-Yves, Tof (pour son premier dossard en course à pied), Phi, Fanny et mes compères de route Erwan et Stéphane et un bravo et un merci tout particulier à Antho mon bien-aimé !
Peggy SEIGNEURAY
les résultats du Trail AQUATERRA 2014 :
Aquaterra 21Kms
Aquaterra 107Kms
Aquaterra 10Kms
Aquaterra 65Kms
Aquaterra 40Kms
Aquaterra 5Kms