Le trail urbain fait un boom cette année et suit la mouvance du trail en attirant de plus en plus de monde. Certains comme le « Lyon Urban Trail » existe depuis 7 ans maintenant. Pourtant, rien à voir avec le trail original, ce qui fait un peu hurler les amoureux de la nature qui voient en ce mouvement une utilisation usurpée… si encore il s’appelait autrement.
Il est vrai que, même si certains s’écharpent même sur la définition même du trail, un « vrai trail » est une course sur chemins, en milieu naturel, présentant des distances et du dénivelé variable, pouvant être fait en totale autonomie. Le trail urbain même s’il emprunte quelques rares chemins, n’a rien à voir avec la version originale. La plupart du circuit est fait sur sol dur, pavés, parcs, et présente peu de dénivelé et de technicité au niveau des appuis.
Cela ne veut pas dire que l’on a affaire à une course facile : il faut souvent se concentrer par rapport au décors bien fourni des villes, et également les passages avec des marches, où l’on arrive souvent lancés à fond. Les « parcours urbains » (tiens, réelle définition…?) peuvent être sinueux et cassants. Bien sûr, les profils plus roulants et le sol ferme convient bien aux coureurs habitués à la route. Ces derniers peuvent plus facilement s’essayer à cette discipline et réaliser de bons résultats. Globalement, il est même plus accessible que le trail. Pas besoin de bâtons, une paire de running suffit… Du coup, on commence à retrouver beaucoup de monde sur les différentes épreuves.
Cependant, ce n’est pas une épreuve facile à organiser : il faut bloquer de nombreuses rues, assurer la sécurité (très important!) et baliser le parcours assez clairement dans un environnement visuel dense. Pour autant, l’attrait pour le coureur est intéressant puisqu’il s’approprie la ville habituellement peuplée de véhicules, et visite des lieux quelques fois historiques qu’il n’aurait pas abordé de cette manière. Belle astuce touristique pour l’organisation et la mairie !
Alors, où classer le « trail urbain » ? Sûrement pas du côté du trail. L’environnement naturel et climatique changeant de ce dernier s’en éloigne fortement. Nous ne sommes sans doute pas dans le même esprit… C’est une course qui ressemble beaucoup plus aux fameuses « corridas« , qui sont faites en centre ville et attirent du monde car souvent inclues en période festive. Même si, cependant, la corrida peut très bien être une course rapide (et officielle) parcourant les grosses artères de la ville pour favoriser la performance.
Mais le trail urbain est encore autre chose, une course hybride… devraient-ils être appelés « course en ville », « parcours urbain », « circuit urbain »…? Il faut l’avouer, le mot « trail » a été marqueté et introduit dans toutes les courses car c’est un mot qui parle plus à la majorité des gens. Il faudrait statuer pour que l’on interdise l’utilisation de ce mot et on voit mal les organisations changer le nom (et pourquoi pas??)… ou alors les futurs projets les nommer autrement! Si la fédération met le nez là dedans, on va encore crier au scandale et voir des épreuves « normalisées ». Ce dont on n’est pas à l’abris dans le futur!
Il n’empêche que l’idée de telle épreuves est bonne et le côté ludique attire… Sur le fond, pas de soucis ! Sur la forme… ça coince un peu ci et là…!
Mathieu BERTOS
Photo : city trail Barcelona (Salomon running)