Maria Semerjian du team i-Run nous partage son long WE choc de 4 jours sur le parcours du Grand Raid des Pyrénées, qui lui sert de préparation pour l’un de ses prochains gros objectifs à venir : le 100 miles sud de France d’octobre.
« Depuis 2010, j’ai pris l’habitude de planifier 4 jours en montagne au mois de juin. Au début, j’ai choisi de partir avec des grands noms du trail : Vincent Delebarre et Dawa Sherpa qui organisent des stages de reconnaissance autour du Mont-Blanc…. Et puis, avec l’expérience, on a décidé d’organiser en petits groupes nos propres sorties. Cette année, nous étions 3 à tourner sur le circuit du Grand Raid des Pyrénées.
J 1 : Mise en jambes !
30 km +2000 de déniv entre Vielle-Aure et Artigues.
La météo s’annonce assez favorable, j’ai donc choisi d’alléger au maximum mon sac ! C’est toujours rude de courir avec 4-5 kg dans le dos, alors je n’ai pas pris le sèche-cheveux !! On sangle nos sacs et on part vers la station de ski de Saint-Lary. Dès que l’on franchit les derniers téléskis, la nature reprend ses droits et se révèle superbe : on croise quelques beaux lacs, les refuges bien intégrés de Bastan et de Campana… Par contre, grosse surprise au col du Bastanet : il reste beaucoup de neige !! En descente, pas de souci : elle nous simplifie la tâche, tout droit dans la pente, ça va bien plus vite que les petits sentiers ! Les petits lacs sont encore gelés, c’est très beau. On perd rapidement de l’altitude, on déroule dans les cailloux puis dans les vertes prairies jusqu’au petit village d’Artigues. On a choisi l’Auberge des Cascades pour la première étape.
J 2 : Dangers et beautés de la montagne !
40 km +2300 de déniv entre Artigues et Pierrefitte
Comme on l’envisageait, la neige va compliquer grandement notre progression. Déjà au col du Sencours, elle nous empêche de monter au Pic du Midi, cela n’a pas trop d’incidence car c’est en fait un aller-retour à la station d’observation dont on peut se passer. Il y a deux ans, début juin, nous avions passé une journée très éprouvante à lutter contre la neige au sol mais aussi contre la neige et le vent qui nous fouettaient impitoyablement. Aujourd’hui au moins il fait grand beau !
On passe le premier col de la Bonida à 2300 m sans trop de difficulté, puis on bascule sur la vallée suivante et là ça se corse… Un étonnant troupeau de moutons nous indique le chemin à suivre dans la neige jusqu’au lac gelé d’Aouda et puis il faut passer le col d’Aoube… le sentier est enneigé, de méchantes plaques à vent s’accumulent dans le col… Il y a 2 ans, on avait déjà serré les dents à cet endroit et pris de gros risques pour passer… là, on décide de jouer vraiment la sécurité et de contourner au maximum les plaques.. On monte droit dans la pente, c’est raide, assez engagé, largement plus que du trail… mais on passe sans casse… par contre on n’avance pas vite… Heureusement derrière, les paysages sont magnifiques. Les névés se reflètent dans les lacs vert, bleu, on peut enfin courir sur des singles creusés dans de l’herbe bien verte… Les cols suivants sont bien éprouvants, on contourne encore pas mal les plaques de neige mais on avance.
Après le dernier col, le chemin passe en balcon, 4 km à enfin courir vers la station d’Hautacam. Il reste 10 km quasiment que de descente assez facile, on perd de l’altitude et on retrouve la chaleur écrasante des villages de la vallée… On finit sur le bitume jusqu’à l’épicerie et son rayon frais de Pierrefitte. Douche, récup, petite bière et pasta party chez Titus !
J 3 : Journée civilisée !
50 km +3400 entre Pierrefitte et Luz Saint-Sauveur
Notre plus longue étape se déroule en terrain montagnard certes, mais assez « civilisé », moins sauvage. La journée commence direct par la montée au Cabalieros, +1900 de déniv, c’est pas très technique mais c’est long !! Au somment, on plonge direct sur le joli village de Cauterets, 11 km de lacets assez progressifs mais faut lever les pieds pour ne pas se laisser surprendre par les cailloux !
« Pique nique » rapide à Cauterets, avant la remontée aussi directe que ce matin au col de Riou. On attaque les 1000 m de déniv d’abord sur la route puis sur de bons lacets, ça monte régulier dans les genêts. On bascule sur la vallée suivante, on descend dans une nouvelle station de ski, on suit le GR jusqu’aux beaux villages de Grust et Sassos. Ensuite on prend l’option bitume pour tracer jusqu’à Luz Saint Sauveur… Etape ravito au supermarché indispensable pour demain, on finit en mode rando les derniers km et dernières centaines de mètres de déniv jusqu’à notre chouette gîte de la Grange aux bois. ça fait presque 12 h que l’on est partis depuis ce matin, on a faim !! mais notre hôte est prévenu et a prévu en conséquence !
J 4 : Boucler la boucle !
40 km +2200 entre Luz et Vielle-Aure
Ce dernier petit matin est un peu rude, les 10 premiers km plutôt montants jusqu’au départ de Tounaboup sont assez ennuyeux… Mais ensuite, on reprend la direction de la montagne sauvage, ça va mieux ! On monte régulièrement dans les rochers puis le long d’un joli ruisseau et ses belles pelouses, on arrive sur une sorte de plateau, il reste 300 m de déniv très raides puis le tracé s’adoucit jusqu’au col de Barèges. C’est superbe, on surplombe pas mal de lacs… Mais faut descendre ! le départ est très raide puis on serpente dans les rochers, entre les lacs, dans les ruisseaux, on finit par une sorte de pinède très méditerranéenne.. c’est beau mais c’est long… Le lac de l’Oule se profile enfin. Petite pause ravito et on retrouve des routes connues : on remonte vers la station de ski, le col de Portet et puis c’est la descente (longue…) sur les pistes et les routes forestières. La voiture nous attend ! On a bouclé sans trop de casse, sans une goutte de pluie, et avec le sourire !
C’était un bon micro cycle choc pour commencer ma prépa pour le 100 miles sud de France d’octobre ! »
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