Un goût d’inachevé pour Manu l’an dernier, qui se voit obligé d’abandonner l’Ultra Trail du Lavaredo à cause de douleurs au tendon d’achille. Mais une expérience extraordinaire pour moi qui découvre les plaisirs des trails longs montagneux et rentre à la maison avec un joli trophée pour une 3ème place sur le Cortina Trail. Malgré un bilan en demi-teinte donc, nous découvrons en 2013, un événement extrêmement bien organisé avec un parcours et des paysages exceptionnellement beaux. Sans hésiter, The North Face Lavaredo Ultra Trail, sera cochée sur notre calendrier 2014 ! Une revanche à prendre pour Manu et une belle course en préparation de la CCC pour moi.
Après une semaine bien remplie et un beau challenge partagé avec ASICS à l’occasion de « Outrun The Sun », la fatigue est là, mais le bonheur de retrouver ce superbe massif des Dolomites nous remotive très rapidement ! Les valises à peine déballées au retour de Chamonix, les voici refaites quelques jours plus tard pour un long voyage en voiture vers Cortina d’Ampezzo. Manu prendra le départ de l’Ultra Trail le vendredi soir à 23h pour 119km (5850D+) et pour part je choisis de rester raisonnable et de prendre le départ le lendemain à 8h pour le Cortina Trail (47,5km et 2650D+).
Après plus de 10h de voiture, nous arrivons à destination et retrouvons Denis, Ludo, Carole, Kirtap et sa famille, ainsi que d’autres coureurs français, pour la conférence de presse le jeudi soir à 18h. La météo est loin d’être extraordinaire, mais cette année, le parcours original sera conservé (pour rappel, les parcours de l’édition 2013 avaient été raccourcis à cause des mauvaises conditions météos), chouette ! On nous annonce quelques passages difficiles mais a priori, ça reste praticable. Un simple footing de décrassage jeudi soir me fait prendre conscience de la chance que j’ai d’être ici : c’est incroyablement beau et ça donne franchement envie de grimper là haut !
Manu fractionne la journée du vendredi en plusieurs siestes pour pouvoir encaisser au mieux la nuit prochaine qu’il va devoir passer dans la montagne … Quand la nuit tombe, c’est déjà l’heure de rejoindre la ligne de départ. Le plateau est relevé encore cette année, le massif des Dolomites attire des athlètes du monde entier. L’ultra intègre l’Ultra Trail Word Tour, une raison de plus de vouloir s’aligner sur la longue distance. Parmi les meilleurs : Rory Bosio, Francesca Canepa, Simona Morbelli, Anton Krupicka, Mike Foote, Freddy Thevenin, les français : Antoine Guillon, Christophe Le Saux, les frères Camus, Cyril Cointre, Patrick Bohard … Manu a tout de même sa place dans tout ça. Moi j’y crois en tout cas ! Je lui transmets le maximum de mon énergie positive avant de le laisser s’échapper vers la ligne de départ et de le voir ensuite disparaître avec le peloton de tête vers les sentiers noirs autour de Cortina. Il est 23h10. Même si je n’ai pas sommeil du tout, je me jette sous la couette avec un réveil programmé à 4h55.
Impossible de fermer l’oeil de la nuit, je pense à Manu qui se bat quelque part là haut sur les sommets … D’ailleurs je tente de prendre des nouvelles dès le saut du lit. Carole, qui fait l’assistance de Kirtap, répond rapidement à mes questionnements (un grand merci à elle) : Manu a abandonné au km48 … Oh non ! Que s’est il passé ? Il n’est pas blessé au moins ? Elle me rassure, tout va bien, il est au chaud et va se faire ramener bientôt. Je suis triste pour lui, j’ai hâte de le retrouver pour le consoler, mais l’heure tourne et je dois malgré tout me concentrer et surtout me préparer pour mon départ à 8h. Avec un peu de chance, Manu sera en bas avant que je parte. Banco, vers 6h30, il frappe à la porte de la chambre d’hôtel et prend la décision de suivre ma course en voiture pour m’encourager sur quelques points de passage accessibles. Je sais que ça va me faire du bien de l’avoir à mes côtés …
7h55, 1000 inscrits annoncés sur le Cortina Trail, ça donne une belle rangée de coureurs derrière la ligne ! La féminine qui m’a battu l’an dernier faisait partie des participants annoncés, mais je ne la trouve pas. On se retrouvera peut être quelque part sur le parcours. La musique de départ est lancée, le compte à rebours est donné, et au « 0 », nous voilà partis pour une belle balade de 47,5km avec quelques sommets à avaler … J’ai l’impression que tout le monde part plutôt prudemment, j’accroche la tête de course sur les premiers mètres sans avoir le sentiment d’être au delà de mon rythme habituel (mais quand je fais le bilan après course en analysant sur Movescount, j’admets que je me suis un peu emballée quand même !). 500m après le départ, Manu est forcément surpris de me voir avec le groupe de tête mais je lui fais comprendre que ça va. Progressivement, le peloton s’étire et je vois les gars s’échapper vers les premiers dénivelés. Une féminine me double, je la laisse prendre les devants. Ça grimpe doucement mais sûrement ! On quitte le bitume et la vallée de Cortina pour s’échapper vers les sentiers en sous bois et démarrer l’ascension vers le premier sommet. J’avais enregistré : une première montée de 7km et plus de 500mD+. Abrupte au démarrage, elle se fait bien en courant jusqu’en haut. Petites foulées, concentrée sur la respiration, je garde la première féminine en vue. Pas de difficultés particulières au sol, le sentier est large et propre, il fait bon, même chaud, j’ai le front qui transpire à grosses gouttes. Bon, et bien, voilà une bonne mise en jambe de faite !
Déjà presque 45′ de course. Environ 2km de faux plat descendant nous permet de souffler et de relancer une fois cette première bosse de 7km passée. J’en profite pour bien boire et, même si je n’ai pas faim du tout, j’avale une demi barre à l’amande (qui me donne direct la nausée !). C’est déjà magnifique ici, et bien agréable de courir sur ces sentiers souples en balcon. Un kilomètre de descente abrupte nous permet de quitter les bois pour redescendre à 1500m en fond de vallée et poursuivre la course dans un endroit improbable entre ces grandes montagnes. On se sent vraiment tout tout petit ici … Sur un sol complètement instable rempli de petites pierres ressemblants à des galets, nous longeons une rivière (qui ressemble plus à un torrent) et (Ô joie!), nous voilà contraints de se mouiller jusqu’aux cuisses pour la traverser. Impec, l’eau est gelée et nous allons devoir faire les 36km restants avec les chaussettes trempées. Et hop, un second passage puis un 3ème dans l’eau glacée. Nous rejoignons les coureurs de l’ultra et doublons quelques coureurs qui semblent bien fatigués. Je reconnais François Faivre du team Lafuma. Je le passe en l’encourageant du mieux possible (je prends conscience qu’ils ont passé la nuit dehors à courir les pauvres …). Un refuge, des signaleurs, c’est le premier point d’eau. Je m’arrête 3 secondes pour remplir mon bidon et repars.
D’abord en faux plat montant, l’ascension se corse sérieusement et nous devons courir sur les premiers névés. Vraiment pas rassurée, j’avance sur la neige à toute petite allure, ça glisse. Je n’aime pas ça du tout. Pour le moment j’ai réussi à garder un bon rythme de course, mais les pentes deviennent de plus en plus raides et au fur et à mesure que nous progressons vers le « Forcella Col dei Bos », courir devient quasi impossible. Mains sur les cuisses, dos courbé, on avance pas à pas et le brouillard finit par nous envahir complètement. Je ne me sens pas très à l’aise dans cet environnement de haute montagne (et pour être honnête, tout cela m’effraie même complètement) ; J’essaye donc de rester au plus proche du coureur devant moi. Il commence à faire froid, il met sa veste, mais je décide de rester en tee shirt. Ça commence à me paraître long, mais j’essaye de me déconnecter du temps et de rester concentrée sur chaque foulée. Au sommet, nous sommes à 2400m d’altitude, et à environ 19km de course. Il ne fait pas bon stagner ici, je n’ai qu’une envie : vite sortir du brouillard et redescendre au chaud. Des bénévoles me proposent du coca là haut, « non merci, j’préfére pas trainer ici ! »
Mes jambes vont bien, mon souffle aussi, j’ai juste super mal au ventre mais je m’empresse de poursuivre vers la descente qui nous mènera au premier ravitaillement, là où j’espère retrouver Manu. D’abord assez technique, le sentier devient ensuite un beau boulevard qui permet de complètement relâcher et d’allonger la foulée. Une seule ombre au tableau : j’ai l’impression d’avoir des coups de couteau dans le ventre. La première féminine a pris de l’avance, on l’annonce 2 minutes devant moi. Après ces 3/4km de descente, nous arrivons au refuge du Col de Gallina, la voix de Manu me donne des frissons : « allez Sissi !! » 2h51 de course, seulement 24km effectués, mais une bonne partie du dénivelé est passé. Nous sommes à mi-course. Pas de signe de fatigue, mais je suis toujours gênée du ventre. Le soutien de Manu me fait du bien, je quitte le ravito après avoir fait le plein, motivée !
De la motivation, il en fallait, puisque c’est une belle et longue ascension vers le Refuge d’Averau qui nous attend. Environ 400mD+ en 3km, on grimpe à 2450m d’altitude. Le parcours est très varié, on reprend des sentiers en single en balcon, courant d’abord, trop pentus pour courir parfois, bref, il faut enchaîner marche/course et enjamber quelques gros rochers et parties un peu plus techniques. De quoi vraiment bien s’amuser ici mais de quoi bien s’user aussi … Ces alternances de types de terrains deviennent un peu cassants à la longue et encore une fois, le brouillard commence à nous envahir. Les derniers dénivelés sont difficiles, c’est une longue piste de ski et donc un large sentier sans difficulté qui nous emmène jusqu’au sommet. Ça commence à tirer, mais je suis étonnée de ne pas encore trop ressentir de fatigue. J’en profite pour relancer au sommet et suivre les balisages qui nous guident tout droit dans une longue nouvelle descente. Oups, les coureurs remontent, on s’est plantés. Avec le brouillard, le balisage est moins visible et une erreur d’aiguillage peut vite arriver. Demi-tour et nous retrouvons très vite la bonne direction.
Les 3 kilomètres qui ont suivi ne font pas partie de mes favoris … Nous traversons de nombreux passages enneigés, glissants, et je manque de tomber plusieurs fois. Alternance de montées/descentes, mais surtout des cailloux partout, à enjamber, à traverser, à éviter … Bref, c’est trop technique à mon goût, je ne me régale pas, je n’avance pas comme j’aimerais et j’ai surtout la crainte de me blesser en chutant. Je diminue nettement mon allure, mais je ne vois pas comment faire autrement ici. Les écarts entre les coureurs augmentent et ça fait un moment que je cours seule. Mais là, j’entends un souffle qui se rapproche. Je me retourne, une fille ! Ah mince ! J’essaye de garder l’allure mais elle arrive vite à mon niveau. Je lui propose de passer (elle a compris, et pourtant mon anglais est vraiment mauvais, j’ai carrément honte !), mais elle me dit qu’elle préfère rester derrière. Ok, sauf que là, elle me met la pression et que je n’ai pas envie de jouer aux aventurières sur cette portion. Du coup, je me pousse sur le côté, lui passe une main amicale dans le dos pour l’inviter à me doubler et j’essaye de rester dans sa foulée. On discute un peu, c’est une allemande (Anja), je crois comprendre que c’est une ancienne marathonienne. Elle a bien le gabarit en effet ! Nous rejoignons le second ravitaillement de cette manière. Le brouillard est toujours de la partie, nous progressons toujours à plus de 2200m d’altitude.
Refuge de Passo Giau, km28,5 environ, 4h de course. Nous arrivons ensemble avec l’allemande à ce second ravitaillement. Manu est là, trop bien ! Je prends le temps de lui donner des nouvelles, je remplis mon bidon et ne m’attarde pas quand même. Déjà, il ne fait pas super chaud ici et ensuite, y’a la 2ème place en jeu là ! Manu me prévient : « encore une bonne patate de 9km et tu termines par 10km de descente ! Allez courage, on se retrouve à l’arrivée maintenant ! » Je prends donc conscience qu’il reste encore 20km … Cette dernière partie technique a nécessité de la vigilance et m’a épuisée moralement. Mais je repars du ravitaillement un peu avant Anja et essaye de me refaire une santé en ayant des pensées positives. À trop laisser mon esprit divaguer, j’en perds de l’attention et manque de me faire très mal en me prenant le pied dans une grosse pierre. Ça rappelle à l’ordre, je ralentis et Anja me rejoint assez rapidement. Même topo, je me pousse pour la laisser passer, elle a l’air d’aimer les prises de risques, moi pas ! De nouveau nous avons de nombreux passages enneigés à traverser. Impossible de courir sans tomber, je me laisse même parfois glisser sur les pieds pour descendre, comme sur des skis ! Ça peut paraître drôle comme ça, mais à ce moment là, ça ne me fait pas rire du tout … Et je commence même à en avoir vraiment marre. Sur ce genre de portion, les allures sont forcément ralenties et les kilomètres ne défilent pas vite , je perds un peu patience, j’avoue !
Je repense aux paroles de Manu : « une bonne patate » et là, je la vois bien cette patate : UN MUR !!! Allez, on s’accroche. Mains sur les cuisses, tête baissée, les yeux fixé sur les pieds et parfois même les mains sur le sol, on pousse ! Ça brûle les cuisses et les mollets, le sommet approche doucement. Les bénévoles en haut nous encouragent, Anja a une petite longueur d’avance sur moi, je la vois passer en haut. Cette difficulté me fait penser à la fin de l’ascension du Chapeau des Gendarmes sur le trail de l’Ubaye. Une fois là haut, c’est la délivrance ! Mais il reste encore 14km, et pas forcément les plus simples. La transition vers la descente se passe bien, mais j’ai du mal à apercevoir le balisage tellement le brouillard est épais. La difficulté ici est de réussir à lever la tête pour suivre le balisage et ne pas perdre le parcours, et en même temps de garder les yeux au sol pour ne pas se prendre les pieds dans une racine ou un rocher. Quel dilemme usant, d’autant qu’il n’y a pas vraiment de sentier ici … Je suis seule au monde avec ma misère à ce moment là. Un petit coup de panique me prend lorsque je n’aperçois plus de rubalise. Demi-tour, je crois être descendue trop bas à droite, je rebrousse chemin en haut sur la gauche et gros coup de chance, je tombe sur un photographe et il m’oriente sur le bon chemin. Ouf !
Double effort de vigilance. Je reprends un coureur, il m’encourage en m’annonçant la 2ème juste devant. Je le remercie, lui dis que je commence à être bien fatiguée, il me répond que lui aussi ! On se motive mutuellement en faisant un bout de chemin ensemble mais je le distance en continuant à courir dans la dernière bosse alors qu’il se met ici à marcher … C’est le (presque) dernier effort à faire avant d’entamer la longue dernière ligne droite : environ 1000m de dénivelé négatif en 10/11km. Anja n’est plus dans mon champ de vision, je commence à ne plus croire à la seconde place. On alterne terrains techniques et caillouteux et sentiers propres et plus larges. On commence à retrouver quelques randonneurs, personnellement, ça me rassure. 38ème kilomètre, dernier ravitaillement, le refuge Croda La Lago, 2066m d’altitude. Autant dire qu’il en reste encore à descendre !! Je recolle Anja au ravito, elle en repart juste au moment où j’arrive. Du coup, ça me motive à ne pas trainer et je prends juste 3 secondes pour remplir ! Cette fois, je l’ai en ligne de mire, essayons d’y croire encore.
La descente est vraiment longue, et elle devient aussi très glissante. Je me vois obligée de ralentir pour ne pas prendre de risque. Ça serait quand même trop dommage de se faire mal ici … ! Concentration maximale, la pente devient de plus en plus raide et le terrain de plus en plus instable. Chaque pose de pied devient une hésitation. Je sais que je paye cet excès de prudence, mais je n’ai absolument pas le droit de retomber sur mon pouce. Il est protégé par l’attelle mais le chirurgien m’a prévenu, tant qu’il y a la plaque et les vis à l’intérieur, il reste fragile et une mauvaise chute pourrait devenir un véritable drame … Frein à main donc, je gère les derniers kilomètres dans cette descente glissante (et du coup peu agréable) avec deux choses en tête : ne pas me blesser et garder ma place sur le podium (je ne connais pas les écarts derrière). Donc, je suis prudente ok, mais il n’est pas question que je m’endorme non plus, et je mets le turbo chaque moment où le terrain devenait plus stable. D’ailleurs j’ai toujours Anja dans mon champs de vision, et quelques minutes plus loin j’entends les bénévoles l’encourager juste avant mon passage. Ils m’annoncent les kilomètres restants, mais je ne comprends pas cette langue … Je fais signe de la main en courant : three ou five ?? Il me répond FIVE !
Ces 5 derniers kilomètres me paraissent en être 10 (j’étais pourtant sur de bonnes allures), mais je finis par enfin rejoindre la route bitumée et les lieux me deviennent familiers. Je regarde ma montre, 46km. Les spectateurs sont de plus en plus nombreux, l’accueil est vraiment chaleureux, ça crie à droite à gauche : « Grande !! Bravi ! Bravo ! Brava ! Bellissima ! » Un sourire et un signe de la main en guise de remerciement et je profite de ce dernier kilomètre dans l’arrivée du centre de Cortina. C’est chouette et ça me donne les ailes pour la dernière bosse avant le virage à droite qui me place dans la dernière ligne droite avant l’arrivée. Un coup d’oeil à la montre, moins de 4′ au kilo, on ne lâche rien !! Les gens applaudissent de la terrasse des cafés où ils sont installés, ou du balcon des hôtels qui longent la rue. Les enfants (et pas que d’ailleurs;-)) tendent leurs mains en espérant une tape en retour : ça m’attendrit, je tape dans toutes les mains et je trouve aussi celle du fils de François Faivre et sa femme Flore (un grand merci à elle pour ses nombreux encouragements tout le long de la course d’ailleurs!).
J’entends le speaker m’annoncer. Je n’aurais finalement pas rattrapé Anja (arrivée 2 minutes avant moi), mais je suis quand même comblée, soulagée et très heureuse de franchir cette ligne d’arrivée en 5h59. 3ème féminine et 45ème au scratch. J’ai gardé ma place sur le podium sans me blesser ! 😉 Un échange de regard avec Manu suffit pour se comprendre. Je prends le micro que me tend le speaker pour répondre à ses questions et m’empresse de retrouver Manu pour le serrer dans mes bras et partager ces moments avec lui. On retrouve malheureusement exactement le même scénario que l’an dernier, déception pour l’un, joie pour l’autre …On est bon pour revenir l’an prochain quoi ! 😉
Sylvaine CUSSOT
Les résultats The North Face Lavaredo Ultra Trail