On le sait désormais, on vit plus longtemps qu’avant. Même s’il se dit que la courbe de l’âge arrête de grandir. Ce qui est sûr, c’est que l’on vit surtout en meilleure santé dans les âges avancés. La connaissance sur la santé, les soins participent à cela. Côté sport, nous pouvons rajouter le matériel et les équipements qui permettent de pratiquer plus longtemps ou dans des conditions plus dures tout en étant toujours plus ou moins protégés, et ceci est assez visible en trail. Rajoutons les connaissances en entraînement, plus calibrée que ce que l’on pouvait faire autrefois…
Vous remarquerez de plus en plus dans les pelotons le nombre grandissant de vétérans. Plutôt logique si la population vieillit… Mais c’est surtout de voir les performances qu’ils accomplissent. Bien sûr on peut toujours s’en tenir au bilan national et aux records pour vérifier les performances. L’autre fois sur un 10km j’ai croisé deux coureurs qui m’ont bluffé… Le 1er V3 (60-69ans) en moins de 37min avec un vent… c’était tout simplement le champion de France de la spécialité ! Sur une autre course, une V5…. oui, V5, ça fait 80 ans ! … La dame a couru en moins de 56min !! Admirable.
Admirable de voir à cet âge-là de telles performances, signe d’une santé physique vraiment bonne, mais admirable aussi de voir encore la passion, l’effort et le dépassement de soi. Avez-vous vu ce week-end le coureur de 82 ans finisher du marathon du Mont-Blanc ? Les victoires de Marco Olmo passé 50 ans ? J’ai encore vu ce week-end un coureur de 61 ans terminer 7e d’un 15km à 16kmH de moyenne, qui s’est inscrit en V2. » A mon âge, il n’y a plus trop de compétiteurs, alors je m’inscris dans la catégorie en dessous, car j’aime me bagarrer ! ». En discutant avec des coureurs vétérans, on peut remarquer que ceux qui sont encore performants à cet âge-là sont d’anciens champions, qui sur leurs grandes qualités et leur passion ont réussi à maintenir un niveau toujours très bon, ou alors des coureurs qui s’y sont mis sur le tard (35-45 ans) et qui ne sont pas usés par les années. Les autres ont souvent des pépins de santé (arthrose, usure physique) car ils ont fait beaucoup de sport depuis jeune et ont beaucoup demandé à leur corps.
» Aujourd’hui, on s’entraîne plus intelligemment » , m’a dit l’un d’entre eux. » Avant on pensait que plus on en faisait, mieux c’était. On faisait des kilomètres et des kilomètres, des footings à 15kmH… Maintenant on cible mieux les quantités, les allures, il y a le cardio etc… on a plus de connaissances « . On remarque tout ça et on admire… On se dit souvent qu’on aimerait bien être en aussi bonne santé à cet-âge là ! On verra dans quelques années. En course sur route on a déjà du recul sur les effets de la pratique, mais pas encore en trail. Si les terrains sont souvent plus souples, ces épreuves d’endurance, ces pentes descendues sur des terrains instables (et toutes ces tendinites et entorses…) on verra comment le corps des traileurs (de plus en plus jeunes) réagit dans le temps. On sait que de toute façon, faire du sport est bon pour la santé, mais sans doute pas les excès.
En tout cas, on a toujours à apprendre des « vétérans ». S’ils n’ont pas appris dans les livres ils ont appris par le vécu de la pratique. Il y a des choses qui ont été éprouvées, vues, vécues, ressenties. Les sensations, la gestion de son corps, la gestion tactique ! Plein de choses ! Et que c’est bon d’entendre comment ça se passait autrefois, avec des moyens bien plus simples…les récits de course…
Bon, vieillir, on n’y peut rien… mais restez jeune dans votre tête le plus longtemps possible!
Mathieu BERTOS
Photo : Trail Session