Calme et serein en toutes circonstances, même la veille des gros objectifs ou dans la difficulté. C’est vraiment ce qui caractérise Thomas Saint Girons. TAZ (c’est le surnom que lui donnent ses proches) est toujours « en forme ». Rares sont ces moments où on l’entend râler, se plaindre ou être de mauvaise humeur. Thomas est un dur à cuire et quand il souffre, c’est en silence ! Ce trait de caractère, c’est indéniablement l’une de ses forces sur le terrain, puisque c’est aussi ce qui lui permet d’aller au bout de ces longues courses d’ultra, tout en étant régulier et performant : il ne va rien lâcher !
Tout récemment passé dans la catégorie des Vétérans, Thomas file vers ses 41 ans, mais les années qui passent ne semblent pas du tout être un frein à sa progression sportive, bien au contraire. Ses 14 années de pratique de la discipline lui ont permis de construire une solide expérience et chaque nouveau dossard est une découverte : « faire du trail, c’est aussi une façon de visiter des régions et de parcourir la nature. J’aime la randonnée en famille mais quand je suis seul, je randonne en courant, ça va plus vite ! » Du plaisir oui, mais Thomas avoue quand même être motivé par l’esprit de compétition.
La compétition, il la côtoie depuis longtemps : avant de se lancer dans le trail running (en 2000) et de se hisser auprès de l’élite française de la discipline, Thomas pratiquait le kayak à haut niveau depuis 15 ans. C’est d’ailleurs par l’intermédiaire du raid multisport qu’il a découvert le trail, et c’est ensuite naturellement par soucis de simplicité et d’efficacité, qu’il a choisi de se spécialiser dans la course à pied : « c’est le sport le plus simple à pratiquer quand on a peu de temps. L ‘orientation vers le trail s’est faite naturellement car depuis que je cours, je l’ai toujours fait en tout terrain. » Oui, parce que Thomas n’est pas professionnel dans le milieu et ses journées sont bien occupées par son métier d’ingénieur en bâtiments.
Concilier sa pratique du haut niveau et sa vie professionnelle et familiale, n’a jamais été un problème. Fabienne, sa femme, et ses 3 enfants (Victoire, Céleste et Lancelot) le soutiennent à 100% et pour optimiser sans trop empiéter sur sa vie de famille, Taz s’entraine en général entre midi et deux : « j’ai mon vestiaire dans ma voiture et quand je suis en déplacement (dans l’Aveyron ou en Lozère), je repère les coins sympas, imprime les cartes IGN et vais courir sur ces terrains. J’ai besoin de changer le plus possible de parcours d’entraînement. Dans le team, les potes et le staff me branchent un peu car je m’entraîne moins que tout le monde… mais je fais au plus juste, vu le peu de temps que j’ai …et ça marche pas mal ! »
Ça a l’air de plutôt bien fonctionner en effet ! Thomas Saint Girons s’est rapidement hissé parmi les meilleurs traileurs français et affiche un palmarès plus que satisfaisant. Recruté dans le Team Asics Trail en 2007 après une quatrième place à la Grande Course des Templiers, il s’accroche, s’entraîne assidument et enchaîne les podiums sur des belles courses du calendrier : Vainqueur de l’Endurance Trail des Templiers en 2009 et 2010, vainqueur de l’Euskal Trail (2x65km) 2009, 2ème de la TDS 2009, 2ème Trail des Citadelles 2010 et 2011, 5ème de l’UTMB 2010, vainqueur Trail des Ruthènes 2011, 4ème de l’Ecotrail de Paris 2012, vainqueur du Trail de la Drôme 2013, ou encore 5ème de la 6000D 2013.
Sa spécialité, vous l’aurez compris, c’est l’Ultra-Trail, mais cette année, Thomas a choisi de prendre un peu de distance avec les ultras et s’oriente plus vers les courses du TTN (Trail Tour National) long. On a notamment pu le voir au Gruissan Phoebus Trail où il termine 6ème, à l’Eco-Trail de Paris où il prend une belle 6ème place également. A peine remis d’une blessure suite à un accident sur le Trail du Roc de la Lune le 27 avril dernier, Thomas a finalement tout de même souhaité prendre le départ de la Maxi Race samedi 31 mai avec l’objectif de rentrer dans le top 10. Raté pour cette fois, Thomas termine 14ème. Il analyse : « pas terrible aujourd’hui, avec ma blessure récente qui m’a enlevée deux semaines de préparation, j’ai manqué de force dans le dernier tiers de course, pourtant , jusqu’à la mi course, j’étais dans les clous pour faire un top 10, mais on a tous nos petites misères. 14ème, c’est le minimum syndical ! » Il aura sans doute à cœur de prendre une revanche à l’occasion de sa prochaine : le 80km du Mont Blanc à la fin du mois de Juin.
TAZ est devenu l’ambassadeur de Millau Espace Trail
Nous ne l’avions pas encore mentionné ci dessus, mais Thomas est aveyronnais et c’est donc tout naturellement qu’il a accepté de devenir parrain et ambassadeur de Millau Espace Trail, espace dédié à la pratique du trail grâce à ses 270 km de chemins balisés en 14 circuits permanents.
Il portera donc désormais les couleurs de Millau Espace Trail et sera présent sur des salons pour accueillir les coureurs et pour présenter ce terrain de jeu qu’il connaît parfaitement bien puisque ce sont ses terrains d’entraînements. Il a aussi comme mission d’établir des temps de référence sur l’ensemble des circuits afin que chacun puisse se comparer avec les performances qu’il aura effectué !
4 questions et un trait de personnalité
Ta paire de chaussures préférée ?
Je n’en ai pas ! Franchement, je leur trouve à toutes des caractéristiques propres, mais je peux en changer régulièrement et passer par exemple d’une Fuji Attack à une Fuji Sensor sans aucun problème !
Ta séance préférée ?
Les simples footings ou les sorties conviviales en groupe.
Les ultras, avec ou sans bâtons ?
Je vais au plus efficace et au plus rentable !
La distance où tu penses être le plus performant ?
Entre 80 et 100km.
Un vrai scientifique de la course
Sous ses airs d’aventurier, Taz est un en fait un véritable scientifique, et c’est peut être d’ailleurs ce qui lui permet d’arriver si serein sur le terrain le jour des objectifs. Il est plutôt du genre à éplucher chaque parcours et préparer sa gestion de course dans le moindre détail. « Avant chaque épreuve, j’étudie le profil du parcours, je cerne tous les passages difficiles et je repère les points de ravitaillement pour évaluer avec précision les quantités d’eau et de gel dont j’aurai besoin».
Et pour ceux ou celles qui souhaiteraient savoir d’où vient ce surnom, je vous laisse visionner la vidéo ci dessous qui pourra vous apporter la réponse ! Merci TAZ et bonne suite de saison à toi !
Sylvaine CUSSOT
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