Pour les runners forcenés, qui sont aux avant-postes ou dans la première moitié du peloton, la course est assez différente de ce qui se passe à l’arrière. Passé les 35, 40 ou 45 min au 10km, il y a ceux qui visent l’heure et même plus ! J’ai fait un petit tour parmi eux et je vais vous faire part de ce que j’ai pu remarquer.
Premièrement, ces coureurs s’échauffent beaucoup moins apparemment. Attention, il ne s’agit pas de faire de généralités mais bien de constater. Je pense qu’étant donné le peu de différence entre l’allure d’entraînement et celle de course, un footing léger avant le départ suffit. Bien sûr parmi eux certains restent volontairement en footing et ce n’est pas une incapacité à aller plus vite ! Oui, les courses à la cool ça existe aussi !
Ce que ne connaissent pas les premiers, ce sont les départs… chaotiques ! Bien sûr en tête on joue du coude dans les premiers mètres mais ensuite la voie est libre. » Derrière », pendant un bon kilomètre, ça déborde à droite et à gauche. Il faut faire attention à ne pas se bousculer en décidant d’un coup de serrer d’un côté. Puis, pris dans le mouvement général, on peut facilement avoir un premier temps de passage trop rapide par rapport à la moyenne. Pas si facile ensuite de prendre le rythme qu’il faut.
Je me suis amusé au passage à observer les pieds des coureurs, pour voir ce qu’on chaussait en fonction des allures et des gabarits aussi. C’est assez varié, on peut voir aussi bien des personnes avec de supers produits que d’autres avec un tout à fait basique. En général, les runners réguliers ou « habitués » ont, je pense, fait la démarche de courir avec de la qualité pour obtenir plus de confort, ou pour éviter des pépins de santé. D’autres ne l’ont pas fait pour un soucis de budget ou parce qu’ils n’ont pas fait (osé ?) la démarche vers un spécialiste running. Et puis il y a ci et là des coureurs qui ont aux pieds un produit de compétition que pourraient très bien mettre des coureurs kenyans ! La chaussure leur a peut être plu, ou l’idée qu’il faut une chaussure légère de compétition pour faire la course, même s’ils ne vont « pas vite » ?…
Autre chose constatée : beaucoup plus de personnes courent en musique ! Oui, écouteurs de Mp3 ou de portable dans les oreilles, le runner ou la runneuse emmène avec lui ses playlists même en course. Certains pour s’isoler, d’autre par simple habitude (si elles ne l’ont pas elles seraient « déboussolées »). L’esprit de compétition existe même à » l’arrière « ! On peut voir les personnes se retourner pour contrôler les écarts, tenter de se lâcher dans le dernier kilo ou au contraire de réagir à quelqu’un qui revient de l’arrière. On peut d’ailleurs rajouter le dépassement de soi à cette remarque.
On peut voir des embouteillages dans certains ravitaillements, avec sans doute moins de choix que pour la première partie du peloton. Quand la 2è course du jour recroise le peloton, on se fait doubler de tous les côtés par les runners plus rapides. Certains même râlent de ne pas pouvoir passer sans zigzaguer… se rendent-ils comptent que la plupart des gens sont à fond et ne peuvent réagir et s’écarter en temps voulu ? Et si on leur demandait de faire 2 mètres sur la droite en plein effort ? Il faut respecter ceux qui se dépassent pour réaliser de beaux chronos, mais être vainqueur ou bien placé avec 60 coureurs derrière soit c’est un peu triste. Vive les pelotons bien garnis ! Même de coureurs moins « doués » ou loisir. Autre chose plutôt logique : plus de coureurs déguisés à l’arrière… si un jour vous voyez un vainqueur avec une jupe de paille, un collier de fleur et un soutien-gorge en noix de coco, prévenez-moi ! 😉
Voilà ce que l’on peut rapporter de cette aventure à l’arrière du peloton. Cette petite « immersion » était bien agréable qui permet de se rendre compte de certaines choses qu’on ne voit pas forcer de l’avant, ou même sur le bas côté !
Mathieu BERTOS