La relaxation est importante. Se relaxer permet d’éviter certaines blessures ou de guérir plus vite. Se relaxer permet aussi d’aborder certaines courses plus facilement en étant plus détendu.
Aujourd’hui, Daniel, qui a déjà fait une intervention très remarquée sur u-run en nous parlant de la douleur nous livre une technique de relaxation en 5 étapes.
Nous rappelons que les interventions de Daniel « ne peuvent en rien s’assimiler à un diagnostic et la consultation vers un professionnel de santé comme un médecin du sport, un kiné, un podologue ou un ostéopathe s’impose en cas de persistances de signes cliniques avérés ».
Lisez la suite, l’expérience de Daniel et ses conseils valent de l’or !
U-run.fr : Que peut apporter la relaxation au coureur à pied ? Quelles sont les techniques à pratiquer ?
Daniel : En réponse, un petit questionnaire bien simple !
Quel élément peut entraîner une sensibilité inutile, voire des douleurs inutiles, une fatigue inutile, altérer du coup inutilement le mental, faire inutilement rechercher des causes et des traitements improbables ?
Simplement des TENSIONS MUSCULAIRES (très précisément neuromusculaires) parasites et inutiles, surajoutées à celles directement liées à notre travail musculaire, celui qui nous tient tant à cœur, et qui sont déjà bien suffisantes !
U-run.fr : Comment se débarrasser de ces tensions parasites et inutilement néfastes ?
Daniel : En les faisant disparaître par soi-même ! Et par la même occasion, en faisant en sorte d’éviter, et de prévenir leur réapparition !
Et si l’on apprenait ensemble les moyens pratiques, finalement très simples, de réaliser ce travail ? Son nom : la RELAXATION.
U-run.fr : Quelles sont les différentes méthodes de relaxation, peux-tu recommander une méthode de relaxation plus qu’une autre ?
Daniel : Disons tout de suite qu’il n’existe pas une, mais de multiples méthodes de relaxation. On peut même dire qu’à ’intérieur d’une méthode donnée, il existe presque autant de « sous-méthodes » que… de praticiens relaxologues eux-mêmes, tant chacun met dans sa pratique une touche forcément liée à sa personnalité, son vécu, son expérience, sa propre psychologie, etc… ! Partant de là, il est évident que seul le recours à l’un de ces praticiens, la pratique guidée par sa présence et sa voix peut nous apporter la qualité optimale d’une pratique approfondie. Mon but n’est donc pas de me substituer à l’un d’eux, cela est impossible dans cette relation « web-thérapeutique » que nous avons initié ensemble sur Urun. Mon objectif est simplement de faire toucher du doigt le potentiel de relaxation que nous possédons tous en nous, et de contribuer à améliorer la qualité physique pour l’entraînement et la compétition. Restera après à cultiver peut-être ou à découvrir d’autres moyens complémentaires auprès de l’un de ces relaxologues qui font partie intégrante, à l’heure actuelle, sous une appellation ou une autre, des staffs médico-sportifs (sophrologues, hypnologues, etc …)
En réponse à la question sur les méthodes, elles sont tellement nombreuses que je préfère ne pas les énumérer, de peur forcément d’en oublier et je ne voudrais pas vexer des praticiens qui sont tous respectables puisqu’ils pratiquent chacun une méthode qui, quelque soit son appellation, est dérivé plus ou moins directement des mêmes observations et connaissances immémoriales, et possède une efficacité très équivalente !…
Je propose donc de développer cette connaissance de la relaxation en deux parties, qui seront présentées avec un intervalle de temps entre elles, afin de permettre une bonne possession, automatique, plus rapide, bien rodée, de la première partie avant d’aborder l’application pratique proprement dite lors de la seconde partie.
U-run.fr : Comment pratiquer la relaxation, à quelle fréquence, peut-on vraiment y arriver tout seul ?
Daniel, ostéopathe : On y va, on découvre la méthodologie, et on conclura sur les modalités pratiques… Donc, aujourd’hui :
PREMIERE PARTIE : MAITRISE PROGRESSIVE DE LA DETENTE NEURO-MUSCULAIRE COMPLETE (en 5 étapes)
(Je conseille d’imprimer ce qui suit afin de l’avoir à portée de la main, lire
l’écran PC n’est pas un bon moyen de se relaxer !!! et de le lire plusieurs fois
pour bien enregistrer les étapes successives : c’est très simple)
1 – D’abord, lire et mémoriser la petite liste suivante, très simple dans un ordre logique, du haut en bas de notre anatomie : FRONT – VISAGE – MÂCHOIRE – COU – ÉPAULES Cela représente en gros la partie supérieure du corps, on oublie tout le reste, il suivra ! Mémorisez bien ces 5 zones, assurez-vous de ne pas avoir besoin de vous y référer, car maintenant vous allez : 2 – Vous installer dans une position très confortable (je conseille pour ce premier travail la position allongée, ceinture desserrée, téléphone neutralisé, toute source de dérangement potentielle, si possible neutralisée). Prenez tout le temps nécessaire, rien ne doit physiquement interférer sur votre relaxation. 3 – Fermer les yeux et commencer à relâcher tous les muscles de chacune des zones précédemment mémorisées, dans l’ordre, et en revenant mentalement deux fois, trois, quatre, etc… jusqu’à ce que vous commenciez à percevoir ce relâchement, avoir cette sensation progressive d’alourdissement de la tête, de la mâchoire, avec des épaules qui tombent. Vous devez terminer cette étape en sentant votre tête et tout le haut de votre corps s’enfoncer dans le plan de repos +++. 4 – Quand cette lourdeur corporelle vous paraît maximale, vous allez obligatoirement sentir votre corps perdre progressivement… sa sensibilité ! Cela va se traduire par sentir de moins en moins les points d’appui, de pression de votre tête et de vos épaules sur le plan de repos… Certains utilisent la notion de flottement dans l’espace : je ne la conseille personnellement pas : cette sensation peut devenir tellement importante que certains sujets décrivent parfois une véritable « perte d’équilibre », une impression de tomber dans l’espace… pas « top », car vous sortez brutalement de l’état de relaxation pour prendre un bon coup de stress… Vous attendez de ne plus sentir du tout votre corps, l’impression de ne plus appuyer sur rien… Et cette sensation d’engourdissement, d’insensibilité gagne, sans besoin d’intervention particulière, automatiquement tout votre corps…orteils compris ! 5 – Vous êtes totalement relâché, engourdi, insensible : quels sont les éléments qui – heureusement – ne sont pas relâchés : notre cœur, notre diaphragme essentiellement. Se concentrer sur les battements du cœur qui ralentissent, je le déconseille : là encore, certains sujets peuvent ressentir cet abaissement du travail du cœur avec anxiété, assimilant inconsciemment (nous verrons la prochaine fois le rôle de l’inconscient avec ce type de travail) ceci avec la notion de malaise, voire de mort… Je conseille fortement de se concentrer sur le rythme respiratoire : vous concentrez votre attention sur la seule zone de votre corps que vous ressentez encore mobile : votre ventre. Vous en sentez le « balancement » alterné, calme, de plus en plus lent, pour devenir presque imperceptible en rythme et en ampleur… |
U-run.fr : On se sent bien… C’est ça être relaxé ?
Daniel : Voilà : être relaxé, c’est cela ! Ne plus sentir son corps, avoir l’impression qu’il ne pèse plus rien, respirer très calmement, très lentement, très superficiellement.
Vous êtes entré dans l’état de « métabolisme basal » : vous assurez juste la respiration minimale exigée en apport d’oxygène par les fonctions vitales (cérébrales – et encore, bien réduites-, cardiaques, respiratoires, un peu digestives… c’est tout). Vos muscles ne consomment pratiquement plus d’oxygène du fait de leur total relâchement.
Vous ne dormez pas, mais vous pouvez dans certaines conditions tomber dans un état de « somnolence » qui est globalement celui de la « sieste », profond mais de très courte durée (de quelques dizaines de secondes à quelques courtes minutes).
Vous allez avoir peut-être du mal à sortir de cet état de relaxation, ressentir peut-être une irrépressible envie… d’y rester (c’est vous qui voyez !…) mais si vous avez été efficace, la réaction est en général unanime : l’impression d’avoir justement dormi, de se « réveiller » reposé, dynamique, « la pêche », etc…
Profitez-en pour vous étirer, comme vous savez le faire, c’est tellement plus
facile sur des muscles souples… et retournez à la « vie normale » !
Enfin, j’ai recommandé la position allongée pour des raisons de commodité et de facilitation. Il est possible de réaliser la même séance assis, debout même, avec l’entraînement. Les exemples ne manquent pas : au bureau entre deux tâches, et même dans une file d’attente…
U-run.fr : Pour être efficace, à quelle fréquence doit-on répéter cet « exercice » ?
Daniel : Répétez cette expérience à volonté, si possible quotidiennement. Le but et la preuve d’efficacité : le temps nécessaire à l’obtention de l’état maximal ! Les 15 ou 20 minutes souvent indispensables au début vont se réduire à quelques minutes, on arrive à terme à quelques dizaines de secondes : avec pas mal de pratique c’est vrai, mais l’utilité est telle que les services rendus valent bien la persévérance !!
Entraînez-vous, n’hésitez pas à communiquer ici vos résultats, vos observations, vos difficultés éventuelles : mon intervention n’est pas un monologue, c’est une expérience interactive ! « Stay tuned and relaxed !»
U-run.fr : Dans un prochain article sur la relaxation, Daniel nous fera la joie d’aborder la relation corps-mental… Merci Daniel !