Cette 4ème édition du Dodo Trail a rassemblé 1300 coureurs ce 13 juillet dernier.
Un beau plateau au départ du X-treme Dodo trail, la course reine (50 km, 3 500m de dénivelé), avec la participation de deux traileurs qui ont marqué la saison dernière : Ricky Lightfoot, le champion du monde 2013-2014 qui remporte cette 4ème édition du Dodo Trail, et Xavier Thevenard, le vainqueur de l’Ultra-Trail du Mont Blanc 2013, qui termine 9ème. Déçu, Xavier se livre dans cette interview.
Tu termines 9ème de l’Xtreme Dodo Trail, comment s’est passée ta course ?
Pas de sensations, pas de jambes… J’avais dans l’idée de faire une bonne course et d’essayer de jouer devant avec Ricky. Ça ne s’est pas passé comme je le voulais, j’ai donc pris la course comme une séance d’entrainement. Voir l’ensemble du parcours aura été ma satisfaction de la journée. Et mes sensations ma déception !
L’an dernier tu avais été contraint à l’abandon à mi-parcours, cette année tu l’as découvert dans son intégralité, peux-tu nous en parler ?
D’une manière générale le parcours est hyper technique. C’est des choses qu’on ne rencontre pas sur le continent. Les organisateurs n’ont pas froid aux yeux de lancer 1 300 personnes sur un tracé aussi escarpé. Il faut être hyper vigilant où on pose les pieds, il faut baisser la tête dans la jungle… Celui qui manque de lucidité ou qui est un peu dans le gaz peu vraiment se faire mal ! Quand tu commences à marcher dans les descentes, c’est que c’est vraiment exigeant ! Je pense que ça plairait à Killian…
Tu as remporté l’UTMB l’an dernier, tu seras au départ du Grand Raid de la Réunion en octobre… Pour certains coureurs les distances de ces courses paraissent folles. Comment s’y prépare-t-on ?
Il y a toute la préparation physique qui se fait en amont, et aussi la préparation mentale. Des courses comme ça, il faut être prêt un an à l’avance, se dire que ce jour-là on va courir 170 km. Ce n’est pas des courses qu’on décide de faire au dernier moment. Il ne faut pas voir dans la globalité la distance et le dénivelé. Il faut prendre morceau par morceau : se dire c’est ici et maintenant, je suis dans cette bosse, ensuite c’est autre chose, peut être que ça ira mieux. Il ne faut pas faire la course contre les autres mais contre soi-même. Contrairement aux autres courses, il ne faut pas réfléchir au résultat mais à ce qu’il faut faire : savoir si dans telle ascension il faut marcher ou pas pour s’économiser, savoir ce qu’on va prendre au ravito pour s’alimenter, etc…
Tu es très carré sur ton alimentation, quels conseils peux-tu donner aux traileurs ?
D’une manière générale, un truc qu’on oublie souvent et qui est vraiment pas mal, c’est au niveau de la récupération, dans les 30 mn qui suivent l’effort, prendre une boisson protéinée à base d’acides aminés. C’est une chose non négligeable pour reconstruire le muscle au plus vite. La fenêtre métabolique ne dure que 30 mn, donc il ne faut pas la louper. Et manger du riz ou des pommes de terre durant cette même, pour reconstituer les stocks de glycogène. Perso je privilégie la pomme de terre parce que c’est hyper alcalin. Et contrairement à ce qu’on croit, la bière en récup, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux… C’est une légende ! L’alcool bloque la sécrétion de testostérone, donc non seulement on ne récupère pas, mais cela empire le phénomène.
Le Dodo trail, une course à faire ?
Celui qui aime les parcours techniques va y trouver son compte ! Lorsqu’on raconte oralement un parcours à quelqu’un, la personne a en tête les images de ce qu’elle a déjà connu dans le genre. Mais le Dodo c’est vraiment une autre dimension, il faut le voir pour le croire ! C’est le parcours du combattant, je pense que ça peut plaire à ce qui font les frappadingues et autres courses du genre !
Propos recueillis par Stéphane GIORDANENGO
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